Chemillé-sur-Indrois - Le Liget

Historique du nom: Fratribus Cartusiae locum illum qui vulgo Ligetum appellatur (vers 1178, Martène, Thesaurus, charte d’Hervé, abbé de Villeloin, pour Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre), Ecclesiae Beatae Mariae et Sancti Johanni Baptistae de Ligeto (vers 1180, Delisle et Berger, Henri II Plantagenêts, charte de Henri II d’Angleterre, pour la chartreuse du Liget), Domus Cartusiensis de Ligeto (1209, Charte de Guillaume de Pressigny, seigneur de Sainte-Maure), Eccleisa Beatae Mariae de Ligeto (1213, Charte de Jean, archevêque de Tours), Chartrosse (1218, Charte de Guillaume Barbe, chevalier), Domus de Chartrusie (1233, Archives 86, 3H503), Priori et fratribus domus Legeti Cartusiensis ordinis (1237, Charte de Dreux de Mello), Domus de Chartrouse sita in castelliana de Lochis (1239, Charte du Liget), Prior et conventus de Ligeto, Cartusiensis ordinis, Turonensis diocesis (1278, Cartulaire de l’archevêché de Tours, charte 75), Couvent du Liget de Chartrouse (1280, Charte de Geoffroy, seigneur de Montbazon), Conventus de Cartusia (1283, Archives 37, H167), La Chartreuse du Liget (1312, Archives nationales, JJ48), Pro fratribus de Ligeto, Cartusiensis ordinis (1317, Archives nationales, JJ53), La Chartreuse du Liget (1319, Archives nationales, JJ56), Prior de Ligeio, Cartusiensis ordinis (vers 1330, Pouillé de Tours), Le Liget (1335, Archives nationales, JJ69), La Chartreuse du Liget (1338, Archives nationales, JJ71), La Chartreuse du Liget (1344, Archives nationales, JJ68), Le Liget (1344, Archives nationales, JJ75), Le Liget (1363, Archives nationales, JJ91), La Chartreuse du Liget (1365, Archives nationales, JJ98), La Chartreuse Sainct Jehan du Liget en Touraine (1384, Archives nationales, JJ124), Priori de Ligeto (fin XIVe siècle, Pouillé de Tours), In favorem Carthusianorum Sancti Johanis de Ligeto (1403, Cartulaire de l’archevêché de Tours, charte 301), La Chartreuse du Liget en Touraine (1478, Archives nationales, X1A8607), La Chartreuse du Liget (1480, Archives nationales, X1A9318), Le monastère Nostre Dame (1483, Archives nationales, JJ213), La chartreuse Nostre Dame et Sainct Jehan du Liget (1498, Archives nationales, JJ230), La Chartreuse près Loches (1526, Archives nationales, Z1E1133), Couvent de Notre Dame de Saint Jean du Liget les Loches (1649, Lettres Patentes), Saint Gelin du Liget (1665, Archives 37, C602, Aveu), Chartreuse de Notre Dame et Saint Jean Baptiste du Liget (1679, Archives 37, H168), Chartreuse du Liget (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Les Chartreux (1820, Carte de l'état-major), Les Chartreux (1832, Cadastre), Les Chartreux (1936, Cadastre), Chartreuse du Liget (2013, Carte IGN).
Vers 1170, des religieux de l'ordre de Saint-Bruno étaient établis dans la paroisse de Chemillé et y avaient construit une chapelle au milieu des bois. Vers 1178, Hervé, abbé de Villeloin, à la demande de Henri II, roi d'Angleterre, leur céda, pour y construire un couvent, le lieu appelé Le Liget. Le roi, pour cette concession, paya à l'abbé la somme de 100 livres et les déchargea d'une redevance de 2 éperviers, à laquelle ils étaient tenus envers lui.
Selon la tradition, Henri II aurait fondé ce monastère en réparation du meurtre de Thomas Becket, archevêque de Cantorbury. Cette tradition se trouvait relatée dans une inscription qui avait été placée, vers 1787, au-dessus de l'entrée principale du couvent: Anglorum Henricus rex Thomæ cæde cruentus Ligeticos fundat Cartusiæ monachos.
Ce prince, par une charte, confirma les religieux du Liget dans la possession de leurs biens et leur fit remise de tous les droits qui lui appartenaient dans ce lieu.
