Genillé - La Bourdillière

Historique du nom: La Bourdillère (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), La Bourdillière (1820, Carte de l'état-major), La Bourdillière (1831, 1966, Cadastre), La Bourdillière (2013, Carte IGN).
Il y avait deux fiefs, l'un relevant de Loches et appartenant à la collégiale de cette ville, l'autre relevant de La Roche-Bourdeil à foi et hommage-lige. Au XVIIe siècle, ce dernier avait une certaine importance; les droits de haute, moyenne et basse justice y étaient attachés. Le logis seigneurial était entouré de hautes murailles et de douves, et l'on y pénétrait par un pont-levis. Au milieu du XVe siècle, il appartenait à la famille Fumée. Guillaume le Bègue, écuyer, seigneur de la Borde et de Bagneux, en était propriétaire en 1599, par suite de son mariage avec Claude Chapeau, dame de ce fief. Il eut une fille, Silvine, dame de La Bourdillière, qui épousa François de Rochefort, baron de Luçay et de Vic-sur-Nahon, chevalier de l'ordre du roi. Claude de Rochefort, fils de François, comte de Luçay, seigneur de Coulanges, de Boismortier, de La Charlettière et de La Bourdillière, mourut le 14 février 1681 et fut inhumé dans l'église de Luçay. Vers 1650, il avait vendu La Bourdillière à Louis Perrot, écuyer, et à Marie de Valence, sa femme. Par acte du 24 mai 1662, ceux-ci vendirent le même domaine et les fiefs de Bagneux et Langottière à Louis de Menou, chevalier, seigneur de Boussay, de Genillé, de Chambon, de Rigny et de la Forge, pour 52.000 livres. A cette époque, Louis de Menou, ancien colonel au régiment de Touraine, devenu veuf à l'âge de 30 ans, était entré dans les ordres. Il fonda à La Bourdillière, sous le vocable de Notre-Dame, un couvent de filles de l'ordre de Citeaux, et le dota. Les premières religieuses, au nombre de 24, appartenaient toutes à sa famille. Dans l'acte de fondation, il s'était réservé la nomination de la supérieure; mais, le 1er avril 1688, il céda ce droit au roi qui, par lettres du 14 avril 1688, érigea le prieuré en abbaye. Un arrêt du Conseil, du 9 mars 1770, et une ordonnance de l'archevêque de Tours du 15 mai 1770, décidèrent que cet établissement, en raison de l'insuffisance de ses revenus, du délabrement de l'église et des bâtiments claustraux, serait supprimé et que l'on réunirait ses biens à ceux de l'abbaye de Beaumont-lès-Tours. Il y eut à ce sujet une assez longue procédure qui se termina par un décret du 30 mars 1778 et des lettres patentes de mars 1779, au terme desquels la décision du Conseil était maintenue.
Dans l'enceinte du château de La Bourdillière se trouvait une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Pitié et qui existait déjà à l'époque où Louis de Menou avait acheté le fief. L'archevêque de Tours l'interdit en 1778 et ordonna qu'elle serait desservie à l'avenir dans l'église de Genillé. Louis Garnier en était chapelain en 1779.
L'abbaye, dont la suppression avait été prononcée, principalement pour l'insuffisance de ses ressources, possédait cependant des biens d'une assez grande valeur. Parmi ces propriétés, on remarque les moulins de Méreans et de Chaume, les métairies des Ouches, de La Puchère, de La Gitonnière, de Corviers, de La Noclière, de Touchamart, du Coudray et de Brissonnet. L'ancien couvent, vendu comme bien national sur l'abbaye de Beaumont, le 4 février 1791, fut adjugé pour 34.300 livres, à René-Louis-Charles, marquis de Menou.
Prieures et abbesses de La Bourdillière: Claude de Menou, sœur du fondateur, 1662-1691; Catherine de Menou, 1695; Catherine de Menou, nièce de la précédente, 1734; Catherine-Françoise de Menou, 1752; Marie -Éléonore de la Roche-Menou, 1764; Agathe de la Pagerie, 1778.
Le couvent de La Bourdillière portait pour armoiries: D'azur, à un soleil d'or en chef, à dextre; une aigle au vol abaissé, d'argent, à senestre, et 3 aiglons posés 2,1.
A la Révolution, l'ensemble des biens de La Bourdillière furent saisis comme propriétés de l'abbaye de Beaumont-lès-Tours et estimés le 1er janvier 1791. Le 4 févier 1791, M. de Menou récupérait le domaine pour 34.300 livres. Mais le 11 novembre 1792, profitant des dispositions de la loi du 13 septembre précédent, René-Louis-Charles de Menou renonça à son acquisition. Une nouvelle adjudication eut lieu le 19 février 1793 et le domaine fut vendu pour 30.195 livres. Il y avait trois acquéreurs dont Joseph  Petibeau, docteur en médecine à Paris, qui, en définitive, resta seul propriétaire. Le 14 juin 1811, il donna procuration à sa femme, Anne-Émilie Lacassaigne, pour revendre La Bourdillière qui fut achetée par Raymond-François Petibeau, maître en chirurgie, chirurgien de l'hôpital de Loches, demeurant à Beaulieu, et Julien Morillon, directeur de la Poste aux lettres de Loches, le 16 juin 1811. Ces derniers lotirent leur acquisition et le 7 juillet suivant, plus de seize contrats de vente furent dressés. Le principal manoir de La Bourdillière fut vendu à Pierre Bonnet, jardinier, et son épouse Marie Bonnin. Quant au bâtiment des religieuses, qui en était séparé par un chemin que les revendeurs comptaient rendre public, il fut acheté en commun par René Cathelin, maréchal, et Pierre Lunais de Genillé.
A leur tour, les époux Bonnet, le 3 juin 1837, partagèrent la maison de La Bourdillière entre leurs deux enfants. La limite séparative était constituée par la tour d'escalier qui restait indivise entre eux. Leur arrière-petite-fille, Mme Dumée, qui hérita en 1865 de la partie Sud, échue à son grand-père Jean Bonnet, racheta, en 1888, la partie Nord à ses cousins Lunais, rétablissant ainsi l'intégralité du logis qui fut, en 1927, légué à M. Rousseau. Celui-ci le revendit, le 30 juillet 1939, à Claude Marie Eugène Legrand plus connu sous le nom de Claude Dauphin. Il en fit donation, le 8 août 1942, à son fils André-Camille Legrand qui devait le garder jusqu'en 1963. La Bourdillière connut encore trois ventes en 1977, 1980 et 1982.

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