Historique du nom: Paradis (1578, 1585, 1605, 1613, 1628, 1635, Archives d’Amboise, Notre-Dame en Grève et Saint-Florentin), Paradis (1697, Archives 37, B, Bailliage d’Amboise), Le Paradis (XVIIe siècle, Archives 37, C555, G680), Paradis (1703, 1714, 1719, Archives d’Amboise), Paradis (1740, acte Gervaize/Tours), Paradis (1767, BellinAmboise), Château de Paradis (1760-1791, Archives 37, 3B154), Paradis (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Paradis (1787, Archives d’Amboise, Saint-Florentin), Le château de Paradis (1819, acte Bidault/Tours), Château du Paradis (1820, Carte de l'état-major), Paradis (1824, 1952, Cadastre), Château Paradis (2014, Carte IGN). Il y existait une chapelle.
Ce fief relevait de la seigneurie des Cartes, à foi et hommage lige. En 1550, il appartenait à Guillaume Le Heurtaux; en 1578, à Hélie de Odeau, secrétaire du roi et contrôleur général de l'argenterie de la Reine. Il fut le premier maire élu d'Amboise le 2 février 1558. En 1582, Hélie de Odeau fut anobli par Henri III en considération des services rendus par lui en tant que contrôleur général de la Maison du Roi.
En 1585, le fief passa à Jean de Odeau, écuyer, sieur de Paradis, secrétaire de la Reine. En 1613, il était la possession de François de Odeau, écuyer. En 1635, il appartenait à Jehan de Frémont, capitaine d'une compagnie au régiment de Plessis-Praslin. Sa veuve, Marie Sauvage, le vendit, le 18 mai 1641, à Jean de Malvaut, bourgeois de Paris. Les biens de ce dernier ayant été saisi, un arrêt de la Cour des Aides ordonna la mise en vente du domaine qui passa ensuite à Jean Le Roy, écuyer, secrétaire du roi (acte du 12 mars 1665), qui le donna à bail le 10 septembre 1672.
En 1698, Jean Chasteigner, chanoine de Saint-Florentin et prieur de Saint-Denis d'Amboise, consigné 4.550 livres pour prix de l'adjudication à lui faite, le 30 mai dernier, de la terre et seigneurie de Paradis, saisie sur la succession de Jean Jouanne, procureur de la cour, mari d'Anne Le Roy. La famille Chasteigner allait en garder la possession jusqu'en 1740 où, le 14 juin, Jeanne Denis, veuve de Jean Chasteigner, ancien maire d'Amboise, vendit avec ses enfants la terre de Paradis pour 50.000 livres à Guillaume de la Mardelle, écuyer, conseiller du roi. Sa fille, Anne-Magdeleine, avec son mari, Alexis-Auguste Duveau, président trésorier au bureau des finances de Tours, le 21 septembre 1767, procéda à un échange avec le duc de Choiseul. Celui-ci leur abandonnait la châtellenie d’Écueillé et recevait en contre-échange la seigneurie de Paradis. Le 15 octobre 1779, le duc de Choiseul donna le château de Paradis à Ambroise Ribot qui était le régisseur de son domaine de Chanteloup depuis le 8 mai 1748.
A la mort d'Ambroise Ribot, le 12 janvier 1787 à Amboise, les héritiers mirent ses biens en vente. Le 1er mars 1788, en l'audience du duché d'Amboise, Paradis auquel il avait ajouté Les Cartes, Le Mai, Mesvres et La Bourrellerie furent adjugés à Charles-Marie-Marthe-Jacques Reverdy, conseiller du roi et à son épouse Béatrix-Félicité Ribot. Le 2 mai 1792, ils revendaient l'ensemble Salvador Dubernard, négociant demeurant à Séville, qui compléta son acquisition par l'achat du lieu de La Maison-Blanche, le 23 juin 1794. Une nouvelle mutation intervint le 6 septembre 1797, au profit de Jean-René Chauveau, ancien maître de forge, demeurant à Mayenne qui le céda, par acte du 26 juin 1809, à don petit-fils encore mineur, Clément-Hippolyte Coustis de la Rivière. En tant que tuteur, son père Clément Coustis de la Rivière, chef d'escadron, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, avec l'accord du subrogé tuteur, M. Dutaillis, mit en vente le domaine. Il fut adjugé, le 17 septembre 1821, à Mme Robin de Scévole, au nom de son mari Louis Dauphin demeurant à Loches. Le 7 juillet 1824, Paradis fut acheté par Jean-Marie Gudin et son épouse Marguerite Ignard. Devenue veuve, celle-ci revendit le 2 mai 1836, le domaine agrandi de La Rouillardière à un marchand de bois de l'Yonne, Frédéric Tremeau et à Ernest Gentil de la Breuille. Au cours de l'année 1836, ceux-ci vendirent différentes portions du domaine, au détail. L'ensemble, comprenant encore plus de 340 hectares, fut acquis, le 30 mars 1837, par Charles-Louis Joubert de la Bastide, marquis de Châteaumorand.
Ce dernier, né le 6 mai 1798, avait été gendarme de la garde du roi, puis capitaine au 3e régiment de hussards, mais avait démissionné en 1830. Il avait épousé, le 10 février 1826, Marie-Madeleine-Adélie Duval de Grenonville et leur contrat avait été signé par le roi Charles X et les princes de la famille royale. Le ménage eut six enfants, mais trois garçons décédèrent assez jeunes. Dans les années qui suivirent leur installation à Paradis, une requête fut déposée à l'encontre de M. de Chateaumorand par ses créanciers. Son épouse, qui avait obtenu la séparation de biens, se fit adjuger, le 5 juillet 1850, à l'audience des criées du tribunal de Tours, la terre de Paradis. Elle y mourut le 7 juillet 1862, ayant fait donation partage entre ses trois enfants survivants. Le château de Paradis revint en indivision aux deux filles: Louis-Camille, femme de M. Turquand d'Auzay, et Marie-Félicité-Blanche alors célibataire mais se maria, le 14 novembre 1871, avec le marquis de Jehannot de Bartillat. Le 7 novembre 1871, la première avait racheté la part de la seconde. Devenue veuve sans avoir eu d'enfants, Mme Turquand d'Auzay légua la terre de Paradis, par testament du 17 avril 1912, à l'un de ses neveux, Charles-Armand Jehannot de Bartillat et mourut le 2 juin suivant. Le 19 novembre 1912, M. de Bartillat vendit Paradis à Pierre-Philibert-Ernest Charpentier, manufacturier, et Marie-Antoinette Pathault, son épouse.
Le 20 décembre 1934, M. et Mme Charpentier revendirent le domaine au comte Marie-François de Miribel, général de brigade, et à Marie-Madeleine-Charlotte de Préaulx, sa femme.
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