Depuis la fin du XIIe siècle jusqu'au début du XVe, les biens de la Chartreuse s'augmentèrent dans une importante proportion par suite de nombreuses libéralités. Les principaux bienfaiteurs de l'établissement furent: Mathilde, dame d'Amboise, 1198; Bochard de Saint-Michel, 1207; Barthélemy de l'Ile-Bouchard, 1207; Guillaume de Pressigny, seigneur de Sainte-Maure, 1209; Geoffroy de Poitiers, chevalier, 1212; Guy Sennebaud, chevalier, 1213; Sibille de Saint-Quentin, 1216; Gaultier Barbe, seigneur de Valençay, 1218; Dreux de Mello, seigneur de Loches, 1220; Ameline, vicomtesse de Thouars, 1221; Guillaume Boisogier, chevalier, et Villaine, sa femme; Haimery et ses enfants; Hélie de Grillemont, chevalier, et Raoul, son fils, 1225; Geoffroy de Palluau, seigneur de Montrésor, 1234; Guillaume d'Aubigny, écuyer, 1239; Jehan Métayer et Agnès, sa femme, 1240; Geoffroy de Meursaint, 1240; Jean de Marolles, 1241; Pierre Barbe, chevalier, 1243; Aenor, sœur de Geoffroy de Palluau, 1252; Étienne Gaberie et Odeline, sa parente; Arraud Pie, Jean Arbert, Bochard et Jean de la Haye; Gillebert, chevalier seigneur de Berrie, 1270; N., sénéchal de Loudun; Bernier, châtelain de Chinon, et Oger, son frère; Guy de Chabris, Foulques de Ruau, Augier Pinet, Aimery et Mathieu, ses enfants; Geoffroy de Luains et Berthe, sa femme, 1240; Barthélemy de l'Ile-Bouchard et Regnaud Boissely; Barthélemy Serre, Enard, Vigier et sa femme; Sibylle, dame de Nouans, 1253; Thibaud de Cambrai, 1330; Jean Lescurée de Loigny, 1331; Étienne Berruyer, 1343; Meangeant de la Coste, 1360; Guillaume Voyer, de Loches, et Isabelle, sa femme; Jeannette de l'Ile-Paris, 1365; Enguerrand de Loudun, Baudet Barbe, 1365; Rideau de Bray, écuyer, 1366; Émery des Gouttes, 1376; Geoffroy Boucicaut; Agnès Sorel; Marguerite, dame de Chaumont; Mathieu de Bray; Guillaume Chevalleau; Louis Boucicaut, chevalier; Pétronille d'Amboise, vicomtesse de Thouars, 1442; Gonzalve d'Ars, écuyer, et Jeanne d'Alencourt, sa femme; Jacques de Tranchelion, seigneur de Loigny; Florie de Lignières, dame d'Etableau et de La Bertinière; Imbert de Bastarnay, seigneur de Montrésor; Bertrand Fumée, seigneur de La Bourdillière; Pierre de Pont.
Au XIIIe siècle, les moines du Liget étendaient très loin leurs relations puisqu'un seigneur de L'Île-Bouchard les exemptait, en 1207, de tout droit de péage dans cette ville.
En 1237, Dreux de Mello, seigneur de Loches, céda aux religieux 108 arpents de terre situés près de leur établissement, et leur donna quittance de la somme de 80 livres tournois qu'il avait reçu d'eux.
Deux ans après, le même seigneur donna à la Chartreuse, pour la fondation de son anniversaire et de celui de sa femme, 100 sols de rente à prendre sur ses fermages de Loches.
La fondation du Liget fut confirmée, le 5 décembre 1199, par Jean, roi d'Angleterre, et, en janvier 1234, par le roi saint Louis.
Dans le principe, l'établissement ne devait recevoir que 12 religieux. En 1363, des lettres patentes l'autorisèrent à porter ce nombre à 25.
De nombreux privilèges, droits et exemptions, furent accordés aux Chartreux par plusieurs rois de France. Ils furent confirmés à diverses époques et, en dernier lieu (en août 1649), par Louis XIV.
