La Riche - Prieuré-de-Saint-Cosme

Historique du nom: Insula quae dicitur ad Sanctum Cosmum (922, Archives 37, G496, Charte du chapitre de Saint-Martin de Tours), Insula Sanctae Cosmae (1022, Chronicon Turonensis Magnum), Insula Sanctorum Cosmae et Damiani, Ecclesia Sanctae Cosmae de Insula (fin XIe siècle, Archives 37, G496), Insula, videlicet Sanctus Cosmus, Ecclesia Beatae Cosmae (1190, 1197, Chartes de l’abbaye de Marmoutier), Prioris Sancti Cosme (vers 1300, Pouillé de Tours), Prior Sancti Cosme de Insula (vers 1330, Pouillé de Tours), Sainct Cosme de l’Isle (1371, Archives nationales, JJ104), Le Prieuré des Saincts Cosme et Damein (1375, Archives nationales, JJ106), Ad priorem Sancti Cosme (XIVe siècle, Pouillé de Tours), Ad priorem Sancte Cosme (XIVe siècle, Pouillé de Tours), Ad priorem Sancte Cosme de Insula (XIVe siècle, Pouillé de Tours), Priori Sancte Cosme de Insula (fin XIVe siècle, Pouillé de Tours), Prioratus Sanctorum Cosmae et Damiani (1374, Charte de Saint-Martin de Tours), Saint Cosme (1488, Archives. 37, G517), Prior Sancti Cosme de Insula (fin XVe siècle, Pouillé de Sens), Prioratus conventualis Sanctae Cosmae de Insula (1515), Sainct Cosme de l’Ile lès Tours (1569, 1598, Archives 37, G519, Prieuré de Saint-Côme), Saint Cosme (1699, Archives d’Amboise), Prieuré de l’Isle Saint Cosme (1722, acte Tousche/Vallières), Saint Cosme lès Tours (1734, acte Chotard/Tours), Saint Cosme (1789, acte Hubert/Tours), Saint Côme (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Saint Côme (1791, Archives 37, 1Q307, Biens nationaux), Saint Côme (1808, Cadastre), Saint Côme (1820, Carte de l'état-major), Prieuré de Saint Cosme (1962, Cadastre), Prieuré de Saint Côme (2014, Carte IGN).
Dans les premières années du Xe siècle, cette île, dans la Loire, appartenait à Gelduin de Saumur et relevait du château de Tours. Il y existait une chapelle dédiée à saint Cosme qui, à la fin du même siècle, était abandonnée. Hugues, cellérier de Saint-Martin de Tours, en devint propriétaire et elle passa ensuite à Hervé de Buzançais, trésorier de cette collégiale, qui fit reconstruire cette chapelle vers l'an 1000 et la donna, avec une maison, à l'abbaye de Marmoutier, à condition qu'elle y placerait et entretiendrait douze religieux et qu'elle reconnaîtrait la suzeraineté de la collégiale. En 1092, ce monastère refusant de satisfaire à la dernière clause de la donation, l'établissement lui fut retiré et le Chapitre de Saint-Martin le concéda, pour en faire un prieuré, à cinq chanoines qui voulaient y suivre la règle de l'ordre de Saint-Augustin. D'après l'acte de concession, le prieuré restait soumis à la juridiction temporelle et spirituelle  de la collégiale. Réuni à la fabrique de Saint-Martin, en 1742, il fut vendu comme bien national, le 1er août 1791, et adjugé, pour 40.100 livres, à Jean-Joseph-Hippolyte Soulange et Simon Petit-Bois.
L'établissement était entouré par des bois qui furent abattus en 1786.
Le prieuré possédait, dans la paroisse de Fondettes, les fiefs de La Pinsonnerie, des Roches et de La Malaudière, les métairies de La Bruère, du Chesneau et du Haut-Martigny; dans la paroisse d'Azay-le-Rideau, le fief des Méchinières et la métairie de La Boissellière; dans la paroisse de La Riche, la métairie des Bourdaises; dans la paroisse de Savonnières, la métairie et le moulin de Ruau-d'Épeigné; dans la paroisse de Ballan, les métairie et fief de Plainchamp; dans la paroisse de Joué, la métairie de La Petite-Carte et le fief de Rigny ou Saint-Comière.
Les cures de Chaveignes, de Continvoir, de Courléon, de Crissay, de Gizeux et de Neuil, et le prieuré de Sainte-Anne, dépendaient de Saint-Cosme. En 1505, la cure de Saint-Étienne de Colombiers (Villandry) fut annexée au prieuré. Elle possédait la moitié de la dîme de la paroisse. Cette dîme constituait un fief pour lequel le desservant devait foi et hommage lige au seigneur de Colombiers.
Prieurs de Saint-Cosme: Robert, 1144; Jean Bourgeois, 1417-1429; Henri, 1448; Guillaume Bourreau, décédé le 4 novembre 1479; Pierre d'Amboise, évêque de Poitiers, premier prieur commendataire, nommé le 8 mai 1480; Jean Sabart, mort en 1519; Philippe Hurault de Chiverny (1519), abbé de Bourgueil, décédé à Paris le 11 novembre 1539; Louis Desroches, 1540, mort en 1546; Charles de Ronsard, aumônier du roi, 1559; Pierre de Ronsard, nommé en 1564, décédé le 27 décembre 1585; Benjamin du Plessis, chanoine de l'église de Beauvais, 1585; Joachim de la Chétardie, 1625; Henri Baudrand, décédé le 8 octobre 1699; Charles Millard, 1699; François Rousseau de Laubannie, 1722; Henri Orceau, 1742.
L'ancienne église de Saint-Cosme, construite au XIIe siècle, fut en partie démolie en 1744 puis endommagée par les bombardements de 1944. L'habitation prieurale, datant du XVe siècle, existe encore. Bernardin de Rosset de Fleury, archevêque de Tours, et François-Pierre du Cluzel, intendant de Touraine, la prirent à bail, le premier vers 1752, le second vers 1780, et en firent leur maison de plaisance.
L'archidiacre Bérenger mourut à Saint-Cosme en janvier 1088 et fut inhumé dans l'église prieurale. Plus tard, ses restes furent transportées à la collégiale Saint-Martin et inhumés dans le cloître.
Le poète Pierre de Ronsard, prieur de Saint-Cosme, fut aussi inhumé dans cette église. Pendant vingt ans, sa tombe ne fut marqué par aucun monument. Un de ses successeurs, Joachime de la Chétardie, consacra à sa mémoire un monument de marbre appliqué contre la muraille, surmonté du buste du défunt. En 1744, les chanoines de Saint-Martin firent transporter ce tombeau à la collégiale et le placèrent dans la salle du Chapitre.
Il existait, dans l'église de Saint-Cosme, une chapelle, dédiée à saint Restitut, qui était le but de nombreux pèlerinages.
Le prieuré de Saint-Cosme portait pour armoiries: D'azur, à un saint Côme et un saint Damien, d'or, debout, sur une terrasse de même.
On attribue au même prieuré les armes suivantes: D'azur, à une bande d'or, accostée de trois étoiles à six rais de même, deux dessus, deux dessous, et un croissant aussi d'or en pointe.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire