Historique du nom: Terra de Ciconia (1233, Nobileau, Rituale Beati
Martini, Archives 37, G530, G533), La Cigogne (1782, acte Ligueil), La Cigogne (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), La Sigogne (XVIIIe siècle, Archives 37, G533), La Cigogne (1833, Cadastre), La Cigogne (1948, Cadastre), La Cigogne (2013, Carte IGN).
Ce fief relevait de la baronnie de Ligueil. En 1233, une chapelle y fut fondée, sous le vocable de saint Michel, par Guillaume de Sainte-Maure, chancelier de France et doyen de Saint-Martin de Tours (En 1787, elle était interdite vu son mauvais état). La collégiale Saint-Martin de Tours possédait une métairie dans la circonscription de ce fief.
En 1440, le terre en friche de La Cigogne fut adjugée, pour 30 sous de rente annuelle et perpétuelle, à Pierre Bordebure qui en fit une métairie évaluée à 300 livres tournois. Lorsqu'en 1481, Jacques Gaultier fut nommé titulaire de la chapelle, il trouva que la rente à perpétuité était trop faible. Une procédure s'engagea avec les successeurs de Pierre Bordebure, le chapelain puis le chapitre de Saint-Martin, qui alla jusqu'au Parlement, après l'enquête ordonnée par le juge royal. Les défricheurs de La Cigogne réussirent à sauver la perpétuité de leur tenure et le faible taux de la rente.
Au XVIIe siècle, La Cigogne appartenait à l'un des descendants d'une famille d'origine anglaise, Claude de Tudert, chevalier. Sa fille, Nicole de Tudert, épousa ,le 29 juin 1656, Jacques de Brossin, vicomte de Messars. Sa petite-fille, Marie-Sylvie (ou Sylvine) se maria, le 20 avril 1746, avec Jean-Charles-Armand Fareau de Salvert, seigneur de Doussay près de Mirebeau. En 1787, Marie-Sylvine de Brossin était décédée alors sans descendance directe, laissant ses biens au trois frères Guillemot de Lespinasse, ses cousins issus de germain. Ces derniers partagèrent entre eux, le 19 décembre 1775, et La Cigogne fut attribuée à l'aîné, Jean Guillemot de Lespinasse, une rente devant être versée à M. de Salvert qui se remaria, le 20 novembre 1776, avec Mlle de Villedon.
Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, Jean Guillemot, seigneur de Lespinasse, La Coussaye, Le Coudray et autres lieux, demeurait à Lespinasse, paroisse d'Oyré près de Châtellerault. Le 27 février 1782, il mit en vente La Cigogne. Le 2 mars 1782, l'acquéreur fut Antoine Voyer, marchand-fermier général de la terre de Ligueil. Il devait mourir à Ligueil le 17 juillet 1816 et La Cigogne devint la propriété de l'une de ses filles, femme de Jean-François-Prosper Arnault du Breuil. Leur succession fut réglée le 23 octobre 1841, laissant La Cigogne à Henriette-Louise-Monique. Celle-ci avait épousé Christophe-Aquilas Christophe, né à Loches le 7 juillet 1787, et dont le père, Gatien-Christophe, fut accusateur public sous la Révolution. Exerçant la profession d'avocat-avoué, Christophe-Aquilas décéda le 8 avril 1858, laissant pour seul héritier un fils dont il avait déclaré la naissance le 15 janvier 1827: Christophe Aquilas,
sculpteur, élève de François Rude. Il a reçu à La Cigogne les poètes Leconte de Lisle et José-Maria de Heredia. Quand il rédigea son testament à La Cigogne, le 22 septembre 1889, Christophe institua de nombreux légataires universels parmi lesquels figurèrent José-Maria de Herredia et sa femme Louise-Cécile Despaigne. Ces derniers, après la mort du testateur survenue le 14 janvier 1892, vendirent, avec les autres cohéritiers, La Cigogne à Henri Chevalier, dont la petite-nièce en aura la propriété jusqu'au moins 1987.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire