Historique du nom: Chantelou (1200, Charte de l’abbaye de Fontaines-les-Blanches), Chantelou (1551, 1558, Archives d’Amboise, Notre-Dame en Grève et Saint-Florentin), Chanteloup (1577, Archives 37, E30), Chantelou (1583, Archives 37, E30), Chanteloup (1610, Archives d’Amboise, Notre-Dame en Grève et Saint-Florentin), Chanteloup (1677, Archives 37, C603), Chanteloup (1668, Archives 37, C555), Champtelou (1683, Archives 37, C633), Chantelou (1685, Archives 37, C603), Chanteloup (1695, acte Bouteville/Paris), Chanteloup (1715, 1732, 1736, Archives d’Amboise), Chantelou (vers 1740, Archives 37, C633, État du domaine d’Amboise), Chanteloup (1750, acte Bellin/Amboise), Chantelou (vers 1750, Archives 37, C633), Chanteloup (1761, acte Regnard/Paris), Chanteloup (vers 1775, Archives 37, A7), Chanteloup (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Chanteloup (1798, Archives 37, 1Q463, Biens nationaux), Chanteloup (1808, Cadastre de Saint-Denis-Hors B1), Chanteloup (1820, Carte de l'état major), Chanteloup (1822, Lettres Patentes du roi), Chanteloup (1942, Cadastre de Saint-Denis-Hors), Chanteloup (2013, Carte IGN).
Au XVIe siècle, Chanteloup n'était qu'une simple métairie. Érigée en fief, en janvier 1668, en faveur de François le Franc (ou Lefranc), secrétaire du roi, intendant des turcies et levées de la Loire, du Cher et de l'Allier, elle fut réunie, au XVIIIe siècle, au duché d'Amboise.
Jean Alexandre, vers 1500, et Mathieu Guiguel, trésorier de France à Tours, en 1561, prenaient la qualification de seigneurs de Chanteloup.
Ce domaine passa ensuite, vers 1570, à Raoul Gaudion, avocat à Amboise, puis aux enfants de ce dernier, qui vendirent cette terre à Jean Chevalier. Par acte du 1er juillet 1577, celui-ci consentit une vente au profit de Jean Michau qui, à la date du 7 juin 1583, céda la même terre à François le Franc, fruitier ordinaire du duc d'Alençon (maire d'Amboise, 1588). Ce fut en faveur d'un autre François le Franc, intendant des turcies et levées, probablement petit-fils du précédent, que Chanteloup fut érigé en fief.
Claude-Arnoul Poncher, seigneur de Chanteloup, par suite de son mariage avec Marie-Madeleine le Franc, fille de François, vendit cette terre, par acte du 21 octobre 1695, à Louis le Boultz, grand-maître
des eaux et forêts de Touraine, Anjou et Maine.
En 1713, Jean Bouteroue d’Aubigny, écuyer, grand-maître des eaux et forêts au département de Touraine, secrétaire du roi et de la reine d'Espagne, acheta, pour la princesse des Ursins, le domaine de Chanteloup, y fit bâtir un château et créa des jardins. Plus tard, il en devint lui-même propriétaire et fonda, dans son château, en 1726, une chapelle qui fut consacrée, le 18 septembre de la même année, par l'archevêque de Tours, Louis-Jacques Chapt de Rastignac. Il mourut le 8 avril 1732. Sa fille, Adélaïde-Françoise, épousa Louis de Conflans, marquis d'Armentières, qui devint, par ce mariage, seigneur de Chanteloup, et le vendit, le 24 février 1761, à Étienne-François, duc de Choiseul. Par lettres patentes du 10 janvier 1764, le fief fut réuni à la terre d'Amboise, érigée en duché. Le duc de Choiseul construisit dans le manoir seigneurial une nouvelle chapelle dont la consécration eut lieu le 3 mai 1765. En 1770, il fut exilé dans ce domaine où il fit élever, cinq ans après, une Pagode.
Le duc de Choiseul mourut à Paris le 8 mai 1785. Son corps, rapporté à Saint-Denis d'Amboise, fut inhumé dans le cimetière de cette paroisse.
Chanteloup passa ensuite à Jacques de Choiseul-Stainville et à Charlotte-Eugénie, comtesse de Choiseul, qui le vendirent, avec le duché de Choiseul-Amboise, à Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (acte du 20 juillet 1786). Confisqué, à l'époque de la Révolution, sur la duchesse d'Orléans, héritière du duc de Penthièvre, il fut mis aux enchères et adjugé, pour 234.034 livres, à Guillaume-Michel Barbier-Dufays, chef d'escadron au 13e régiment des chasseurs à cheval, le 9 ventôse an VI (27 février 1798). En l'an X, cet acquéreur n'ayant pas encore payé le prix d'adjudication, le gouvernement le déclara déchu de ses droits, annula son contrat et mit une seconde fois le domaine en vente. Le 31 juillet 1802, à la suite d'enchères assez animées, Chanteloup et ses dépendances furent adjugés, pour 200.000 livres, à Charles Guyot, architecte à Tours, qui déclara que son achat était fait pour le compte de Jean-Antoine Chaptal, conseiller d’État et ministre de l'Intérieur.
Dans cette vente étaient compris, outre le château de Chanteloup et la Pagode, les étangs de Jumeaux, les fermes de Chanteloup ou du Parc, du Chatellier, de La Fontaine-du-Saule, de Nouis, du Gros-Buisson, de l'Île Saint-Jean (dans la Loire), les moulins de Vaudon, de La Mazure, de La Fontaine et de La Tour-Sèche.
D'après l'expertise faite le 29 frimaire an VI (19 décembre 1797), par Pierre-Philippe Baignoux, expert-géomètre, le tout était estimé, à cette époque, 348.400 livres.
Par décret du 25 mars 1810, la terre de Chanteloup, dont le revenu était évalué à 12.000 francs, fut érigé en majorat, avec le titre de comte, en faveur de Jean-Antoine Chaptal. En 1823, celui-ci vendit le domaine entier à des spéculateurs qui démolirent le château. La Pagode fut épargnée. Le roi Louis-Philippe la racheta lorsqu'il rentra en possession du château et de la forêt d'Amboise.
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