Du couvent du Liget dépendait une forteresse appelée La Corroirie et, anciennement, Crassay. Au centre, s'élevait une tour qui est mentionnée dans un titre de 1361. Des douves profondes entouraient la place qui, malgré ces travaux de défenses, fut prise plusieurs fois. En 1361, les chartreux qui s'y étaient renfermés soutinrent un siège contre un détachement de troupes anglaises; mais, vaincus par la famine, ils furent obligés de se rendre. Retirés dans une maison qu'ils achetèrent à Loches, ils attendirent des jours meilleurs. En 1392, alors qu'ils étaient rentrés depuis plusieurs années dans leur cloître, ils furent encore chassés. L'année suivante, ils reprirent de nouveau possession du Liget et, pour prévenir de nouvelles attaques, ils augmentèrent les fortifications de La Corroirie. Le roi leur accorda une petite garnison, à la condition qu'ils l'entretiendraient à leurs frais des vivres nécessaires, mais il se réserva le droit de nommer le capitaine. Par la suite, Charles VII renonça à ce droit (lettres du 12 juin 1432).
En 1462, la forteresse fut réparée et on y ajouta de nouveaux moyens de défense.
Dix ans plus tard, les huguenots s'en emparèrent. Ils emportèrent tout ce qu'ils purent trouver et saccagèrent l'église et les cloîtres. En 1589, des soldats calvinistes, venus du château du Bouchet, en Brenne, et de Montésor, vinrent encore troubler les religieux dans leur solitude, espérant trouver chez eux quelque trésor. Ils avaient pour chefs les capitaines Dulignou et Beauvoisin. Il existe 2 relations de cette prise du couvent et de l'hôtel de La Corroirie: l'une, écrite par un contemporain et qui a été imprimée en 1589 sous le titre: Les inhumanitez du capitaine Lignou, envers les religieux de la Chartreuse du Liget, avec l'emprisonnement de Chicot, par le dit Lignou; l'autre, due à Bruno Cousin et qui a été recueillie par Dom Housseau. La première forme une brochure de 11 pages, brochure très rare dont il existe un exemplaire à la bibliothèque de Tours. Dans cette brochure, il est question d'un personnage nommé Chicot qui était un gentilhomme gascon et bouffon du roi Henri IV, ce qui ne l'empêchait pas d'être militaire. Il fut tué à la journée de Bures, en 1592.
En 1589, des paysans des environs vinrent se joindre aux calvinistes pour avoir leur part du butin. Ils prirent tous les titres de propriété des religieux, les entassèrent au milieu de la cour principale et y mirent le feu, croyant se libérer, par cette destruction, de toutes les rentes qu'ils devaient au couvent. Mais la plus grande partie des papiers et parchemins furent retirés du bûcher et remis dans les archives de l'établissement.
Les Chartreux, à cause de leur fief de La Corroirie qui relevait du château de Loches, avaient le droit de haute, moyenne et basse justice, qui leur avait été concédé, puis confirmé par plusieurs rois. Ce droit leur fut contesté à diverses époques par les juges du siège présidial de Loches; mais ils en obtinrent la confirmation par le Parlement, notamment en 1352, à l'occasion de l'arrestation du nommé Vincent Cossonnneau, accusé de vol. Le bailli de La Corroirie ayant emprisonné cet homme, les magistrats du siège royal le firent enlever de force de la prison des Chartreux et l'écrouèrent à la prison de Loches. Les religieux protestèrent, devant le Parlement, contre cet empiètement sur leurs privilèges et eurent gain de cause. Le Parlement décida que le prisonnier serait rendu au bailli de La Corroirie, qui aurait à se prononcer sur son sort, le crime dont il était accusé ayant été commis sur le territoire du Liget.
En 1474 eut lieu un singulier procès dont le dénouement fut terrible. Deux femmes, Guyonne Chauveau, veuve de Jean Duplessis, et Mauricette Lestraque, veuve de Jean Lestraque, demeurant dans le voisinage du Liget, furent traduites devant le bailli sous l'inculpation d'être des sorcières. L'instruction, commencée le 25 mai, se termina le 20 juin de la même année. Ces deux malheureuses furent condamnées à être brûlées vives. La sentence portait que Guyonne Chauveau serait attachée à un poteau placé près de la justice de La Corroirie. Mauricette Lestraque devait être exécutée au lieu appelé La Croix-Bruant. Elles périrent dans les flammes le 22 juin.
