Pocé formait une châtellenie, appelée le Haut et Bas Pocé, relevant de Rochecorbon. Son premier seigneur connu fut Pierre de Pocé en 1159. Par la suite, il y eut Mathilde de Pocé en 1261.
En 1319, Élie de Brosses était seigneur de Pocé, il l'était encore en 1328. Vers 1381, Guy de Chauvigny vendit à Jehan de Bueil, chevalier, seigneur de Montrésor et de La Marchère, les châtellenies de Pocé et de La Varenne. Le 18 janvier 1459, un autre Jehan de Bueil, amiral de France, vendit Pocé à Jehanne de Rougny pour 7.000 écus d'or. Il s'ensuivit une série de vents: le 16 mars 1462, Jehanne de Rougny céda Pocé, pour 7720 écus d'or, à Hardouin, chevalier, seigneur de Maillé qui, dès le lendemain, revendit à Jean de Bueil. Son successeur, Antoine de Bueil, seigneur de Pocé, fut marié à Jeanne de France, la fille de Charles VII et d'Agnès Sorel, par le roi Louis XI.
Le 1er décembre 1481, Pocé a été vendu à Jehan Tiercelin qui fut suivi de Louis Chauvin, écuyer, du chef de sa femme Louise de Bonchamp. Il rendit hommage à la cour de Rochecorbon le 1e juillet 1493 et sa veuve accomplit la même formalité le 2 avril 1511. Leur successeur fut, en novembre 1511, Adrien Tiercelin, seigneur de Brosse, de La Ferté Villeneuve et de Pocé, l'un des cent gentilshommes ordinaires de la Chambre du roi, son bailli et capitaine de Gisors et de Loches. Il fut suivi d'Anne Tiercelin, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, enseigne à la compagnie d'Aumale, puis de Jacques Tiercelin qui donna à bail deux moulins le 10 mai 1574.
La terre de Pocé fut saisie et mise en vent, le 24 mars 1609, au profit d'André Dubecq, chevalier, seigneur de Verdes, pour 47.000 livres. René Dubecq, chevalier de l'ordre du roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre, seigneur de Verdes, baron de la Bosse et Marché Neuf, seigneur châtelain du Haut et Bas Pocé,et prévôté de La Rochère, rendit l'aveu de 1651 à Charles Albert, duc de Luynes.
Thomas Bonneau, seigneur de Valmer, conseiller du roi en ses conseils, secrétaire de ses finances, demeurant à Paris, était dit nouvel acquéreur de Pocé dans des actes des 10 et 20 février 1661. Le vendeur semblait être François René Dubecq, marquis de Verdes, gouverneur des ville et château d'Aigues-Mortes. Une nouvelle vente, le 6 février 1691, fit passer Pocé à Dominique Chaufourneau, conseiller du roi, trésorier des gardes suisses. Une sentence rendue contre sa sœur Renée Geneviève Chaufourneau, autrefois dame de Pocé, héritière par bénéfice d'inventaire de Dominique Chaufourneau, au profit de Louis Pelluys, trésorier de France au bureau des finances de Tours, semble indiquer que le dit Pelluys aurait acquis l'ensemble de la terre de Pocé le 20 mai 1703. Ce dernier légua, le 30 octobre 1708, une somme de 6.000 livres afin que le desservant dise chaque semaine une messe pour le repos de son âme. En juillet 1714, ses héritiers vendirent le fief à Jeanne Soulas, femme de René de Cop, trésorier de France à Tours. Elle décéda en 1447. Son fils, Jean de Cop, avocat au bureau des finances de Tours, était dit maire de cette ville en 1766 quand il demanda une enquête pour l'érection de la cure de Pocé en conséquence du legs de 6.000 livres fait par Louis Pelluys. La paroisse ne fut instituée définitivement que le 29 août 1771.
Ce fut Madeleine Françoise de Créqui, dame de Laborde, veuve d'André Henri de Milon de Mesme, qui comparut par fondé de pouvoir à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine en 1789, comme ayant la garde de ses enfants mineurs, pour les fiefs, terres et seigneuries de Pocé et Bois-Bonnard.
Le 30 octobre 1790, le comte de Milon, futur préfet du Doubs, vendit à la marquise de Bridieu, la terre du Haut et Bas Pocé. Elle paya partie au comptant et s'acquitta du solde le 28 juillet 1791 et le 15 janvier 1792. A ce moment-là, les trois frères de Bridieu avaient déjà quitté la France et rejoint l'émigration. Leurs biens furent saisis, leurs papiers enlevés et déposés aux archives du district et la marquise mourut. Un de ses fils rentra dans sa patrie en 1801 et s'installa au château de Sansac à Loches.
Le 27 octobre 1820, Augustin Charles Moisand, propriétaire de la fonderie de Fréteval, près de Vendôme, demanda au préfet d'Indre-et-Loire l'autorisation d'installer sur le ruisseau de son moulin de Pocé: un haut fourneau à fondre les minerais de fer, un feu d'affinage et un martinet, et les bocards et patouillets nécessaires. Les bâtiments de la fonderie s'élevèrent bientôt à la base même du château. En 1858, l'usine employait 400 ouvriers et comptait deux hauts fourneaux et un fourneau de fonte en seconde fusion. La fonderie de Pocé fonctionna jusque vers 1876 et fut démolie quelques années plus tard.
En 1924, M. et Mme Bernard, qui n'avaient pas d'enfants léguèrent le domaine de Pocé, dont ils étaient propriétaires, en faveur de l'enfance abandonnée. Un certain nombre d'obstacles, puis la seconde guerre mondiale retardèrent la création de cet orphelinat. Le 3 novembre 1975, en présence du préfet d'Indre-et-Loire, une convention fut signée par laquelle le Mouvement pour les villages d'enfants s'engageait à construire ici leur cinquième village pour les enfants abandonnés.
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