Anché - Château-des-Brétignolles

Historique du nom: Bertignolles (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Château des Bertignolles (1820, Carte de l'état-major), Château des Brétignolles (1832, Cadastre B2), Château des Bertignolles (1972, Cadastre AE), Château des Brétignolles (2013, Carte IGN).

Le premier seigneur connu des Basses-Brétignolles serait le chevalier de Sazilly vivant en 1277. Ce domaine releva longtemps de Sazilly, à foi et hommage simple, et un roussin de service du prix de 50 sols tournois. Le 15 février 1451, Raoul de Sassay, seigneur de Sazilly, vendit cet hommage à Pierre de Beauvau, seigneur de Jaulnay et du Rivau. Depuis cette époque et jusqu'à la Révolution, Les Basses-Brétignoles relevèrent de Jaulnay.

Les noms des successeurs de Pierre de Sazilly sont inconnus jusqu'au XVe siècle. A cette époque, ce domaine rentra en possession de la famille Bernard qui était bien connue en Anjou et en Touraine. L'un de ses membres, Jean Bernard, fut archevêque de Tours. Maître des requêtes du roi Charles VII en 1424, il résigna cet office en faveur de son neveu, Guy Bernard, qui fut évêque de Langres, premier chancelier de l'ordre de Saint-Michel à sa fondation le 1er août 1469. Nommé au siège épiscopal de Tours, le 13 décembre 1441, Jean Bernard fit son entrée dans sa ville métropolitaine le 27 mai 1442 et y mourut le 27 avril 1466. Il fut enterré au milieu de la cathédrale dont il avait édifié, à ses frais, la dernière travée et où ses armes se voient sur la seconde clef de voûte. Il était né à Écueillé comme son frère Étienne Bernard (dit Moreau), receveur des aides à Angers. Ce dernier fut mis, par Yolande, au service du futur Charles VII en février 1413, puis nommé trésorier et receveur général de la reine en Sicile de 1417 à 1444. Il la représenta en 1435 au traité d'Arras. Il revint en seigneur dans son village d’Écueillé, grâce au désistement de Jacques Pot, chevalier bourguignon, qui lui vendit la terre et le titre le 12 janvier 1449. Son fils Jean, premier du nom, fut un des exécuteurs testamentaires de son oncle, l'archevêque de Tours. Seigneur de La Mothe d'Artannes et des Brétignolles, il fut le valet de chambre du Dauphin, puis du roi Charles VIII. Gouverneur de Loches de 1447 à 1450 et grenetier du grenier à sel à Chinon, il épousa Jeanne de Ballan, fille de Guillaume de Ballan, seigneur de Maulévrier. Le gendre et son beau-père furent anoblis ensemble en janvier 1447. Il eut au moins huit ou neuf enfants. L'aîné, Antoine Bernard, licencié en lois, chanoine et archiprêtre de Loches, seigneur des Brétignolles et du Vau. Il possédait en outre les fiefs et seigneuries de Chéniers, du fief Gentilz et de La Taconnière. Il avait ratifié, le 25 octobre 1481, le mariage de son frère Étienne dont le contrat avait été signé devant Denis Clément, tabellion royal en la prévôté de Provins, le 7 novembre 1480. Par ce contrat, Étienne Bernard, licencié en lois, seigneur de La Mothe d'Artannes, prit pour épouse Anne, fille de Jehan Legoux et de Catherine de Croizet. Jehan Legoux donnait au futurs époux la moitié de la terre et de la seigneurie de Champigny-sur-Yonne, l'autre moitié appartenant en propre à Anne. Étienne Bernard fut donc l'auteur de la branche dite de Champigny qui garda Les Brétignolles jusqu'au milieu du XVIIe siècle. Peu de temps après ce mariage Jean Bernard mourut et sa femme, Jeanne de Ballan, vendit la terre et seigneurie de Chavigny près de Loches.

Par un acte du 28 novembre 1502, Antoine délaissa son droit d'aînesse en faveur de son frère puiné Étienne. Quelques années plus tard, Antoine Bernard décédait et il fut procédé à la liquidation de la succession. Une transaction intervint d'abord à ce sujet en Étienne Bernard, seigneur de Champigny, et son neveu Gilles Berthelot, notaire et secrétaire du roi, le 1er aout 1510 et le partage définitif des biens eut lieu le 15 décembre entre les mêmes, plus les autre frères: Légier, chanoine en l'église collégiale de Saint-Mexme de Chinon, prieur de Turpenay, tant pour lui que comme tuteur de Louis Legoux, fils de feue Jeanne Bernard; Jean, seigneur de La Herpinière; leur sœur Guillone, dame d'Usaige et de Villegron, veuve de Jean Billard, juge de la prévôté royale de Chinon; les enfants de Guillemine, épouse en secondes noces de Louis Trudo, président au Parlement de Bordeaux et ceux de feue Françoise, femme du défunt Martin Berthelot: Gilles, maître des comptes du roi et sa soeur Perenelle dont le mari, Charles Lecocq, était maîtres des monnaies du roi. Ces derniers auront Le Grand et Le Petit Chénier, La Taconnière allait à Jean, le fief Gentilz à Légier, et au sieur de Champigny serait baillé porcion en la terre et seigneurie des Brétignolles et ses dépendances.

Jean Bernard, second du nom, seigneur de Champigny, des Brétignolles et du Parc, fut valet de chambre de Henri II, puis échanson de François II. Il épousa, par contrat du 14 novembre 1533, Jeanne Hurault. Ce fut leur arrière-petit-fils, Louis Bernard, second du nom, qui, avec sa femme Claude Camus, vendit Les Brétignolles, le 15 mai 1640, à Guillaume de Bordeaux. Le 22 octobre 1640, celui-ci achetait Les Hautes-Brétignolles et, le 13 février 1642, Le Bois-de-Veude. Son gendre, Pierre de Martineau, y ajouta, en 1684, La Garde. Par alliance, tous ces fiefs passèrent ensuite à la famille Turgot. Le 22 mars 1811, Marie Victoire Turgot, veuve de René d'Angerville d'Auvrecher, vendit Les Hautes et Basses Brétignolles, Le Bois-de-Veude, La Garde, les moulins de l'Arche et l'Argenson, à Pierre Jean René de Pierres de Fougeray. Toutes ces terres lui constituèrent son majorat lorsqu'il fut créé vicomte héréditaire le 20 juillet 1816. Étienne Stéphane, baron de Pierres, premier écuyer de l'impératrice Eugénie, et sa femme, qui en était dame d'honneur, moururent aux Brétignolles, l'un en 1876, l'autre en 1873, et tous deux reposent dans la chapelle du château. Ce fut en 1932 que les héritiers de la famille de Pierres vendirent Les Brétignolles qui revinrent à l'un des descendants de l'une des nombreuses branches des Bernard: le comte Bernard de la Fosse. Au cours de la seconde guerre mondiale, un détachement allemand, pendant 17 mois, occupa le château.

Anché par Tourainissime

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