Onze ans après, le procureur du roi, à Loches, prit prétexte de cette exécution, qui était oubliée, pour prétendre, comme l'avaient déjà fait ses prédécesseurs, que les Chartreux n'avaient pas le droit, dans leur fief, de faire juger des affaires de haute justice, et qu'ils avaient commis un abus de pouvoir en condamnant Guyonne Chauveau et Mauricette Lestraque à être brûlées vives. Il cita les religieux devant les magistrats du siège royal de Loches qui, à la date du 28 février 1485, le déboutèrent de son instance et déclarèrent que l'instruction du procès des deux sorcières et l'exécution de la sentence devaient être tenues pour bien faictes et parfaictes.
L'appel des sentence émanant des officiers de justice du Liget, était porté devant le Parlement de Paris. Le 6 mars 1587, celui-ci modifia une condamnation qui avait été prononcée, pour vol, contre le nommé Gabriel Vounet. Cet homme avait été condamné à être pendu. Le Parlement décida qu'il serait fustigé, nu, avec des verges, par trois divers jours de marché, aux carrefours de La Corroirie, et qu'il serait banni du royaume à perpétuité, et que s'il rentrait il serait pendu sans autre forme de procès.
Les titres du Liget fournissent un exemple d'une exécution en effigie. Le nommé Denis Boutet, menuisier, dit l'Ingénieur, avait été condamné à la potence pour crime de vol. Il parvint à s'évader et ne put être repris. Le 16 mars 1587, le bailli prononça une sentence portant qu'il serait pendu en une figure, à un poteau qui serait dressé devant la maison-forte de La Corroirie, sur la chaussée de l’Étang, près du Carcan.
Les homicides par imprudence étaient sévèrement punis. Le 13 avril 1708, la peine de 9 ans de bannissement fut prononcée contre le nommé Jean Antoine, tuilier, qui, en jouant avec un pistolet, avait tué un de ses camarades nommé Jean Minier.
La Chartreuse du Liget était un des plus riches établissements de cet ordre. Elle a possédé les étangs et domaines suivants:
Les étangs des Margeottes, de la Rinvoie, de Perier, de La Corroirie, de Marigny, du Poirier, de Mariolet et du Pont-aux-Ânes; les métairies de La Corroirie, du Boulay, des Gallardières, de Chambaudon, du Gouard, de La Grimouzière, des Tranches, de La Grangette, de Bonigal, de Marigny, des Mouzets, du Clos-Garnier (acquis d'Evrard de Bourguignon, chanoine de Loches, en 1300), de La Tourtoirie, de La Vilatte, de La Blonnerie, de La Frillière, de Vaugiraud, du Plessis-Haut, des Alveaux, de La Hubaudière (paroisse de Manthelan), de La Grande-Hubaudière, du Clairet, de L'Anglicherie, d'Estivaut ou Champ-Renard, des Usages (paroisse de Manthelan), de La Petite-Dannerie, du Petit-Clos, de La Gangnerie (paroisse de Chédigny), achetée par le couvent le 25 septembre 1670; le moulin des Roches (acquis de Guillaume de Meursaint, en 1258), les métairies du Gros-Chêne, de La Tuilerie, le fief de Grattechien.
Les religieux avaient droit à la onzième gerbe de tous les grains récoltés sur le territoire dépendant du Liget et de La Corroirie. Ils l'avaient acheté à Dreux de Mello, seigneur de Loches, en 1236.
La chapelle de Coqué, desservie dans l'église de Beaulieu-lès-Loches, relevait du Liget à cause d'un pré, appelé Pré-Chapelle-Coqué, situé dans la paroisse de Manthelan. A chaque changement de titulaire de ce bénéfice, il était dû aux religieux foi et hommage simple et 8 deniers.
En 1789, le nombre de religieux se trouvait réduit à onze.
Le cloître fut reconstruit en entier, en 1787, sous la direction de l'architecte Jacquemin. On employa dans la toiture une grande quantité de plomb, d'une valeur de 11.800 livres. Aujourd'hui, il ne reste des bâtiments conventuels que la maison du prieur et les servitudes.
L'église a été presque totalement détruite à la Révolution. Au milieu du chœur était un mausolée où avaient été déposées les entrailles de Seguin d'Anthon, patriarche d'Antioche et archevêque de Tours, décédé dans cette ville le 25 mai 1395.
