Historique du nom: La Péraudière ou Le Carroi Gratte Chien (XVIe, XVIIe siècles, Archives 37, G395), La Péraudière (1653, Archives 37, G395), La Perrodière (1747, acte Chotard/Tours), La Perraudière (1768, acte Gaudin/Tours), La Péraudière (1779, Archives 37, G396), La Perraudière (1793, acte Radault/Tours), La Perraudière (1811, Cadastre A1), La Péraudière (1820, Carte de l'état-major), La Péraudière (2014, Carte IGN).
Ce domaine relevait à foi et hommage simple de la collégiale Saint-Martin de Tours. René Bouault, commissaire des guerres, épousa Marie Perrault qui lui apporta, en 1624, La Perrigaudière, à Saint-Cyr-sur-Loire, reçue dans le partage des biens de son père, Claude Perrault. Ce dernier, qui aurait été l'oncle de Claude (l'architecte) et de Charles (célèbre auteur des contes), était le fils de Pierre décédé en 1652, chef de la branche parisienne de la famille. Ce fut probablement René Bouault qui remplaça l'appellation de Périgaudière par celle de Perraudière.
Le successeur de René Bouault fut son fils, Étienne, baptisé à Saint-Cyr le 23 juillet 1640. Conseiller et secrétaire du roi, seigneur de La Cantinière et de Fontenailles, il reçut à La Perraudière, en 1669, Claude et Jean Perrault lors de leur voyage de Paris à Bordeaux. Mais, en 1687, une procédure s'engagea entre ses créanciers et le chapitre. Celui-ci demandait que les biens saisis sur Étienne Bouault de Fontenailles ne soient vendus qu'à charge de recevoir chaque année une rente de 200 livres assignée sur une grande place vague où était autrefois construit le bâtiment et manoir de Chaumont sur une pièce de terre étant au bas d'une autre de vigne renfermée depuis dans la closerie de la Perraudière et sur une autre appelée la Garenne. La contestation durait encore avec ses héritiers au début du XVIIIe siècle et, le 20 mars 1713, La Perraudière fut acquise par Pierre Denis, écuyer. La succession de ce dernier donna lieu à une licitation au bailliage de Tours et, le 1er juin 1737, le domaine fut acquis par la veuve de Mathieu Augeard, procureur du roi à Tours. Baptisé en cette ville le 14 septembre 1651, il en fut nommé garde des sceaux de la Chancellerie le 7 mai 1679. L'année suivant, en la même paroisse de Saint-Saturnin, le 4 mars 1680, il épousa Anne de Cop. Lui mourut le 3 mars 1724 et elle le 29 mars 1739. Leurs deux fils, Mathieu et Jacques, partagèrent entre eux le 19 janvier 1741. La Perraudière échut au cadet, Jacques, baptisé à Tours le 19 octobre 1687. Écuyer, maître d'hôtel ordinaire de Mg le duc d'Orléans, régent du royaume, il vendit son héritage, le 6 novembre 1747, à Françoise d'Hallais, veuve de Joseph Pézeron, marchand.
Le 28 février 1749, le syndic des créanciers de Mme Pézeron fit vendre La Perraudière qui fut achetée 12.000 livres par Jean Tabareau, marchand fabricant à Tours, et Françoise Leroux. La presque totalité de cette somme alla à Jacques Augeard en déduction de ce qui lui était dû.
Jean Tabareau agrandi son domaine en achetant aux fabriciers de Saint-Cyr, le 19 septembre 1751, un terrain appelé le Grand Cimetière joignant les murs de La Perraudière. Il se chargea de payer un dais à la paroisse en échange d'un emplacement dans l'église pour un banc. Il déclara ne pas avoir usé de cette faculté quand il céda la propriété, le 18 avril 1768, à Louis Julien Bellanger et Geneviève Abraham. Ce droit était encore signalé quand ils revendirent, le 3 septembre 1779, à Jean André Courdreau, capitaine en premier dans le corps royal du génie à Saumur, et à sa sœur Gertrude demeurant à Angers. Ce fut probablement lui qui comparut par fondé de pouvoir à l'assemblé électorale de la noblesse de Touraine en 1789, avec la seule mention, écuyer, chevalier de Saint-Louis.
Le 6 juin 1791, le frère et la sœur vendirent La Perraudière à Jean-Baptiste Chicoisneau de la Vallette, ci-devant fermier général de sa Majesté, qui désirait mettre sa famille en sécurité loin de Paris. Ce fut à La Perraudière que naquit son troisième enfant, un garçon, auquel il ne put donner ses prénoms. On l'appela Absinthe, nom de la plante figurant au 9 messidor an II. Il faudra un jugement du tribunal de Châtellerault du 16 juin 1830 pour rectifier son état civil. Un second fils naquit à la Perraudière, le 10 mars 1796, Joseph Octave, auteur de la branche de La Borde à Neuillé-Pont-Pierre.
En 1986, le château est devenu la mairie de Saint-Cyr.

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