Seuilly - Le Coudray-Montpensier

Ce domaine s'est appelé: Mont Pancier (1247, Querimoniae Turonum), Codreium (1250, charte de Hugues, abbé de Seuilly), Le Codroi (1255, charte de Bouchard de Marmande), Le Codrey (1270, charte de l’abbaye de Fontevrault), Codrayum et Manerium de Coudrayo (1322, charte de Jean, archevêque de Tours, par l’archidiacre d’Outre-Vienne), Le fort du Coudray (1376), Le Couldray (1400, charte de l’abbaye de Seuilly), Le Coudray Montpensier (1459, XVIe et XVIIIe siècles), Le Coudray (XVIIIe siècle, carte de Cassini), Le Coudray (1837, cadastre), Le Château du Coudray Montpensier (1915, 1924, 1926 et 1930, Hypothèques de Chinon), Le Coudray (1959, cadastre), Le Château du Coudray Montpensier (1961, Hypothèques de Chinon), Le Château du Coudray Montpensier (1963, achat par le département de la Seine). Jacques de Bournan vendit le fief de Montpensier, Vienne, en 1459, à Louis, bâtard de Bourbon, qui ajouta ce nom à celui de la terre du Coudray.
Le Coudray-Montpensier était une châtellenie relevant de la seigneurie de Montsoreau. La partie la plus ancienne du château fut construite entre 1401 et 1442, par Pierre de Bournan et Louis de Bournan, son fils. Jeanne de France, de 1489 à 1491, y ajouta une galerie et une tour, qui furent bâties sous la direction d'un maître ès-œuvre ou maître maçon, nommé Jehan Pourmène.
Au milieu du XVIIe siècle, des inscriptions, accompagnées des armoiries des familles de Malesset de Châtelus et d'Escoubleau, furent placées dans l'une des galeries du château, au-dessus d'une cheminée.
Les murs de la galerie qui unit la tour de Montpensier à la partie de l'édifice bâti par les de Bournan, sont parsemés de M et de fleurs de lis.
La chapelle dépendant du château fut consacrée en 1452, sous le vocable de Notre-Seigneur-Jésus-Christ et de la sainte Vierge, avec l'autorisation de Jean Bernard, archevêque de Tours, en date du premier jour d'août de la même année.
Les fiefs de La Brevonnière et des Roches-Malmoigne ou Maumonnière, paroisse de Saint-Pierre-en-Retz, relevaient du Coudray. Des aveux furent rendus pour Les Roches-Malmoigne, par Macé de Gemages, en 1391; par Guillaume Le Roy de Chavigny, le 1er octobre 1409; par René Le Roy, le 22 juin 1491.
Les droits honorifiques, dans l'église paroissiale de Seuilly, appartenaient au seigneur du Coudray-Montpensier.

Seigneurs du Coudray-Montpensier:
  1. Guillaume de Montsoreau, chevalier, premier seigneur connu, vivait vers 1090. Il donna à l'abbaye de Saint-Étienne-en-Vaux, en Saintonge, l'église de Saint-Pierre de Seuilly, plusieurs terres et diverses rentes. Sa femme, nommée Ersende, Guillaume et Gervais, ses frères, figurent dans une charte d'Hélie, archiprêtre d'Arçay, confirmant cette donation. Sa mère se nommait Mabille. Il eut 2 fils: Gautier, qui suit, et Guillaume, dit Malestache. Guillaume de Montsoreau fonda l'abbaye de Seuilly.
  2. Gautier de Montsoreau, chevalier, seigneur du Coudray et de Montsoreau, donna, en 1108, à l'abbaye de Marmoutier, d'accord avec son frère Guillaume, tous les droits de péage et de tonlieu qu'il possédait à Montsoreau et à Candes. Il fit, peu de temps après, le voyage de la Terre-Sainte. Dans une charte de 1114, il est qualifié de princeps christianissimus de Montesorello.
  3. Guillaume de Montsoreau, fils de Gautier, refusa, après la mort de son père, de ratifier la donation que celui-ci avait faite à l'abbaye de Marmoutier. Cependant, en 1124, à la suite des instantes prières des religieux, il finit par l'approuver. En 1140, il donna la dîme de ses moulins et de ses fours à l'abbaye de Turpenay.
