Ce domaine a porté les noms de: Beauvois
(1479), Beauvoys (1536, 1583), Beauvais (1639), Bauvais (vers 1740),
Beauvais (1766, vers 1775), Beauvais (XVIIIe siècle, carte de
Cassini), Beauvais (1826, 1960, cadastre).
Ce fief relevait du château
d'Amboise à foi et hommage-lige. Le manoir seigneurial, reconstruit vers
1764, a été restauré en 1852.
Au milieu du Xe siècle, ce domaine
appartenait à l'abbaye Saint-Julien de Tours et, en 1234, à Raoul de Beauvais.
Depuis cette dernière époque jusqu'à la fin du XVe siècle, les
propriétaires nous sont inconnus. Vers 1490, Pierre Lhermitte, grand
panetier de France, fils de Tristan Lhermitte, chevalier, seigneur de
Moulins et du Bouchet, prévôt des maréchaux de France, et de Guillemette
de Mondion, était seigneur de Beauvais. Il eut pour successeurs: en
1501, François Miron, médecin du roi; en 1506-1528, Gabriel Miron,
premier médecin du roi; en 1532, Bernard Fortia, marié à Jeanne Miron,
fille du précédent; en 1577, Marc Fortia, conseiller au Parlement de
Bretagne, puis trésorier de France à Tours; en 1591, César Forget;
Pierre Forget, seigneur de La Picardière, maître d'hôtel du roi,
généalogiste de l'Ordre du Saint-Esprit, décédé en 1638; en 1640, Daniel
de Marsay, seigneur de La Pocquetière et de Beauvais, par suite de son
mariage avec Céleste de Maillé, veuve de Pierre Forget; en 1668, René
Laillier, échevin et prévôt de la monnaie de Tours; Jacques Belot,
écuyer, seigneur de Moulins, lieutenant-général au bailliage, siège
présidial et gouvernement de Blois, épousa, le 11 novembre 1677, Anne
Laillier, fille de René Laillier; Jacques-Florent Belot, écuyer,
seigneur de Beauvais et de La Herpinière, fit hommage au roi le 5 août
1701, pour son fief de La Herpinière; en 1691, Jacques Foucquet,
lieutenant criminel en Touraine, seigneur de Beauvais, en partie; en
1726, Jacques-Florimond Belot, écuyer; en 1745, Jacques Belot, écuyer;
en 1777, Denis-Louis Aubry, inspecteur général des manufactures et
pépinières royales; Antoine-Auguste des Herbiers de l'Estenduère,
capitaine au régiment Royal-Comtois, seigneur de Beauvais, du chef de sa
femme, Louise-Françoise de Saint-Martin, veuve de Denis-Louis Aubry
(1785), général de brigade en 1791. Il fut traduit devant le tribunal
révolutionnaire et condamné à mort le 11 pluviôse an II (30 janvier
1794).
En 1800, le château de Beauvais
appartenait à Dominique-Clément de Ris, ancien membre du Conseil général
d'Indre-et-Loire (1792-1793), membre du Sénat-conservateur (24 décembre
1799). Lorsque la suspension momentanée des travaux de l'Assemblée dont
il faisait partie le lui permettait, le sénateur avait l'habitude
d'aller passer plusieurs jours avec sa famille à son château. Il y
résidait en septembre 1800, lorsqu'un attentat eut lieu contre
sa personne. Le 23 septembre, à 5 heures du soir, 6 individus
armés pénétrèrent chez lui, le saisirent, après s'être emparés de son
argenterie et autres valeurs, et l'emmenèrent, au milieu de la nuit,
jusqu'à la ferme de L’Ébaupinais, commune de Ferrière-sous-Beaulieu. Là,
on l'enferma dans un caveau où il resta pendant 19 jours. Sa mise
en liberté, qui eut lieu dans les circonstances les plus étranges, fut
suivie du jugement de 10 personnes, inculpées de ce crime de
séquestration. Le tribunal spécial d'Angers acquitta les accusés
Lemesnager, Aubereau, Desmarets-Beaurain et les époux Jourgeron. Il
prononça la peine de 6 ans de gêne et de 4 heures d'exposition
contre les époux Lacroix et condamna à mort Gaudin, de Mauduison et de
Canchy.
Cette affaire inspira Honoré de Balzac pour son roman Une ténébreuse affaire, paru en 1841.
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