Le prieuré Notre-Dame de Bois-Rahier appartenait à l'ordre de Grandmont. Des religieux de cet ordre étaient établis dans le bois de Rahier avant 1157. Henri II, roi d'Angleterre, au cour de cette année, leur fit don du lieu qu'ils occupaient et qui faisait partie de la forêt de Plantes (nemus quod Explenta vocatur). Il leur donna aussi le lieu de La Boire-du-Roi, des bois et des prairies qui s'étendaient entre le prieuré et Saint-Avertin (alors appelé Vançay), et ajouté à ces libéralités une rente de 300 livres, monnaie d'Anjou, à prendre sur les afforages de Loches.
Il y eut encore d'autres donations importantes faites par divers seigneurs du pays, notamment par Jean, seigneur de Beaumont-la-Ronce, Geoffroy, seigneur d’Érable, Pierre de Savary, seigneur de Montbazon, et Raoul de Brais (Reignac). Ce dernier donna aux religieux un bois appelé Lopin, dépendant de La Sagerie. En 1212, le Chapitre de Saint-Martin leur céda 60 arpents de bois faisant partie de la forêt de Brechenay. Les différentes possessions du prieuré furent confirmées par des lettres de Richard Ier, roi d'Angleterre (1196), de Charles VII (avril 1433), de Louis XI (1461), de Louis XIII (1611) et de Louis XIV (1645).
Au début du XVIIIe siècle, les religieux possédaient, outre leur enclos de Bois-Rahier, le clos de La Guignardière, dans le bourg de Chambray; l'île Molet, dans le Cher; les métairies de La Basse-Cour et de Bois-Neuf, le lieu de La Rainturerie; la maison du Minage, près du pont de Chinon; le métairie de La Personnière; les dîmes des Fossés-Blancs et de La Thibaudière, paroisse de Chambray; une rente de 27 livres sur la seigneurie de Grillemont; une autre rente de 33 livres sur les domaines de Mayet et de Château-du-Loir; 33 livres sur la ville de Tours, et d'autres rentes dues par les maisons de La Fourbisserie, de La Haguetterie, de La Folie, de La Roche-Pinard, Les Maisons-Brûlées, etc... (Déclaration féodale du 13 septembre 1704). Le prieuré de Montoussant dépendait du prieuré de Bois-Rahier.
Par lettres patentes du 22 juillet 1770, ce dernier fut supprimé. On donna une partie de ses biens (la mense conventuelle) au Séminaire de Tours; l'autre partie (la mense prieurale) comprenant les bâtiments du couvent, la métairie de La Basse-Cour et des bois, passa aux mains de l'archevêque (lettres patents de mai 1779). En 1787, les anciennes constructions firent place à une maison de plaisance (📷) bâtie par l'archevêque de Conzié qui dépensa d'importantes sommes d'agent pour l'embellissement de cette propriété. Un document conservé dans les archives d'Indre-et-Loire indique que ce prélat y fit planter, en mars, février et avril 1787, 46.000 arbustes et arbres venus des pépinières de Chanteloup.
Dans l'ancienne église prieurale, dédiée à Notre-Dame, il existait une chapelle placée sous le vocable de sainte Catherine. Bois-Rahier constituait un fief relevant du château de Tours, en pure et franche aumône. La Sagerie, Les Grivaux, La Fourbisserie et Le Tremblay en relevaient (Déclarations féodales des 1er décembre 1716, 20 juin 1735, 30 janvier 1736). Dans quelques titres, ce fief est désigné sous le nom de Bois-Lopin.
Bernard, vivant en 1306, est le premier prieur connu. Après lui, il y eut: Jean Geoffroy, 1370; Jean de Saint-Symphorien, 1434; Louis de Saint-Symphorien, 1435; Jacques de Beaune, doyen de l'église de Tours, puis évêque de Vannes, mort en janvier 1511; Martin de Beaune, doyen de l'église de Tours, puis archevêque de ce diocèse, décédé le 2 juillet 1527; Renaud de Beaune, chanoine de Saint-Martin et prévôt d'Oé, évêque de Mendes, 1576, puis archevêque de Bourges et de Sens, mort le 27 septembre 1606; Philippe de Cachac, aumônier du roi, 1614; Gabriel de Cachac de Courlain, 1631; Gabriel de Beauvau, évêque de Nantes, mort à Bois-Rahier en 1668; Jean Fumée, 1689; Henri-Marie de Laval de Boisdauphin, évêque de La Rochelle, 1689; Toussaint Bonet, 1693; Nicolas Vassal, 1704; Jean-François Mercier, chanoine honoraire de la Sainte-Chapelle de Paris, 1742-1767; N. Laubanie, 1727; N. Choart de Buzenval, 1737; Charles-Joseph-Hélène Beausire, 1770.
Parmi les supérieurs claustraux, il y eut: Arnault de Blandin, 1612; Léger Estorgue, 1676; Simon Vacherie, 1726; François d'Aigurande, 1745; Etienne de Gibourt de Chatellus, 1755.
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