Saint-Paterne-Racan - La Roche-Racan

Historique du nom: La Roche au Maieur (XIVe, XVe, XVIe siècles), La Roche au Maieur (1639, Rôle des fiefs de Touraine, rôle de Saint-Christophe), La Rocheau Maire, La Roche de Bueil, La Roche Racan (XVIIe siècle), La Roche Racan (1711, Archives 37, E83, Aveu d’Antoine Pierre, seigneur de Bueil), La Roche Racan (1745, acte Gervaize/Tours), La Roche des Escotais (1755, Lettres Patentes d’érection en comté), Les Escotais ou La Roche (1765, Carte de Cassini), La Roche dit des Ecotais (Archives 37, 1Q366-112, Biens nationaux), La Roche Racon (1820, Carte de l'état-major), La Roche Racan (1834, 1937, Cadastre D3), La Roche Racan (2014, Carte IGN).
Ce fief relevait de la prévôté d'Oé, à foi et hommage lige, et 10 sols de service. En 1405, le titulaire du fief était Hardouin de Fontaines. Il passa ensuite, sans doute par alliance, à la branche cadette de la famille de de Bueil. Louis, frère de Jean V de Bueil, compagnon de Jeanne d'Arc, avait un fils naturel, Jacques, qu'il légitima en 1462. Or, celui-ci avait épousé en 1458 Louise, fille de Hardouin de Fontaines. Leur arrière-petit-fils, Louis de Bueil, comme cadet d'une branche cadette, se fit appeler seigneur de Racan, du nom d'un petit moulin sur la Vendœuvre, au Sud de Neuvy-le-Roi, acheté vers 1569. Lieutenant royal en Bretagne, gouverneur du Croisic, chevalier de Saint-Louis, il se maria, le 15 février 1588, avec Marguerite de Vendômois du Vau. Le 5 février 1589, naissait à Champmarin un garçon prénommé Honorat. Trois semaines plus tard, la mère et l'enfant furent mis à l'abri à La Roche-Racan pour les soustraire aux troubles de la Ligue. Le père, Louis de Bueil mourut sous les murs d'Amiens en 1597, et la mère, Marguerite de Vendômois, décéda en 1602. L'orphelin fut recueilli par ses tuteurs, le duc et la duchesse de Bellegarde, qui le firent rentrer, à 14 ans, à la Chambre du roi.
Honorat de Bueil quitta la carrière militaire vers 1639. Magdeleine du Bois, épousée le 5 mars 1628 à Rouziers, lui donna trois fils et deux filles. Il mourut à Paris le 21 janvier 1670, à presque 81 ans.
Antoine, son fils aîné, lui succéda mais ne reprit pas le nom de Racan, mais celui de marquis de Fontaine Guérin. Il eut, de Louise de Bellanger, deux fils qui s'illustrèrent dans la carrière des armes. Honorat, colonel d'infanterie puis brigadier des armées, fut tué lors de la bataille de Malplaquet en 1709. Son frère, Antoine Pierre, était dit seigneur de La Roche, du Plessis-Barbe et autres lieux, maréchal de camp des armées, quand il se maria, le 21 septembre 1716, avec Jeanne Catherine Madeleine de Cotignon. Avec lui s'éteignit la descendance masculine de sa lignée. Antoine Pierre, veuf et sans enfants, vendit La Roche-Racan, pour 100.000 livres, à Michel Rolland des Escotais et à sa femme Geneviève Pineau de Viennay, par contrat signé le 2 novembre 1745 devant Me Gervaize à Tours.
Par une transaction signée, le 14 juillet 1754, entre Claude Ignace Joseph de Simiane de Gordes, ancien évêque de Saint-Pol-Trois-Châteaux, et Michel Rolland des Escotais, la terre de La Roche fut affranchie à perpétuité de l'hommage qu'elle devait à la prévôté d'Oé. En janvier 1755, cette terre fut unie à celles d'Armilly, de Thoriau, de Chantilly et du Plessis-Barbe, érigées en comté sous le nom de La Roche-des-Escotais en faveur de Michel Rolland des Escotais de Chantilly.
Le fils de ce dernier, Louis Jacques Rolland des Escotais, maître de camp au régiment d'Esterhazy-hussards, se maria, le 25 juin 1771, à Marie Louise Françoise de Plat. Il fut le dernier seigneur de La Roche et comparut par fondé de pouvoir, en 1789, à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine. Il devait émigrer en 1791 avec ses deux fils Anne Louis et Anne Louis Guy, chevalier de Malte. Son épouse ne le suivit pas en exil mais elle fut inscrite sur la liste des émigrés. Radiée provisoirement le 20 avril 1794, elle ne le fut définitivement que le 12 février 1795. Mais, entre temps, le château avait été saisi et son mobilier vendu pour 22.683 livres. Le 8 avril 1794, le château fut adjugé pour 44.100 livres à Étienne René Demée Habert, inspecteur du dépôt des chevaux de réquisition de la 15e division. Ce fut sa veuve qui céda le château, le 7 mars 1818, à Michel Mathurin Mabille. Plussieurs mutations intervinrent qui donnèrent la propriété, le 27 février 1826, à M. Bardon de l'Héraudière; le 28 juillet 1828, au comte Jacques Antoine de Chalot et son épouse, Charlotte Vanhove, veuve en secondes noces du tragédien Talma; le 10 novembre 1830, à Aimé Bodin; le 7 et 14 octobre 1845, à Me Huet, avocat à Paris. Le 17 juin 1875, il vendit La Roche à Francis Arthur Larreguy de Civrieux, ancien sous-préfet et conseiller de préfecture de la Seine. Ce dernier céda le château, le 25 juillet 1888, à M. et Mme Gauthier.
M. Pierre Louis Gauthier décéda à La Roche-Racan le 22 décembre 1911 et le château resta en toute propriété à sa veuve par acte du 30 juin 1913. Elle le vendit, le 6 mai 1919, au ménage Fournier qui le garda jusqu'en 1940 où, le 12 décembre, il fut acquis par André Armand Henri Bougenot. Ce dernier, alors conseiller de l'Union Française, le céda, le 16 août 1952, à Victor Berthod qui mourut au Maroc le 26 avril 1953, laissant cinq enfants. Ceux-ci, avec leur mère Huguette Madeleine de Voldère, devenue Mme Henri Basset, vendirent la propriété, le 26 mai 1963, à Marcel Brackers de Hugo.

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