Notre-Dame-d'Oé - Mazières

Historique du nom: Les Oullemeaux ou Les Ormeaux, depuis la Frotterie et maintenant Mazières (1648, Archives 72, Archives du Cogner), Mazière (1773, acte Gaudin/Tours), Mazières (1778, acte notarié/Tours), Masieres (1814, Cadastre A2), Mazières (1936, Cadastres A2), Mazières (1997, Cadastre AN), Mazières (2014, Carte IGN).
Ce fief relevait de prévôté d'Oé. Le premier propriétaire connu de Mazières, René Fame, financier, bibliophile et lettré, fut un humaniste tourangeau réputé en son temps. Traducteur d’Érasme, il offrit en 1539 à François Ier sa traduction des Divines institutions de Lactance. Son père, Martin Fame, marchand de Tours, était le fils de Jean Fame, cité parmi les bourgeois de la ville qui tiennent le haut du pavé dès 1455. Il était l'époux de Jeanne de Neufbourg qui, devenue veuve, se remaria, entre 1483 et 1487, avec Jean Briçonnet le Jeune. Orphelin en 1509, René Fame fut envoyé, avec son frère Jehan, au collège de Navarre à Paris pour y étudier durant trois ans. De 1518 à 1520, il résida à Tours. En 1524, il se qualifiait de notaire et conseiller du roi et, dès 1525, il était pourvu de la charge de receveur des aides et tailles à Lisieux qu'il conserva jusqu'à sa mort. Quand il pris possession, en présence de Me Bertrand Collinet, le 25 août 1537, de la moitié de la métairie du Tartereau à Notre-Dame-d'Oé qu'il venait d'acquérir, ses titres habituels étaient suivis de la mention seigneur de Maizières. Il était décédé en 1550 car un acte du 21 octobre indiquait René Leclerc comme héritier sous bénéfice d'inventaire de feu noble René Fame, son oncle.
Jean le Blanc, seigneur de La Vallière, conseiller et maître d'hôtel ordinaire du roi, président des trésoriers généraux de France, acheta, le 31 mars 1601, 8 arpents de terre à Notre-Dame-d'Oé, dut sans doute acquérir le fief. Dans un acte du 6 mars 1633, les possesseurs de la Rebynière reconnaissaient devoir, chaque jour de saint Michel, à Dame Charlotte Adam, veuve de Jean le Blanc, seigneur de La Vallière, Dame de la Mazière, 6 boisseaux de blé de rente et 3 sous de cens qu'ils promettaient de payer audit lieu de Mazière. Le 23 juin 1648, Françoise Le Prévost, épouse de Laurent de la Baume Le Blanc, seigneur de La Vallière, lieutenant du roi au gouvernement d'Amboise, vendit à Marie Grippouilleau, veuve d'André Loron, le lieu, fief et seigneurie de Mazière, pour 13.300 livres tournois.
André Loron, seigneur d Mazières, gentilhomme ordinaire du duc d'Orléans, acheta, le 10 juillet 1692, une cinquantaine de chaînées de terre près et autour des murailles de Mazières. Sa petite-fille, Gabrielle Hubert, reçut Mazières, partie en succession de sa mère Marie Loron, partie en dot lors de son mariage avec Louis Dauphin, conseiller du roi, juge magistrat au bailliage et siège présidial de Tours. Le 25 avril 1716, ils cédèrent le fief, pour 11.500 livres, à Catherine Phellion, veuve d'Antoine Luillier, seigneur du Buisson, conseiller du roi, trésorier de France au bureau des finances de Tours. Le 16 janvier 1734 et le 19 septembre 1757, les détenteurs de la tenue de La Robinière, reconnaissaient devoir à André Phellion la rente de 6 boisseaux de blé et 3 sols, au terme de saint Michel.
André Phellion avait eu au moins quatre enfants: Jacques Fulgence et François Prosper qui étaient dits marchand fabricant comme les époux de leurs sœurs, Jacques Hardy et Pierre Dervaud. Héritiers de leur père, ils vendirent Mazières, le 21 août 1758, en l'étude de Me Gaudin. L'acquéreur était Bernard Abraham, agissant pour le compte de François Bellanger dont il était le curateur. François Bellanger, écuyer, président trésorier de France au bureau des finances de Tours, vendit Mazières, le 16 mars 1778, à François Charles Picault, écuyer, ancien sénéchal, juge civil et criminel au siège royal de Saint-Louis, île et côte de Saint-Domingue, lieutenant-général criminel au bailliage et siège présidial de Tours, directeur de la Société royale d'agriculture.
Fils d'un grènetier du grenier à sel d'Orléans, François Charles Picault, s'était uni à 26 ans, le 15 novembre 1761, à Amsterdam, à une jeune créole, Louis Catherine Collet. De 1762 à 1775, le ménage eut plusieurs enfants dont cinq survécurent: un garçon Charles François et quatre filles. En 1777, toute la famille revint en France quand, le 30 juillet, Louis Collet décéda à La Croix-Montoire. Il était donc veuf quand, le 16 mars 1778, il acheta Mazières pour 66.000 livres. Le 22 septembre 1778, il se remaria avec Marthe Renée Massue de Malitourne qui mourut cinq ans plus tard lui laissant deux filles, Agathe, inhumée en bas-âge en 1784, et Marthe Victoire. Celle-ci devint Mme Graslin et hérita de Moucheau à Huismes. Les trois filles aînées se marièrent tour à tour: Jeanne Sophie devint en 1784 Mme de Burger, Antoinette en 1785 Mme Legrand de Boislandry et Henriette le 22 décembre 1689 la femme de Gabriel de Belloy Morangles, capitaine d'artillerie. François Charles Picault mourut à Tours le 29 mars 1798. Sa succession fut acceptée sous bénéfice d'inventaire par ses héritiers et un jugement du tribunal civil de Tours du 7 mai 1802 autorisa la vente des immeuble par adjudication. Mazières le fut par un nouvel arrêt du 10 juin 1802.
En 13 août 1802, ce domaine fut acheté par Charles de Beaumont pour 34.000 francs. Il avait épousé à Londres, le 7 juin 1802, Marie Louise Hillisberg qui mourut à Beaumont-la-Ronce le 21 novembre 1803 lui laissant une fille Marie Charlotte. Il se maria en secondes noces, le 3 novembre 1806, à Adèle Joséphine d'Estiennot de Vassy qui décéda à Mazières le 15 mai 1862. Le château de Mazières fut donné, par moitié en dot, à Marie Charlotte par contrat du 5 décembre 1814 à l'occasion de son mariage avec Alexandre Pierre, comte Odart, l'autre moitié lui appartenant par succession de sa mère. Le comte et la comtesse vendirent Mazières, le 2 juillet 1818, à Mme Noizet qui, le 23 mai 1826; s'en dessaisissait au profit de Mme la baronne Malouet; Celle-ci n'était autre qu'Henriette Picault, veuve de M. de Belloy, qui émigrée en Angleterre y avait connu Malouet qu'elle avait épousé le 8 mars 1808. Le 24 novembre 1834, elle vendit Mazières à Pierre François Bourget qui revendit le domaine, le 19 février 1848, à Charles Armand Gilles de Fontenailles. Ce dernier mourut au château, le 9 septembre 1855, laissant cinq enfants dont un mineur. Le 21 mai 1856, Mazières passait au comte Alfred de la Bonninière de Beaumont qui y était né le 27 juillet 1809 et qui y trépassa le 14 juillet 1881. Marié une première fois le 19 juin 1832 à Caroline de la Rue du Can de Champchevrier dont il eut quatre enfants, il se remaria, le 3 avril 1848, avec Caroline Suzanne Mellicent Jebout Brownrigg qui lui donna un fils et une fille, Mina Corélie. Celle-ci reçut Mazières par son contrat de mariage, le 2 août 1887, avec le comte Marie Lecointre. Leurs enfants vendirent le château, le 30 mai 1941, à Jules Marie Lafont, ingénieur du génie maritime, et à son épouse Marie Monique de la Bonninière de Beaumont. Une mutation des 10 et 19 novembre 1962 donna le château à M. Guilbaud dont la famille en avait toujours la propriété en 1979.
En 2013, la municipalité de Notre-Dame-d'Oé acheta le château qui devint la mairie.

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