On conservait dans cette église un grand nombre de reliques dont on trouve la nomenclature dans un ancien calendrier manuscrit provenant du Liget qui se trouve à la bibliothèque de Tours (n° 1358).
Les Chartreux donnaient souvent l'hospitalité à de hauts personnages. Charles VI, Charles VII et Louis XI y résidèrent à diverses reprises. Alphonse-Louis du Plessis de Richelieu, cardinal, archevêque d'Aix et de Lyon, frère du célèbre ministre, vécut dans cette retraite près d'une année.
La chapelle primitive du Liget, dédiée à saint Jean-Baptiste et située près d'une fontaine au lieu-dit La Tuilerie, fut vendue comme bien national à l'époque de la Révolution, pour 170 livres. Elle existe encore. On y voit plusieurs peintures murales.
En 1791, on fit l'inventaire de la bibliothèque des religieux qui se composait de 6.900 volumes tant imprimés que manuscrits.
Prieurs du Liget: Guillaume, 1178; Laurent de Villiers, 1530; Jehan de Villedon, 1532; Guillaume de la Roche, 1549; Jean Nicou, 1559; Remi Saillard, 1578; Fiacre Billard, 1583-1589; Jacques Perchau, 1614; N. du Tillet, 1619; Louis de Laugeray, 1623; Jehan Lepicart, 1648; Jacques Favereau; 1659; François-Jean Fouqueux, 1664; Gabriel Chereau, 1693; Pierre Gervais, 1721; Jean-Baptiste Delavau, 1727; Claude Evezard, 1742; Damien Binet, 1746, Claude-Gabriel Denizot, 1772; Bruno Boutret, 1778; Jean-Antoine Coüeffé, 1790.
Le prieuré du Liget portait pour armoiries: D'azur, à un crucifix adextré d'une Notre-Dame et senestré d'un saint Jean, le tout d'or.
La Chartreuse du Liget fut mise en vente comme bien national et achetée, le 19 août 1791, pour 25.300 livres par Louis-Ours-Victor Potier, juge au tribunal de Loches, et Jean Ondet, marchand de cette ville. Le premier, devenu procureur général syndic du département et demeurant à Tours, vendit ses droits au second le 19 novembre 1793. Il se réservait la grille de fer séparant l'église de la cour, demandait la fourniture de 60 livres de chanvre à fournir dans un mois et exigeait 5.000 livres. Jean Ondet mourut à Chemillé le 28 septembre 1807, âgé de 57 ans et laissant deux filles: Monique-Zoé qui épousa à Loches, le 30 septembre 1809, Guillaume-Basile Roy, et Élisabeth qui se maria, le 2 septembre 1813, avec Sylvain-Étienne Bertin. Le 26 mars 1819, Mmes Roy et Bertin vendirent à leur mère, Angélique Leclerc, la moitié du Liget recueillie dans la succession de leur père. Après le décès de cette dernière à 70 ans, survenu à Loches le 9 août 1830, un partage intervint entre les deux sœurs le 13 février 1832.
La première, Élisabeth, veuve alors de Sylvain Bertin, vendit sa part, le 29 septembre 1833, à César-Gaëtan-Eulalie de Thienne, ancien colonel d'infanterie demeurant à La Renardière. Le 6 août 1837, ce dernier céda Le Liget à Côme-Edmond de Marsay, fils de Côme-Pierre de Marsay, ancien maire de Loches. Mais l'acquéreur décéda le 9 octobre 1838, laissant deux fils mineurs, Arthur et Édouard. Ils en gardèrent indivisément la propriété jusqu'au 13 décembre 1862 où un partage intervint entre eux. Cette portion de la Chartreuse fut attribuée à Arthur de Marsay.
Quant à Mme Roy, dès le 7 octobre 1834, elle céda à M. de Thiennes sa part du cloître et la chambre des vendanges, mais garda tout le surplus jusqu'à sa mort survenue en 1843. Ses trois enfants vendirent ce qu'ils héritaient du Liget, le 20 janvier 1851, à Paul-Théodore Bataillard, archiviste paléographe à Paris. C'est ce dernier qui, le 22 avril 1864, céda son acquisition à Arthur de Marsay, possédant depuis deux ans l'autre moitié de la Chartreuse.

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