  4. Guillaume de Montsoreau, chevalier, fils du précédent, autorisa, en 1171, les religieux de Turpenay à construire, dans l'enceinte de son château de Montsoreau, plusieurs maisons qui seraient franches de tous droits féodaux. Cette autorisation fut ratifiée par sa femme, nommée Phena, et par son fils Guillaume. En 1176, il donna aux mêmes religieux l'île de Puim ou de Sardaz, située près de Montsoreau, entre l'île de Duel et celle de Saint-Martin. En 1178, on le voit figurer dans un accord entre Barthélemy de Saint-Mars et les chanoines de Saint-Martin de Tours, au sujet de la terre de Saint-Martin-de-la-Pile.
  5. Guillaume de Montsoreau, chevalier, seigneur du Coudray, fils du précédent, fonda, vers 1200, une chapellenie dans l'église abbatiale de Turpenay et donna pour son entretien une rente de 20 setiers de blé et de 4 deniers à prendre sur la recette de Seuilly. Il mourut  avant 1217, laissant un fils nommé Gautier.
  6. Gautier de Montsoreau, chevalier, seigneur du Coudray, accorda à l'abbaye de la Merci-Dieu, en 1217, l'exemption de péage sur toutes ses terres. En 1220, il donna à l'abbaye de Turpenay une île située entre les îles de Chapuin et de Pierre-Baril, et une rente de 6 setiers de froment et 6 setiers de seigle à percevoir sur ses moulins de l’Écluse. De plus, il confirma l'abbaye dans la possession des maisons et terrains qui lui appartenaient dans la châtellenie de Montsoreau. En 1221, il fit don aux religieux du Louroux, d'une rente de 40 sous. Il donna, 3 ans après, pour le repos de son âme, au monastère de Turpenay, une maison et ses dépendances, à la condition que  celui-ci paierait, la veille de Noël, 12 deniers de cens. Après sa mort, le Coudray passa dans la maison de Marmande.
  7. Jean de Marmande, chevalier, est qualifié de seigneur du Coudray dans un acte de 1222. Il était fils de Guillaume de Marmande et de Julienne, que l'on voit figurer dans une charte de 1224, concernant le prieuré de Pommier-Aigre.
  8. Jean de Marmande, chevalier, fils du précédent, vivait en 1242. Il eut 2 fils: Bouchard, seigneur du Coudray et de Trèves, et Guillaume. Il mourut avant 1256. A cette date, sa succession fut partagée entre ses 2 fils. Guillaume eut la terre du Coudray.
  9. Guillaume de Marmande, chevalier, figure dans une charte de Hugues, abbé de Seuilly, en 1259 et dans une charte de l'abbaye de Fontrevault de 1270. En décembre 1279, transigea avec l'abbé de Seuilly au sujet d'un droit sur la garenne de Bor. Il eut une fille, Philippe, qui épousa Hugues de Brizay.
  10. Hugues de Brizay, chevalier, fils de Pierre de Brizay II et de Sybille de N., fut seigneur du Coudray, du chef de sa femme, Philippe de Marmande. Il mourut vers 1311. Vers cette époque, Philippe de Marmande fonda 3 messes par semaines dans sa chapelle du Coudray (in capella mea seu de oratorio de Coudrayo), pour le repos de son âme et de celles de ses parents. Cette fondation est rappelée dans une charte d'Aimery, archidiacre d'Outre-Vienne, datée de 1322.
  11. Pierre de Sainte-Maure, chevalier, seigneur de Montgauger et du Coudray, fils de Guillaume II de Sainte-Maure et de Jeanne de Rancon, fit son testament en 1324 et mourut peu de temps après. Il eut sa sépulture dans l'église de Saint-Épain. Sa femme, Mahaut, fut inhumée dans l'église abbatiale de Seuilly. Il eut 6 enfants: Pierre, qui suit; Guillaume, doyen de Saint-Martin de Tours, chancelier de France, mort en 1334, et inhumé dans l'église Saint-Gatien de Tours; Guy, seigneur de Montausier, et trois filles.
