Ce domaine s'est appelé: La
Chasteigneraye (1639, rôle des fiefs de Touraine, rôle de Langeais), La
Châteigneraye (1669, Archives nationales), La Chastegneraye (1739, acte
notarié), La Châtaigneraie (XVIIIe siècle, carte de Cassini), La
Châtaigneraie (1806, acte notarié), La Chataigneraie (1829, 1974,
cadastre).
Ce fief, avec haute justice,
relevait des châtellenies de Crassay et des Écluses. Par lettres de
février 1669, enregistrées le 11 avril 1670, il fut réuni au duché de
Luynes. Le fief de Cremille, situé dans la paroisse de Mazières,
relevait de la Châtaigneraie, suivant un aveu rendu le 3 juillet 1651,
par Jean-Louis-Abel de Petitjean, chevalier. Il ne reste rien
aujourd'hui de l'ancien manoir seigneurial, ni de son ancienne chapelle,
qui est mentionnée dans le Pouillé de l'archevêché de Tours,
de 1648. Cette chapelle constituait un bénéfice qui était à la
présentation du propriétaire du fief et à la collation de l'archevêque
de Tours.
La nouvelle habitation de la
Châtaigneraie a été élevée en 1846 par Victor Budan de Russé. La
chapelle qui en dépend, construite dans le style du XVe siècle d'après
les plans de l'architecte Vestier, a été consacrée, sous le vocable de
l'Immaculée-Conception, le 10 septembre 1856, par S.E. le cardinal
Morlot, archevêque de Tours, assisté de M. Baunier, curé-doyen de
Langeais, et de M. Richard, chanoine honoraire. Le fondateur. Victor
Budan de Russé, décédé à l'âge de 62 ans, a été inhumé, le 26
octobre 1862, dans le caveau qui existe sous la chapelle.
En 1590, la Châtaigneraie appartenait à
René du Bellay, baron de la Lande, chevalier de l'ordre du roi, qui
avait épousé Marie, fille de Martin du Bellay, et d'Isabelle Chenu. René
du Bellay eut neuf enfants: Jacques, mort en bas âge; Pierre, baron de
Thouarcé, capitaine de 50 hommes d'armes; Martin, marquis du
Bellay, prince d'Yvetot, maréchal des camps et armées du roi, décédé en
1637; Claude, abbé de Savigny; Marie, femme de Georges Babou, seigneur
de la Bourdaisière; Anne, mariée à Antoine d'Appelvoisin; Renée, femme
de Gilbert de la Haye; Anne, abbesse de Nioiseau; Isabelle, prieure de
Beaulieu. René du Bellay mourut en 1611.
Antoine d'Appelvoisin, chevalier,
seigneur de la Jobetière et du Grand-Appelvoisin, en Poitou, fils de
François d'Appelvoisin, chambellan du roi, et de Françoise Tiercelin de
la Roche-du-Maine, devint seigneur de la Châtaigneraie, par suite de son
mariage avec Anne du Bellay. Il contracta un second mariage avec Anne
de Beauvau, fille de Louis de Beauvau, seigneur de Rivarennes. Du
premier lit il eut René d'Appelvoisin, qui fut, après lui, seigneur de
la Châtaigneraie; du second lit, un fils, N. d'Appelvoisin, enseigne de
gardes du cardinal de Richelieu, et une fille, non mariée.
René d'Appelvoisin, chevalier, seigneur
de la Châtaigneraie, eut, de son mariage avec Marie de Sains, une fille
unique, Marie, qui épousa, le 11 juin 1648, Claude-Bonaventure de
Crevant, prince d'Yvetot, fils de René de Crevant, seigneur de Cingé, en
Touraine, et de Gabrielle Prevost.
Par contrat passé à Langeais, devant
René Nau et Jean le Roy, notaires, le 6 mars 1660, Marie d'Appelvoisin
vendit la Châtaigneraie, la châtellenie de Crassay et les fiefs du
Petit-Lousnay, de Charsay et de Négron, à Louis-Charles d'Albert, duc de
Luynes. Dans cet acte, elle se réserva le droit de présentation à la
chapelle d’Épeigné, desservi dans l'église de Langeais, et le droit de
sépulture dans cette chapelle.
A la fin du XIXe siècle, la terre de la
Châtaigneraie appartenait à Julien-Gabriel Budan de Russé, qui avait
épousé, le 9 août 1864, Jacqueline-Mathilde-Blanche de Maillé de la
Tour-Landry.
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