Historique du nom: Vallemer (1639, Rôle des fiefs de Touraine, rôle de Château-Renault), Valmer (1739, Archives 37, 127B4), Valmer (1775, acte Regnard/Vernou-sur-Brenne), Valmer (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Château de Valmer (1816, Cadastre), Château de Valmer (1820, Carte de l'état-major), Valmer (1840, acte Charcellay Laplace/Vernou-sur-Brenne), Valmer (1886, 1888, Archives 37, 3U3/1297), Valmer (1956, Cadastre), Château de Valmer (2014, Carte IGN).
Ce fief relevait de Boissé et de
Chançay. Le château, construit au XVIIe siècle, a été
détruit par un incendie en 1948. La chapelle, creusée dans le rocher, a
été consacrée le 28 novembre 1529 par Jacques Hurault, évêque d'Autun.
Une autre chapelle fut fondée le 13 mars 1535 par Jean Binet, maître
d'hôtel du roi de Navarre. Jeanne Binet y fut inhumée en 1579. Une troisième chapelle fut construite
par Thomas Bonneau. Marie Douault, femme de Gatien Pinon, trésorier de
France à Tours, y eut sa sépulture le 8 janvier 1735.
En 1434, le fief de Valmer appartenait à
Catherine de Bueil. Par acte du 23 juillet 1461, Jacques Binet devint seigneur de Valmer. Capitaine du château de
Tours, il épousa Marie de Poncher. Il fut suivi par son fils Macé Binet vers 1500, puis de Jean Binet. Seigneur de Valmer et d'Andigny, on le vit, le 20 février 1533, se pourvoir en chancellerie contre une sentence rendue envers lui à la requête de René de Menou. Celui-ci obtint de nouveau un jugement en sa faveur le 25 avril 1534, établissant définitivement que la terre d'Andigny relevait de Boussay. Maître d'hôtel du roi et de la reine de Navarre, il eut une fille, Jeanne, décédée le 17 août 1579, veuve de Victor Barguin, seigneur de Montifray, et qui fut inhumée dans la chapelle de Valmer. Mais à cette époque et depuis au moins 1562, le titulaire du fief était Jean Coustely. Il était alors maire de Tours. Il avait cacher ses objets précieux dans la fuie de Valmer. Une troupe de huguenots, passant dans la région, s'empara de sa fille et, en lui chauffant les pieds, l'obligèrent à révéler le secret de la cachette. Tout fut emporté: monnaie d'or, vaisselle d'argent pour une valeur de 620 écus.
Du 12 au 15 juillet 1596, eut lieu le partage des biens de Jean Coustely et Valmer revint à
Claude Coustely, conseiller au parlement de Normandie, qui s'en sépara en 1617 au profit de Madeleine d'Annizay (ou Damiray), veuve d'Henri d'Ambray. Elle en fit dresser le plan terrier en 1622 et, le 10 novembre 1623, rendait aveu à Guilbert de Préaux, seigneur de Boissé. Son fils vendit Valmer, le 23 mai
1640, à Thomas Bonneau. Lorsqu'en 1661, il acquit la terre de Pocé, on le disait conseiller du roi, secrétaire de ses finances, demeurant à Paris, rue des Mauvais-Garçons.
Par un arrêt du Parlement du 6 février 1691, les terres de Pocé et de Valmer, faisant partie de sa succession, furent adjugées à Dominique Chaufourneau, trésorier des gardes suisses de roi, qui laissa sa sœur, Geneviève-Renée Chaufourneau, comme légataire universelle. Elle vendit, le 26 mai 1703, à deux trésoriers au bureau des finances de Tours, Louis Pelluy et Gatien Pinon,
qui se partagèrent le domaine. Ce fut le second qui eut Valmer dans son lot le 30 mai 1705. Il y serait décédé, à 81 ans, le 5 octobre 1735, la même année que sa femme et tous deux furent inhumés dans la chapelle. Leurs héritiers, dès le 12 décembre 1736, cédèrent le fief à M. Duvelaër, commandant le port de Lorient. Le 5 juillet 1746, Nicolas de Chaban, directeur des Postes et Relais de France, en faisait l'acquisition. Le 19 octobre 1754, il fit à Mme le Duchesse douairière de La Vallière, comme dame de Boissé, le dénombrement des fiefs de Valmer, Vaumorin, et autres lieux...
Nicolas de Chaban, mort en 1765, avait, par testament du 3 juin 1763, laissé l'usufruit de ses biens avec son mobilier à sa sœur, Marie de Chaban, qui avait épousé Jacques Valleteau de
Chabrefy, écuyer, contrôleur alternatif des trésoriers payeurs des gages et des conseillers-secrétaires du roi. La nue-propriété était attribuée à son fils aîné, Thomas Valleteau de Chabrefy, et à sa descendance masculine. Il était président-lieutenant général au bailliage de Touraine, quand sa mère, en échange d'une pension, lui céda son usufruit en 1768, et il resta seul propriétaire. Par acte passé devant Me Renard, le 24 août 1775, il donna à bail à Martin Chauvin, pour neuf ans à commencer du jour de Toussaint 1775 et à prendre fin en 1784, pour 15.000 livres annuelles, la seigneurie de Valmer. En raison de ses fonctions et en l'absence de Marc-René de Voyer d'Argenson, grand bailli de Touraine, Thomas Valleteau de Chabrefy présida, le 16 mars 1789, à l'ouverture de l'Assemblée électorale de la noblesse de Touraine. Décédé le 8 mai 1792, sa veuve, Marie-Françoise Barré, devait avoir par la suite quelques ennuis. Un instant incarcérée à la maison de l'oratoire par le comité de surveillance de Tours, elle fut bientôt relâchée sous la condition de payer dans les trois jours la taxe de libération en faveur des détenus pauvres. Elle paya pour sa part de l'emprunt forcé de 1793 la somme de 35.415 livres 12 sols.
Ses deux fils, Jérôme et Thomas, possédèrent en indivis, jusqu'en 1810, les terres de La Côte et de Valmer. Celle-ci, le 4 août de cette année, fut attribuée à Thomas. Il fut maire de Chançay du 13 juillet 1815 au 22 septembre 1823 et conseiller de préfecture en 1816. Il mourut à Valmer le 22 janvier 1846 après s'être marié deux fois. De sa première union avec Marguerite-Josèphe Cabaret, il eut au moins un fils, Jérôme-Charles, né à Paris en 1812, qui fut aussi maire de Chançay du 1er janvier 1852 au 12 décembre 1874, jour de son décès au château. Il laissa sa veuve, Marie-Amélie de Bonnard, fille de Henri de Bonnard, inspecteur général des mines et membre de l'Institut, et trois enfants: Marie-Louise, épouse de Louis-Marie, baron de Pitteurs; Marie-Henriette, femme de Léon-Jean-Marc Guéhéneuc, comte de Boishue; et Jérôme-Charles. Après une période d'indivision, par adjudication au tribunal civil du 17 novembre 1888, la terre de Valmer fut acquise par Paul-Amédée-Prudent Lefèvre et Madeleine-Élise-Alphée Buffet, son épouse. Celle-ci vivait encore au château quand il brûla en 1948 et mourut le 9 mars 1949. Au partage du 16 août 1949, Valmer fut attribué à M. et Mme de Saint-Venant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire