La Tour-Saint-Gelin - Le Château

Historique du nom: Le seigneurie de la Tour Saint Gelin (1665, Archives 37, C600), La maison et domaine appelé La Tour Saint Gelin (1795, Archives 37, 1Q132-734, Biens nationaux), Le Château (1836, Cadastre C2), Le Château (1947, Cadastre C4a). Ce lieu ne figure pas sur la carte IGN de 2013.

Le fief de La Tour-Saint-Gelin relevait de Faye-la-Vineuse, à foi et hommage lige, 30 jours de garde au château de Faye et 60 sols de loyaux aides. Parmi les divers droits assurant au châtelain, sous le règne de François Ier, environ 200 livres de revenus annuel, il y a ce curieux privilège: A chaque repas de noces, le premier potage du festin, accompagné de deux poulets rôtis ou autre viande équivalente, devait lui être apporté par le marié, sur sa table, en sa demeure de la Tour-Saint-Gelins.

Ce fief, pouvant avoir appartenu à une famille Savary, serait passé à celle de la Jaille, par succession, vers 1380. Charles II de la Jaille, né avant 1400, hérita de son père vers 1424. Il était dit seigneur des Roches et Palluau en Loudunois, La Mothe-Yvon, Draché, La Tour-Saint-Gelin en Chinonais, Le Châtelier et Les Bournais près de Loches, général de Charles VII et son homme lige à Faye-la-Vineuse. Son fils, Pierre IV, qui vivait encore en 1490, se remaria en secondes noces avec Jeanne de Raillay qui lui donna deux garçons dont Simon de la Jaille, premier du nom. Ce dernier ne porta plus le titre de seigneur des Roches, de La Petite Jaille et de La Tour-Saint-Gelin. Il décéda avant le 1er mars 1509, car, à cette date, sa veuve était en procès avec le curé de la paroisse au sujet du partage des dîmes. Ceci permit de connaître le nom de ses fils, Gilles et Pierre qui fut sans doute un clerc. Gilles produisit, en 1540, au château de Saumur, devant le sénéchal d'Anjou, la déclaration des fiefs qu'il tenait de la seigneurie de la Faye. Simon II, qui lui succéda, n'était plus que seigneur de La Petite Jaille et de La Tour-Saint-Gelin. Il épousa, en 1542, Simone de Montléon. Le 22 juin 1544, il était porte-enseigne, lors de la revue à Montrichard, d'une compagnie revenant du Piémont et commandée par son cousin M. de la Jaille. Une altercation violente qu'il eut avec Hector d'Availloles, seigneur de Roncé, commissaire des guerres, provoqua un long procès qui le mena, en 1548, dans les prisons de la Conciergerie. Ramené à Saumur, il fut remis en liberté, le 13 octobre 1549, par le sénéchal d'Anjou. Mais, peu de temps après, son adversaire le fit assassiner par un nommé Yves Billard. Le 23 décembre 1549, sa veuve introduisit, devant le Parlement, une instance qui ne devait aboutir que plusieurs années plus tard. Yves Billard fut condamné à mort et exécuté au printemps de 1555 sur les lieux mêmes de son crime où fut plantée une croix, la Croix Billard. Sur ses biens confisqués, 1.600 livres furent remise à Simone de Montléon et 400 furent consacrées à la fondation d'une chapelle et à la pose d'une plaque commémorative.

Le fief passa ensuite à Louis de Brossin qui en était propriétaire quand il y mourut en 1570. Lorsqu'il dota la sœur de Simon, Madeleine, pour son mariage avec Joachim de Razilly, son père emprunta une somme d'argent garantie sur les revenus de La Tour-Saint-Gelin. Le prêteur devait être Olivier Brossin car il se qualifia, en 1532, sans doute comme créancier privilégié, de seigneur de La Tour-Saint-Gelin, alors que Gilles de la Jaille en restait cependant le détenteur effectif.

A la famille de Brossin succéda celle de Rigné. François de Rigné, en 1665, rendit hommage à Armand Jean du Plessis, seigneur de Richelieu et de Fronsac, reconnaissant tenir de lui sa maison et seigneurie de La Tour-Saint-Gelin. Louise de Tusseau, veuve de Charles de Rigné, fut citée en 1689; François de Rigné en 1700; Marie Anne de Rigné, veuve de René Hilaire de Boivin, en 1754.

En 1763, le seigneur de La Tour-Saint-Gelin était Gabriel Louis du Chilleau, conseiller du roi, sénéchal d'épée de la sénéchaussée de Châtellerault. Son successeur fut Gabriel Jean Baptiste du Chilleau qui présida, en 1789, l'assemblée des trois ordres du pays châtelleraudais. Et ce fut à Châtellerault que La Tour-Saint-Gelin envoya ses délégués. Si cette paroisse, du point de vue religieux, dépendait du diocèse de Tours, ses habitants se réclamaient du Poitou où l'on ne payait pas la gabelle. La Tour-Saint-Gelin fut pourtant l'une des 17 paroisses poitevines rattachées par la Constituante au nouveau département d'Indre-et-Loire.

La Tour-Saint-Gelin par Tourainissime

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire