Historique du nom: Terra apud Luciniacum (1207, Archives 37, G, Chapitre de Saint-Martin de Tours, Charte de Hugues, maire du Perray de Cormery), Luigné (1212), Luigneium (1224), Domus de Lucigneio (1259, Archives 37, H, Charte de l’abbaye Saint-Julien de Tours), Leugny (1427, acte Huet/Azay-sur-Cher), Leugny (1547, acte Courandeau/Tours), Leugny (1581, 1585, Archives d'Amboise), Ligny (1639, Rôle des fiefs de Touraine, rôle de Montbazon), Leugny (1675, 1680, Archives d'Amboise), Loigny (1726-1771, Archives 37, 1J1089), Leugny (1750, acte Delaporte/Tours), Leugny (1772, Archives 37, 2C, Contrôle des Actes, Tours), Leugny (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Leugny (1820, Carte de l'état-major), Leugny (1826, Cadastre C2), Le Château de Leugny (1906, acte Laisné/Tours, Archives 37, 4Q, Tours), Leugny (1960, Cadastre AH), Leugny (2014, Carte IGN).
Ce fief relevait du bailliage seigneurial de Luynes. En 1225, il appartenait à Garin Gonnelle, chevalier; en 1228, à Geoffroy de Leugny, chevalier. Au début du XVe siècle, Arnould du Puy et sa femme Jacqueline étaient dits seigneur et dame de Leugny. Le 15 juin 1427, leur succession fut partagée entre trois de leurs enfants: Anne, épouse de Jean Descartes, sieur de Mauny; Pétronille et Jean, seigneur des Roches Saint-Quentin, qui eut pour sa part la maison noble de Leugny, sa métairie et le fief du Haut Thuillay. Jean Du Puy mourut en octobre 1439 sans enfants. Le partage de ses biens eut lieu le 23 novembre suivant. Ce fut une de ses nièces, Éléonore qui, outre plusieurs maisons à Tours, eut Leugny. L'alliance des Du Puy et des Descartes explique qu'il y eut deux Jean Descartes comme seigneur de Leugny, en 1467 et en 1487. En 1539, le domaine passa à Louis Bonnenfant; en 1550, à Léonard Rancher, mari d'Anne Bohier, fille du seigneur de Saint-Martin-le-Beau; en 1576, à Antoine Rancher; en 1581-1585, à Louis de Chardon, écuyer, marié avec Florentine Dehayes; en 1638-1661, à François Clavier; en 1720, à René Joseph Clavier. Leugny fut vendu, après sa mort, par ses héritiers Jean et René de Cop, Pierre Voulger, Philippe de Bellegarde, Gilles de la Croix, en l'étude de Me Mouys, notaire à Tours, le 15 juillet 1740 à André Portier, sieur de Villevent, greffier d'Amboise et bourgeois de cette ville. Celui-ci déclara avoir fait cette acquisition pour son fils aîné, André Portier, architecte inspecteur des travaux de la place royale de Bordeaux, qui versa 40.000 livres pour le fonds et 500 livres pour les fruits. André Portier rendit aveu au duc de Luynes, devant le notaire Delaporte, le 29 août 1750. Il décéda célibataire, à 68 ans, dans son château de Leugny le 13 juin 1770.
Les biens d'André Portier furent partagé, le 30 juin 1770, et la châtellenie de Leugny fut dévolue à François Portier, négociant à Poitiers qui la céda, le 5 juillet suivant, pour 28.666 livres, à son neveu Ambroise Ribot, avocat au Parlement, receveur du grenier à sel d'Amboise, procureur ducal du duché pairie d'Amboise et intendant de Chanteloup depuis le 8 mai 1748. Le 7 septembre 1779, il revendit Leugny pour 300.000 livres, à Louis Barbe de Juchereau de Saint Denis, lieutenant-colonel d'infanterie, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il comparut en personne comme seigneur chastelain de Leugny à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine et figura parmi les signataires du procès-verbal de la première séance, le 17 mars 1789, et de la dernière, le 30 mars.
Jean-Claude Moynat, négociant à Paris, acheta Leugny le 8 janvier 1793 à M. de Saint Denis et à sa femme Hélène Mélanie de Barbançois. Le 5 janvier 1793, il le revendait à Olive Rose Jacqueline Montant, épouse divorcée de Michel Gambault, payeur général, dont elle avait deux enfants. Le 19 janvier 1794, elle se remaria avec Charles Martin Doyen, banquier, qui devait être membre du Corps législatif. Elle fit son testament le 29 mai 1803 et l'inventaire, après décès, fut dressé le 3 juillet. Le 6 août 1806, à l'audience des criées du tribunal de la Seine, Leugny fut adjugé pour 158.000 francs à François Joseph Emmanuel Legrand de Marizay de Vautourneux. Celui-ci le revendit, le 24 août 1809, à François de Salvert et Angélique Victoire de Vaucanson, pour 239.035 francs dont 10269,60 francs pour les meubles. Leugny, cédé par Jean-François Salvert, écuyer honoraire du roi, le 8 avril 1823, fut revendu, le 27 septembre 1823, pour 280.000 francs dont 10.000 pour le mobilier, à Hyacinthe Dennemont, rentier. Le domaine, comprenant plus de 187 hectares avec les fermes de La Bergerie, de La Haute-Maison et du Puits-d'Arcé, passa, le 14 septembre 1933, à Léopold Quatre Barbes et Marie Zoé de la Forest d'Armaillé. Ceux-ci déclarèrent, le même jour, avoir fait cette acquisition pour le compte de Noël François Ernest Bidault, propriétaire à Tours. Ce dernier décéda dans cette ville le 18 septembre 1870, sa sœur, Mme Liébert de Nitray, fit don de Leugny, le 10 juin 1871, à ses enfants M. Liébert de Nitray et Mme la marquise de Quinemont. Le 30 octobre 1873, ils vendaient la propriété au comte général de Martimprey, gouverneur des Invalides. Les mutation se suivront en 1874, 1896, 1902 jusqu'à ce que Leugny soit acquis, le 31 mai 1906, par M. Darasse.
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