Prioratus Sancti Joannis de Greez (1017, Gallia christiana), ecclesiae de Gressu (1046, Chronicon Turonensis Magnum), Monasterium de Gressio (1205), Conventu de Gressu (1234), Couvent de Saint Jean dou Gres (1277), Prior de Gressio (1330, Archives nationales, JJ 66, Trésor des Chartes), Priorique et conventui de Gressio (1320, Cartulaire de l’archevêché de Tours, charte 52), Prioratus de Gresso (vers 1330, Pouillé de Tours), Priori de Gressio (fin XIVe siècle, Pouillé de Tours), Prioratus Sancti Joannis de Gressio (1396, Archives 37, D1), Prieuré de Sainct Jehan du Grès (1464, Archives nationales, JJ199), Le fief du Prieur du Grez (1536, Archives 37, C634), Le fief du Prieuré de Grays (1639, Rôle des fiefs de Touraine, rôle de Montbazon), Le fief du Prieuré du Grès (vers 1740, Archives 37, C633, État du domaine d’Amboise), Le Prieuré de Saint Jean du Grès (1751, acte Gervaize/Tours), La seigneurie du Grais (1771, acte Thenon/Tours), La maison du Grais (1773, acte Besnard/Azay-sur-Cher), Le Prieuré de Saint Jean du Grès (vers 1775, Archives 37, A7), Prieuré de Saint Jean du Grès (1781, Archives 37, G11), Saint Jean du Grec (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Le Prieuré de Saint Jean du Grais (1791, Archives 37, 1Q308, Biens nationaux), Saint Jean du Grais (1820, Carte de l'état-major), Saint Jean du Grais (1826, Cadastre), Le Grais (1828, Archives 37, 4Q), Saint Jean du Grais
(1960, Cadastre), Prieuré Saint-Jean du Grais (2014, Carte IGN).
Ce prieuré régulier de l'ordre de Saint-Augustin, placé sous le vocable de saint Jean-Baptiste, fut fondé en 1017 par Foulque Nerra. Son église aurait été construite par un nommé Joscelin qui mourut en 1146. Dans le principe, le Grais fut possédé par collégiale Saint-Martin de Tours. En 1163, il fut érigé en prieuré par Barthélemy, doyen de la collégiale, qui le donna ensuite à des ermites établis dans le voisinage, près de la chapelle de Paissonneau, sous la direction d'un nommé Étienne. Ce don eut lieu à la condition qu’Étienne et ses compagnons resteraient dans la dépendance du Chapitre et qu'ils paieraient tous les ans, le lendemain de la Saint-Martin d'hiver, 2 sols de cens.
Par l'acte de fondation, Foulque dota de divers biens le nouvel établissement, notamment d'une partie de la forêt de Bréchenay. A cet acte de libéralité vinrent s'ajouter des dons assez importants faits par les plus riches propriétaires du pays. Un chevalier, nommé Philippe de Ramefort, donna aux religieux une chapellenie qui avait été fondée par son père dans l'église de Vou. Ces religieux prirent l'engagement de dire une messe, chaque année, pour le repos de l'âme du donateur.
Sulpice, seigneur d'Amboise, du consentement de sa femme et des ses frères Hugues, Jean et Guillaume, fit don à l'église du Grais de 7 arpents de vigne, à la condition que les religieux prieraient pour le repos des âmes de Hugues, son père, et de Mathilde, sa mère. L'acte de donation fut passé à Amboise le 17 février 1199.
En 1207, Hugues, maire du Perray de Cormery, donna aux mêmes religieux tout ce qu'il possédait à Leugny.
En 1212, le Grais reçut d'Ebbes de la Chaîne, en pure aumône, une partie d'un moulin, situé sur le Cher, entre Azay et Leugny.
7 ans après, Geoffroy Isoré, chevalier, fit don de toute la dîme qu'il possédait à Azay. Cette donation fut certifiée par une charte d’Étienne, archidiacre de Tours, en date de juillet 1219.
