Historique du nom: Les Chastel et hostel du Breuil (1514, Archives 37, Aveu), Le Breuil de Manthelan (1695, Archives 37), Le Breuil (1794, Archives 37, Biens nationaux), Le Breuil (1820, Carte de l'état-major), Le Breuil (1827, 1938, Cadastre), Le Breuil (2013, Carte IGN).
Ce fief, avec haute justice, relevait de la prestimonie de Morignan appartenant au Chapitre de Saint-Martin de Tours. Le propriétaire devait foy et hommage, serment de fidélité, à muance de seigneur, avec 5 sols en double et 6 poignées de verges; et tous les 10 ans 10 livres de cens. Il relevait aussi du roi à cause du château de Loches pour quelques dépendances du manoir seigneurial.
Le fief du Breuil est le seul en Touraine à pouvoir exercer le Droit du seigneur (ou Droit de cuissage) selon un aveu rendu le 8 mars 1514.
Les seigneurs du Breuil furent:
1- Louis du Han, écuyer, seigneur du Breuil, des Cartes et le Mairie de Morignan, rendit hommage, le 8 mars 1514, au Chapitre de Saint-Martin.
2- Jehan du Han, écuyer, seigneur des mêmes lieux, vivait en 1530.
3- Louise de Carolus, dame du Breuil, rendit hommage pour cette terre le 31 janvier 1547.
4- René de Razines, écuyer, devint seigneur du Breuil par suite de son mariage avec Louise de Carolus. Il eut 3 enfants: Jehan, qui suit; Astremoine, écuyer, seigneur de Chenevaux; Renée, mariée à Georges Baudet, écuyer, seigneur de La Marche. Il mourut vers 1601. Le 11 novembre 1602, ses enfants firent le partage des biens provenant de sa succession.
5- Jehan de Razines, écuyer, seigneur du Breuil et de la Mairie de Morignan, mourut avant 1635, laissant un fils, Claude, de son mariage avec Madeleine de Gausserand.
6- Claude de Razines, écuyer, seigneur du Breuil, est cité dans un acte de 1637. Le 19 avril 1650, la terre du Breuil, mise en vente par décret au siège royal de Loches, fut adjugée à Claude Luthier, pour 14.100 livres.
7- Claude Luthier, écuyer, seigneur de La Richerie, du Breuil et d'Armançay, conseiller du roi, lieutenant-général au siège royale de Loches, épousa, le 10 septembre 1606, Étiennette de la Chaise, fille de Jean de la Chaise, secrétaire de la reine, et de Marguerite Blonde. De ce mariage il eut: Adrien Luthier, écuyer, seigneur d'Armançay et du Châtelet, marié, le 5 février 1635, à Claude Sauvage, fille de Nicolas Sauvage, maître des requêtes de la reine; Gaillard-Claude Luthier, qui suit; René Luthier, enseigne dans le régiment de Piémont.
8- Gaillard-Claude Luthier, écuyer, seigneur de La Richerie et du Breuil, gentilhomme ordinaire du duc d'Orléans et président en l'élection de Loches, mourut avant 1683. Il avait épousé Françoise Gaultier dont il eut un fils, Claude-Pierre Luthier.
9- Claude-Pierre Luthier, écuyer, gendarme de la garde du roi, chevalier de Saint-Louis, vendit, à Louis Barberin, les terres du Breuil, la Mairie de Morignan et les domaines de Montifray et de La Chauvellière, par acte du 4 octobre 1710.
10- Louis Barberin, marquis de Reignac et de Wartigny, seigneur du Breuil, de L’Épinay, de Chanceaux, des Cartes, de Fontenay, etc..., maréchal de camp, lieutenant du roi dans la Haute-Touraine, mourut le 26 juin 1719 et fut inhumé dans la chapelle du château de Reignac. La terre du Fau avait été érigée en marquisat, en sa faveur, par lettres patentes de mars 1710. De son mariage avec Marguerite de la Vallée de Pimodan il eut 2 filles: Julie-Céleste, mariée à Charles-Yves-Thibault, comte de la Rivière; Marie-Louise-Angélique, mariée, le 11 mars 1724, à Charles-François de Campet.
11- Charles-François de Campet, comte de Saujon, baron de la Rivière et d'Houzillac, brigadier de cavalerie, gouverneur du Pont-de-l'Arche, chevalier de Saint-Louis, fut seigneur du Breuil, du chef de sa femme, Marie-Louise-Angélique Barberin de Reignac. Il mourut le 1er mars 1740. En novembre 1747, sa veuve épousa, en secondes noces, Joseph-Auguste, comte de Laval-Montmorency. Elle décéda le 24 janvier 1777; son mari mourut en 1783. En 1753, elle avait vendu les terres du Breuil, des Cartes et autres, à Charles-Yves-Thibault, son beau-frère.
12- Charles-Yves-Thibault, comte de la Rivière, marquis de Reignac et de Wartigny, seigneur du Breuil, lieutenant-général des armées du roi (1753). Sa femme, Julie-Céleste Barberin de Reignac, mourut à Versailles le 20 avril 1754.
13- En 1769, Marie-Louise-Julie de la Rivière, veuve de Louis-Christophe-Roch-Gilbert du Mottier, marquis de la Fayette; Joseph-Yves-Thibault-Hyacinthe, marquis de la Rivière; et Philippe-Auguste-Roland-Anne-Louis, comte de Lusignan-Lezay, maréchal des camps et armées du roi, marié, le 17 février 1749, à Louise-Julie-Blandine de la Rivière, possédaient, par indivis, la terre du Breuil.
14- Joseph-Paul-Yves-Roch-Gilbert du Mottier, marquis de la Fayette, maréchal des camps et armées du roi, major-générale au service des États-Unis d'Amérique, et Jacques-Henri-Hugues-Thibault de Lusignan-Lezay, colonel du régiment de Flandre, étaient seigneurs du Breuil en 1789.
Dans un acte de 1710, il est indiqué qu'à cette époque le logis seigneurial était entouré de douves et qu'on y entrait par un pont-levis.
Au lieu appelé Le Placier, paroisse de Manthelan, il existait une chapelle dédiée à Notre-Dame, et dont les seigneurs du Breuil étaient fondateurs.
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