Luynes - La Mignonnerie

Historique du nom: La Mignonnerie (1626, acte Hamard/Tours), La Mignonnerye (1697, acte Bordier/Fondettes), La Mignonnerie (1781, acte Gervaize/Tours), La Mignonnerie (1785, Archives de Luynes, plan terrier), La Mignonerie (1811, Cadastre), La Mignonneie (1816, acte Odoux/Luynes), La Mignonnerie (1820, Carte de l'état-major), La Mignonerie (1958, Cadastre), La Mignonnerie (1976, acte Martini/Fondettes), La Mignonnerie (2013, Carte IGN).
En 1591, ce domaine appartenait à Paul Boullay. Le 1er septembre 1618, Pierre Léonard, marchand, et les enfants nés de son mariage avec Catherine Boullay, échangèrent avec Georges Corbeau, La Mignonnerie contre Le Portillon. Les héritiers de ce dernier, le 27 juillet 1645, la vendirent à Alexandre Guillon, maître passementier à Luynes, qui la transmit, par le mariage de sa fille Marie, à Michel Saisy, procureur du roi au grenier à sel de Tours. Après son décès et par acte de partage devant le lieutenant général en Touraine, le 17 janvier 1726, La Mignonnerie fut attribuée à Michel Saisy, clerc tonsuré du diocèse de Tours. Le 9 août 1750, Le Mignonnerie, dépendant de la succession de Michel Saisy, fut adjugée à Marie-Anne Archambault qui, à sa mort, la laissa à sa soeur Jeanne. Celle-ci avait épousé, par contrat du 4 août 1751, Louis de Lugré, d'une ancienne famille de Langeais.
Louis de Lugré, né en 1731, était le fils de Laurent de Lugré, ancien conseiller au bailliage de Beaugé. Son épouse mourut le 19 décembre 1780 sans lui laisser d'enfants, et ce sont à ses héritiers que, les 18 mai et 22 juin 1781, Louis de Lugré dut racheter La Mignonnerie. Le 7 août 1781, Louis de Lugré se remaria, en la paroisse Saint-Vincent, avec Thérèse-Françoise-Geneviève, fille d'Urbain-Adam Gaultier, avocat au bailliage et siège présidial, qui lui donna deux fils. Ceux-ci, après la mort de leur père survenue à Luynes le 28 mai 1794, se partagèrent ses biens le 1er mai 1816. Parmi ces derniers, il y a, outre La Mignonnerie, La Guichardière, Le Grand Breuil. Le premier lot, composé essentiellement de La Mignonnerie, échut au cadet Armand, tandis que l'aîné, Louis, alors maire de Luynes, recueillit les autres domaines.
Armand de Lugré était né à Luynes le 12 octobre 1783 et fut incorporé comme simple soldat au 47e régiment de ligne le 15 octobre 1805. Caporal le 6 janvier 1806, puis sergent en mai de la même année, il n'obtint ses galons de sous-lieutenant que le 2 mars 1811,  ayant participé continuellement aux campagnes d'Espagne et du Portugal. Capitaine le 19 décembre 1813, il va se signaler par une action d'éclat à Orthès, en Béarn, le 27 février 1814. Il fit prisonnier un détachement de cinq hommes d'infanterie anglaise avec un capitaine qui lui rendit son épée. Dans l'engagement, il fut blessé d'un coup de feu qui lui traversa l'avant-bras gauche. Placé en demi-solde le 1er octobre 1814, il refusa de reprendre du service au moment des Cent Jours. Le 23 mai 1825, il reçut la Légion d'honneur et le 29 octobre 1828 il fut fait chevalier de Saint-Louis. Après avoir participé à la campagne de Morée (Grèce), sous les ordres du maréchal marquis de Maison, il sollicita un traitement de réforme en 1829. Il vint alors prendre sa retraite à La Mignonnerie.
Armand de Lugré mourut célibataire à La Mignonnerie le  19 octobre 1852 ne laissant pour héritiers que les trois enfants nés du mariage de son frère avec Charlotte de la Rüe de Can: Louis, Charlotte, épouse du vicomte de Annaches, et Anne qui, le 25 août 1841, s'était unie à Charles-Émile Chicoyneau de Lavalette. Celui-ci fut l'auteur d'une banche de sa famille dite de la Mignonnerie, car c'est le ménage qui reçut cette maison avec sa ferme lors du partage du 12 avril 1853. Anne de Lugré décéda à Tours le 29 octobre 1876 et le règlement de sa succession attribua La Mignonnerie à l'un de ses fils, Casimir-Henri Chicoyneau de Lavalette. On le dit demeurant au château de Panchien quand il revendit sa part, le 25 février 1885, à Victor-Eugène de Perthuis, capitaine d'infanterie en retraite. Ce dernier, qui mourut à Tours le 9 juillet 1894, laissait La Mignonnerie à ses deux filles, qui la cédèrent, le 14 juin 1909, au colonel Desblancs.
Par la suite, plusieurs mutations intervinrent en 1921, 1931, 1937, 1939 et, le 23 février 1976, la Société civile immobilière de la Mignonnerie en fit l'acquisition.

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