Beautertre fut un prieuré. Ce
bénéfice était à la collation de l'abbé de Cormery. Sa chapelle ou
église est mentionnée dans le testament de Guillaume de Launay, prêtre,
en 1223. Elle était jadis le but de nombreux pèlerinages,
particulièrement le 8 septembre, jour de la Nativité de Marie. On y
vénérait une statue de la Vierge, connue sous le nom de
Notre-Dame-de-Beautertre et qui, d'après la tradition, aurait été
trouvée par un pâtre à l'endroit où, plus tard, on bâtit le prieuré. Les
pèlerins attribuaient aux eaux de la fontaine, située près de là, le
pouvoir de guérir diverses maladies.
A la suite de ravages terribles causés à
Loches par une maladie contagieuse, de 1631 à 1637, les habitants de
cette ville et le clergé firent vœu, pour obtenir la cessation du fléau,
de se rendre processionnellement, tous les ans, le dimanche de
Quasimodo, à l'église de Beautertre et d'y chanter la grand'messe de la
paroisse Saint-Ours. A cette occasion, un pain béni devait être offert
par un des officiers, médecins ou avocats de Loches. Celui qui faisait
cette offrande était tenu, en exécution d'une décision prise par les
notables, le 2 mai 1726, de faire porter au prieuré un déjeuner honnête
et à sa discrétion, pour le prêtre et le clergé conduisant la
procession.
Le vœu de Beautertre, c'est
ainsi que l'on appelait dans le pays ce pèlerinage annuel, s'accomplit
pendant longtemps avec toute la piété et le recueillement désirables;
mais en 1775 et 1776 des abus et des scandales se produisirent. Par
ordonnance des 15 mars et 28 mai 1777, l'archevêque de Tours décida que
la procession, au lieu d'aller à Beautertre, se rendrait de l'église
paroissiale de Saint-Ours à celle de la collégiale.
Le prieuré possédait les fief et
métairie de La Giraudière, situés dans la paroisse de Dolus et relevant
de la châtellenie de L’Épinay. En sa qualité de propriétaire de ce fief,
le prieur devait au châtelain une paire de gants blancs et 4
deniers de franc-devoir. De plus, tous les ans, la veille de Noël, il
avait l'obligation de se rendre au château de L’Épinay pour mettre le
feu à l'Être-fouau.
Le prieuré relevait du château de Loches à franche aumône.
Vincent-Marie Touchard fut le dernier
prieur de Beautertre (1790). Depuis la Révolution, la chapelle est
devenue une propriété privée. En 1875-1876, le 8 septembre, un
grand nombre de fidèles, venant des paroisses voisines, s'y sont rendus
processionnellement avec le clergé.
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