  12. Pierre II de Sainte-Maure, dit Drumas, vicomte de Bridiers, seigneur de Rivarennes, de Montgauger et du Coudray (1338), épousa, en premières noces, Isabeau de Pressigny, et, en secondes, Marguerite d'Amboise. Du second mariage il eut plusieurs enfants, entre autres Jean, seigneur de Montgauger.
  13. Charles d'Artois, comte de Pezenas et de Longueville, seigneur du Coudray, fut fait prisonnier à la bataille de Poitiers en 1356. Sa femme, Jeanne de Beauçay, veuve de Goeffroy de Beaumont, dame de Champigny-sur-Veude, mourut en mars 1402, au château de La Rajace. Charles d'Artois était mort avant 1385. Il avait vendu, vers 1380, les terres de Champigny et du Coudray à Louis de France, duc de Touraine.
  14. Louis de France Ier, duc de Touraine, d'Anjou, des Pouilles et de la Calabre, roi de Sicile et de Jérusalem, comte du Maine, de Provence, de Piémont et de Forcalquier, seigneur de Champigny et du Coudray, né à Vincennes le 23 juillet 1339, était fils de Jean, roi de France, et de Bonne de Luxembourg, sa première femme. Par lettres du 16 mai 1370, il eut le duché de Touraine en échange de la châtellenie de Loudun et du comté du Maine. Il mourut à Biselia, dans les Pouilles, le 20 septembre 1384. Le 9 juillet 1360, il avait épousé Marie de Châtillon, dite de Blois, fille de Charles de Blois, duc de Bretagne, et de Jeanne de Bretagne. De ce mariage sont issus: Louis II, qui suit; Charles, prince de Tarente et comte du Maine; Marie, morte en bas âge. Vers 1399, Marie de Châtillon céda la terre du Coudray à Pierre de Bournan, mais seulement pour sa vie durant, contre une rente de 620 livres tournois. Par acte du 6 janvier 1400, consenti par Marie de Châtillon et par son fils aîné Louis II d'Anjou, cette cession, limitée à un usufruit, fut transformée en une vente définitive et à perpétuité, pour 1.200 livres tournois.
  15. Pierre de Bournan, écuyer, seigneur du Coudray (1400-1458), eut un fils, Louis, qui suit.
  16. Louis de Bournan, écuyer, chambellan et maître d'hôtel du roi René, céda la terre du Coudray à Louis, bâtard de Bourbon, et reçut en échange la terre de Merville, en Anjou.
  17. Louis, bâtard de Bourbon, comte de Roussillon et seigneur du Courday-Montpensier, amiral de France, enfant naturel de Charles Ier, duc de Bourbon, et de Jeanne de Bournan, légitimé en septembre 1463, mourut le 19 janvier 1486 et fut inhumé dans l'église de Saint-François de Valognes. En février 1466, il avait épousé Jeanne, bâtarde de France, dame de Mirebeau et de la Roche-Clermault, fille naturelle de Louis XI et de Marguerite de Sassenage. De ce mariage sont issus: Charles de Bourbon, comte de Roussilllon, décédé sans enfants; Suzanne, mariée, en premières noces, à Jean de Chabannes, comte de Dammartin, mort vers 1503, et, en secondes, à Charles de Boulainvilliers; Anne, mariée à Jean d'Arpajon. Jeanne de France fit son testament à Chinon le 7 mai 1515 et mourut dans la même année. Elle fut inhumée dans l'église des Jacobins de Mirebeau.
  18. Charles de Boulainvilliers, chevalier, seigneur de Beaumont-sur-Oise, mari de Suzanne de Bourbon, et Jean II d'Arpajon, baron d'Arpajon, sénéchal de Rodez, marie d'Anne de Bourbon, dame de Mirebeau, de la Roche-Clermault et de Purnon, furent seigneurs du Coudray, du chef de leurs femmes, héritières de Jeanne de France. En 1520, ils vendirent cette terre à Guillaume Poyet.
