Veigné - Taffonneau

Historique du nom: Taphoneau (1560), Tafonneau (1583, Dom Housseau), Taffonneau (1600, Archives de Veigné), Tahonneau (1615, Archives de Veigné), Taffonneau (1639, Rôle des fiefs de Touraine, rôle de Montbazon), Tafonneau (1624, Archives de Veigné), La maison seigneuriale de Taffonneau (1684, Archives de Veigné), Taffoneau (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Taffonneau (1818, acte Lefèvre/Paris), Taffoneau (1820, Carte de l'état-major), Taffonneau (1824, Cadastre C2+C3), Taffonneau (1958, Cadastre C3), Château de Taffonneau (2014, Carte IGN).
Ce fief relevait du château de Montbazon, à foi et hommage lige. En 1410, il appartenait à Jean Berruyer, écuyer; en 1440, à Julien Berruyer, marié à Jeanne Voyer, dont il eut au moins deux enfants, Lidoire et Jehanne; en 1460, à Étienne Bernard, neveu de l'archevêque de Tours Jean Bernard, du chef de sa femme Jehanne Berruyer, fille de Julien. Le 19 juin 1466, en la cour temporelle de la trésorerie de l'église Saint-Martin de Tours, comparaissaient, d'une part, Lidoire Berruyer, et d'autre, Étienne Bernard, écuyer, seigneur d’Écueillé, et Jehanne Berruyer, sa femme, pour le règlement de la succession de leur père et beau-père Julien Berruyer, et de leur oncle Martin Berruyer, évêque du Mans, décédé le 24 juillet 1465. La terre et seigneurie de Taffonneau échut à Étienne Bernard. Ce dernier, conseiller et maître d'hôtel du roi Louis XI, fut confirmé dans ces mêmes fonctions par Charles VIII, mais pour le service de la reine, par lettre donnée à Amboise le 18 janvier 1483. Décédé en 1489, le partage de ses biens eut lieu le 24 mai, mais n'ayant pas laissé de postérité, sa succession suscita un long procès avec de nombreux neveux réclamant leur part des meubles. Tous comparurent, le 18 octobre 1492, devant Jean Dufour, lieutenant bailli, qui les débouta de leur demande. Taffonneau échut à Jehanne Berruyer qui vivait encore en 1499. Après son décès, son neveu, Jean Berruyer, l'un des cent gentilshommes de la garde du roi François Ier, transigea avec son frère aîné Pierre, le 2 avril 1513, et hérita de Taffonneau. Son fils, Pierre, marié à Françoise de la Voue, n'eut que deux filles et le fief passa à Jacques Frézeau, écuyer, qui le 5 mai 1594 épousa l'aînée Suzanne Berruyer. Gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, gouverneur de Poitiers, maréchal de camp en 1620, Jacques Frézeau devint veuf et se remaria à Jacqueline de Menou. Celle-ci, veuve elle-même de Jean de Savonnières, en avait eu une fille, Madeleine, se maria le 3 août 1615 avec l'aîné des enfants du second mari de sa mère, Isaac Frézeau. Capitaine de 50 hommes d'armes, maréchal de Camp, gouverneur de la place de Hesdin, il fut tué lors du siège de cette ville en 1639. Il laissait deux filles Charlotte Marie et Anne qui apporta Taffonneau à son mari, René de Rouxellé (ou Rousselet), fils du baron de Saché et de Marguerite de Montmorency. Elle était veuve lorsque le 1er février 1677 elle acheta la terre de Gizeux pour 60.000 livres. Après son décès survenu à 72 ans, le 7 mars 1705, ses biens passèrent à son petit-fils, Henri Anne René de Rouxellé. Ce dernier, après avoir vendu Gizeux vers 1723, céda Taffonneau par acte reçu par Me Tessier, notaire à Paris, le 10 avril 1736, à Balthazar Dangé d'Orsay, conseiller et secrétaire du roi, et fermier général. Le 13 septembre 1771, ce dernier vendit Taffonneau à son neveu, René François Constance Dangé d'Orsay. Maréchal des camps et armées du roi, seigneur de Manthelan, de Grillemont et Vou, notamment, il possédait en outre dans tout le Lochois plus de 30 propriétés auxquelles Taffonneau vint s'ajouter. Il comparut par fondé de pouvoir à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine en 1789.
Le 19 septembre 1792, il vendit, pour 172.000 livres, la terre de Taffonneau à M. et Mme Bacot qui avait cinq enfants. Ce fut César Joseph Bacot qui, lors du partage du 12 janvier 1818 par Me Lefebvre de Paris, reçut Taffonneau. Officier supérieur en retraite, César Bacot était maire de La Croix lorsqu'il mourut le 20 avril 1870. Le propriété fut attribuée, en 1871, à sa fille Françoise Amélie, veuve d'Hippolyte le Breton de Vonnes, demeurant au château de La Chevrière à Saché. Le 6 juillet 1874, Taffonneau fut vendu par Marie Jacques de Loynes et sa femme, Catherine le Breton de Vonnes, à Marie Joseph Scoumanne, notaire à Tours, époux de Joséphine Mourruau. La famille de cette dernière, qui n'avait pas eu d'enfants, possédait encore le domaine en 1977.
Au cours de la dernière guerre, la maison servit de cachette à des prisonniers évadés et des aviateurs alliés. M. Pierre Mourruau, membre du réseau de renseignement Castille, fut dénoncé alors qu'il avait recueilli les armes d'un parachutage. Les Allemands l'arrêtèrent le 3 août 1944. Six jours plus tard, il fut fusillés à Saint-Symphorien.
Dans le château de Taffonneau, se trouvait une chapelle (détruite en 1875) placée sous le vocable de Notre-Dame-de-Pitié et que l'on appelait la chapelle de la Chaume. Elle constituait un bénéfice dont François de Bovet fut pourvu en 1776. Le 14 juin 1789, cet ecclésiastique fut nommé évêque de Sisteron.

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