Saint-Flovier - Sainte-Julitte

Historique du nom: Sanctae Julitae (1247, Archives nationales, JJ274, Querimoniæ Turonum), Saincte Julitte (1449, Archives nationales, JJ180), Sainte Julitte (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Julite (nivôse an 2, Délibération du Conseil Général de la Commune, application du décret du 16 octobre 1793), Sainte Jullite (1812, Cadastre de Sainte-Julitte), Sainte Jullite (1820, Carte de l'état-major), Sainte Jullite (1943, Cadastre), Sainte Jullite (2013, Carte IGN).
Cette ancienne paroisse dépendait de l'élection de Loches, du doyenné de Preuilly et de l’archidiaconé d'outre-Vienne. Elle fut réunie, en partie, à la commune de Saint-Flovier par ordonnance royale du 15 novembre 1826. En fait, Saint-Flovier, a reçu 78 hectares sur les 180 qui composaient Sainte-Julitte (l’ancien chef-lieu, Le Champ-du-Chêne, Le Bois-de-l’Étang). Le reste fut partagé entre Betz-le-Château (Les Augeries, La Grenouillère, La Haute-Bretonnière, Les Rangers, Les Vauzelles, Le Verger), La Celle-Guenand (Arpensais ou Repinçay, Les Poteries, Beauvais, La Bernardière, La Brunelière, Les Clous, La Gablinière, La Mignonière, La Tremblaie) et Ferrière-Larçon (La Friandière, La Grande-Brosse).
Population: 148 habitants en 1726, 45 feux en 1764, 188 habitants en 1801, 193 habitants en 1810, 180 habitants en 1821.
L'église était sous le vocable de saint Pierre et Sainte Julitte. En 1092, un nommé Girard la donna à l'abbaye Saint-Pierre de Preuilly. A cette occasion, une charte indique que la localité s'est appelée Luigniacus (Leugny) avant de se nommer Sainte-Julitte.
L'abbaye de Preuilly fut maintenue dans la possession de l'église de Sainte-Julitte par le pape Urbain II en 1199 et par Barthélemy de Vendôme, archevêque de Tours, en 1184.
Par son testament d'avril, un habitant de Sainte-Julitte, nommé Guillaume de Fontenay, donna à la cure la métairie de La Pinaudière.
Charles Jouanneau était curé de Saint-Julitte en 1664; Claude de Bunon en 1689.
Cette paroisse formait une châtellenie relevant de la baronnie de Preuilly, à foi et hommage lige. Vers 1320, elle appartenait à Godemar de Linières qui eut une fille, Florie, dame de Sainte-Julitte, mariée à Jean le Meingre, dit Boucicaut, premier du nom, maréchal de France. Celui-ci mourut à Dijon en 1368. Son corps, transporté à Tours, fut inhumé dans l'église collégiale Saint-Martin. Florie de Linières décéda en 1406 et eut sa sépulture dans le même lieu. Jean le Meingre, dit Boucicaut, fils du précédent, comte de Beaufort et vicomte de Turenne, fut aussi seigneur de Sainte-Julitte. Il mourut au château d'Esbeck, en Angleterre, en 1421. Vers 1390, il avait vendu la terre de Sainte-Julitte à Guy de Craon, chambellan du roi Charles VI, fils de Guillaume de Craon, premier du nom, et de Marguerite de Flandre.
Guy de Craon fit son testament le 14 octobre 1401 et mourut, sans enfants, peu de temps après. Il fut inhume dans l'église des Cordeliers de Châteaudun. Il avait légué la châtellenie de Sainte-Julitte à sa femme, Jeanne de Chourses.
Jean de Chourses, fils de Jean, était seigneur de Saint-Julitte en 1425. Il avait épousé Jeanne de Tucé.
La châtellenie passa ensuite à Baudouin de Champagne, seigneur de Tucé, grand-bailli de Touraine (1430), par suite de son mariage avec Jeanne de Tucé, veuve de Guillaume de Chourses.
Anne de Champagne de Tucé, fille unique de Baudouin et dame de Sainte-Julitte, épousa Louis de Bueil, fils de Jean IV de Bueil et de Marguerite Dauphine, qui fut tué dans une joûte, à Tours, en 1446.
Louis de Bueil n'eut pas d'enfants. Les biens de sa femme, qui mourut peu de temps après lui, échurent, par héritage, à la famille de Saint-Père.
Le 20 janvier 1486, Jehan de Saint-Père, seigneur de Clainchamp et de Sainte-Julitte, rendit hommage, pour cette dernière terre, à Pregent, baron de Preuilly. Jehan de Saint-Père mourut vers 1495 laissant un fils unique, Adam, qui fut seigneur de Sainte-Julitte et épousa Charlotte de la Haye.
Antoinette de Saint-Père, fille d'Adam, fut mariée, en 1515, à Louis le Roy, chevalier, et eut cette châtellenie en dot. Louis le Roy était capitaine des gardes du corps et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi. Il eut 2 enfants: François, qui suit, et Madeleine qui épousa, le 1er juin 1550, Jean de Rouville, lieutenant au gouvernement de Normandie.
François le Roy, chevalier, comte de Clainchamp, seigneur de Sainte-Julitte, lieutenant-général de Touraine, capitaine-gouverneur du château de Chinon, épousa, en premières noces, Antoinette de la Tour, fille de François de la Tour III, vicomte de Turenne, et de Louise de Bologne; et, en secondes noces, Renée de Bretagne, fille d'Odet de Bretagne, comte de Vertus, et de Renée de Coesmes. Il mourut sans postérité le 18 février 1606. Vers 1593, il avait vendu la châtellenie de Sainte-Julitte à Louis Brisson, avocat au Parlement de Paris.
Louis Brisson mourut vers 1630. Ses biens passèrent à sa sœur, Louise Brisson, qui fut qualifiée de dame de Saint-Julitte dans plusieurs actes d'état-civil de la paroisse de Saint-Flovier.
En 1700, la seigneurie de Sainte-Julitte appartenait à Bernard de Saint-Jean, chevalier, baron de Pointis, chef d'escadre des armées navales du roi.
Par actes des 2 novembre 1707 et 21 novembre 1708, ses héritiers vendirent ce domaine à Claire Renaudot, veuve de Jacques Chaspoux, seigneur de Verneuil, et qui rendit hommage au baron de Preuilly, le 4 avril 1710.
Eusèbe-Jacques Chaspoux, fils de Jacques Chaspoux et de Claire Renaudot, obtint, en avril 1746, l'érection en marquisat de la terre de Verneuil avec union de celles de Sainte-Julitte de Chaumussay, de Saint-Flovier et autres. Il mourut le 2 janvier 1747, laissant, de son mariage avec Louise-Françoise de Bigres, un fils unique, Eusèbe-Félix, marquis de Verneuil, comte de Loches, seigneur de Saint-Julitte, Saint-Flovier, Chaumussay, etc..., grand-échanson de France et introducteur des ambassadeurs, marié, le 24 juin 1743, à Anne-Adélaïde de Harville.
Eusèbe-félix Chaspoux, dernier seigneur de Sainte-Julitte, comte de Loches, grand-échanson de France, comparut à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine en 1789.
Maires de Sainte-Julitte: Denis-Jacques Bureau-Desclaux, 1804, 29 décembre 1807, 14 décembre 1812; Louis Arnault, 1820; René-Louis Dard, 3 janvier 1826.

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