  19. Guillaume Poyet, prêtre, fils de Guy Poyet, avocat à Angers, et de Marguerite Hellaud, fut président au Parlement et chancelier de France. Accusé d'exactions et concussions, il eut à comparaitre devant le Parlement de Paris qui, le 23 avril 1545, le déclara privé de tous ses offices, inhabile à remplir des emplois royaux, et le condamna à 117.000 livres d'amendes. Il mourut à Paris en avril 1548, âgé de 74 ans, et fut inhumé dans l'église des Grands-Augustins. Pour acquitter l'amende qu'il devait verser au Trésor, il avait vendu la seigneurie du Coudray à François Ier, qui la donna à Jean d'Escoubleau. Les lettres de donation furent enregistrées à la Chambre des comptes le 18 septembre 1545.
  20. Jean d'Escoubleau, seigneur du Coudray-Montpensier et de La Chapelle-Bellouin, maître de la garde-robe de François Ier, chevalier de l'ordre du roi, capitaine de 50 hommes, gouverneur de Blois, mourut le 19 décembre 1572 et fut inhumé dans l'église de Saint-Martin-de-Jouy-en-Josas. De son mariage avec Antoinette de Brives il eut 5 enfants: François, marquis d'Alluye, gouverneur de Chartres, décédé en 1602; Louis, qui suit; Henri, évêque de Maillezais, aumônier des ordres du roi, morts en 1615; Jacqueline, femme de René de Brissac; Jeanne, mariée, le 22 février 1564, à Henri de Gaucourt, chevalier, seigneur de Cluys.
  21. Louis d'Escoubleau, écuyer, seigneur du Coudray-Montpensier, chevalier de l'ordre du roi (1572), figure dans une transaction passée le 26 octobre 1588, avec René du Rivault. Il eut un fils, Claude, qui suit.
  22. Claude d'Escoubleau, écuyer, chevalier des ordres du roi, eut 2 enfants: Henri, qui suit; Marie, qui épousa, le 29 septembre 1650, Robert du Bouex, seigneur de Villemort, brigadier des armées du roi.
  23. Henri d'Escoubleau, chevalier, seigneur du Coudray-Montpensier, conseiller d’État, lieutenant-général des armées du roi, eut un fils, Paul-François-Benoît. En 1696, sa veuve, Madeleine de Malesset de Chastellux, fit son testament devant Jacques Lecourt, notaire à Chinon.
  24. Paul-François-Benoît d'Escoubleau, chevalier, seigneur du Coudray-Montpensier, fut tué à la bataille de Nerwinde (1693). La terre du Coudray passa par héritage à son cousin germain Henri-François du Bouex.
  25. Henri-François du Bouex, chevalier, seigneur de Villemort et du Coudray-Montpensier, gentilhomme de la grande fauconnerie de France, fils de Robert du Bouex, seigneur de Villemort et de Méré, et de Marie d'Escoubleau, fut maintenu dans sa noblesse le 6 avril 1716. En 1714, il vendit la terre du Coudray-Montpensier à Henri de Vallière.
  26. Henri de Vallière, chevalier, gouverneur d'Annecy, en Savoie, lieutenant des maréchaux de France à Saumur (1714), était fils de Pierre de Vallière, écuyer, seigneur du Portail, capitaine au régiment de Brezé, et de Urbanne du Mesnil. En 1693, il épousa Hélène Legras, fille de Jean Legras et de Julienne de Farcy. N'ayant pas eu d'enfants de ce mariage, il légua la terre du Coudray-Montpensier à son petit-neveu Claude-Philippe-René, comte de La Motte-Baracé.
  27. Claude-Philippe-René, chevalier, comte de La Motte-Baracé, lieutenant-colonel du régiment de Crussol, lieutenant des maréchaux de France, seigneur du Coudray-Montpensier, était fils de Claude-Philippe, comte de La Motte-Baracé, brigadier des armées du roi et lieutenant-général d'artillerie de France et d'Espagne.
  28. Alexandre, chevalier, comte de La Motte-Baracé, fils du précédent, capitaine de vaisseau, chevalier de Malte et de Saint-Louis, lieutenant des maréchaux de France, comparut, en 1789, à l'assemblée de la noblesse de Touraine.
Par la suite, le château fut acheté, vers 1916, par l'écrivain belge Maurice Maeterlinck puis, en 1930, par l'avionneur Pierre-Georges Latécoère.

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