Déjà, à cette époque, les religieux se trouvaient dans une certaine aisance, puisqu'ils prêtèrent de l'argent à un nommé Archambaud Freaust qui leur offrit en gage sa dîme de La Fraudère et celle qu'il possédait dans la paroisse de Saint-Quentin. Le prêt et l'engagement des 2 dîmes furent constatés par une charte de Jean, archevêque de Tours, de 1223.
En 1225, Pétronille, dame d'Ersay, donna à l'église du Grais la dîme de son fief, ce qui fut confirmé par ses héritiers, André David et sa femme, en présence d'Enjorrand, archidiacre de Tours.
En 1228, nouvelle libéralité de Gervais Coron, chevalier, seigneur de Véretz, qui fit don à la même église d'une île située dans le Cher, paroisse d'Azay, et des cens qu'il percevait à Tours et dans les environs.
Parmi les autres bienfaiteurs du Grais, on remarque Philippe d'Esvres, chevalier, qui fit don de sa dîme de Forges; Laurence, veuve d’Étienne de Croix; Guillaume Fromond et Odeline, sa femme, qui donnèrent leur dîme de Ris, située dans la paroisse de Saint-Quentin-de-Près, et relevant du fief de Simon Baudry, chevalier; Jeanne, femme de Guillaume du Plessis, chevalier, résidant dans la paroisse de Mettray; Isambertde Mauny (1252); Aimery Savary, frère de Pierre Savary, chevalier, seigneur de Montbazon; Jean de Thais, chevalier (1260); Geoffroy, seigneur de Montbazon (1277); André de Chauvigny, chevalier (1290).
En 1603, le Grais devint la propriété des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Le 24 décembre 1701, il fut uni aux biens du collège royal de Tours, pour l'entretien d'une chaire de théologie. Son revenu était évalué, en 1670, à 1.200 livres; en 1762, à 3.000 livres. 200 arpents de terre en dépendaient.
Voici les noms de quelques prieurs: Alain, 1182; Regnaud, 1205; Guillaume, 1125; Philippe, 1244; N. Pernac, 1435; Philippe d'Argouges, 1473-1508; Jacques Chambellan, 1528; Jean Miron, 1534; Claude Belot, 1591; Roger de Coningham, 1620-1630; Le Bouthillier, archevêque de Tours, 1664; Christophe Roulin, 1670, chevalier des ordres de Saint-Lazare et de Notre-Dame-du-Mont-Carmel.
En 1464, Jean Salmon, natif de Cormery, religieux, était le procureur du prieuré.
Le prieuré constituait un fief relevant des château de Larçay et de Montbazon. Au XIIIe siècle, il n'avait le droit que de basse justice qui lui avait été concédé par André Dain, seigneur de Larçay, à la charge de lui payer une livre de cire de franc-devoir à la fête de saint Jean-Baptiste; mais, par le suite, il eut aussi le droit de haute justice.
Une foire se tenait, près du prieuré, à la fête de saint Jean-Baptiste. Le seigneur de Montbazon avait le droit de contraindre tous les vendeurs de vin, étrangers ou non à la localité, de prendre, pour le dit jour, la mesure de vin employée dans la seigneurie de Montbazon. Ces marchands devaient au seigneur 10 deniers ou une pinte de vin, à leur choix.
Le même jour, la police était exercée sur le champ de foire par les officiers du seigneur de Montbazon.
Si un jeu de quilles y était établi, les quilles devaient être relevées par l'exécuteur de la haute justice, qui, pour cet office, recevait de chacun des joueurs une certaine somme et payait lui-même, au seigneur de Montbazon, une redevance de 5 sols tournois.
L'église priorale et les bâtiments tombaient en ruines au milieu de XVIIIe siècle. Les constructions qui restent aujourd'hui paraissent dater de la fondation du prieuré. Le clocher est surmonté par une flèche octogonale en pierre. L’église conventuelle
servit de chapelle jusqu’en 1790. Une grande salle voûtée date du XIIe siècle. Les voûtes s'appuient sur des colonnes dont quelques-unes sont monolithes et ornées de beaux chapiteaux. On présume que les pierres furent fournies par les carrières de Belleroche situées près du Cher.
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