Saint-Patrice - La Grande-Flanière

Historique du nom: La Flonnière (1700, acte Bruslon/Langeais), La Flonnière (1714, acte Douault/Langeais), La Flanniere (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), La Flonnière (1799, acte Deteure/Langeais), La Grande Flanière (1820, Carte de l'état-major), La Grande Flanière (1829, 1933, Cadastre), Flanière (2016, Carte IGN).
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, La Flanière appartenait à Marceline Picault de la Ferandière, veuve de Joseph Ragouneau, ancien lieutenant de cavalerie. Elle la vendit par bail à rente, le 23 juin 1762, à Adolphe de Mondion. Celui-ci déposa alors aux archives du château de Rochecotte des pièces relatives au fief de La Flanière. Lorsqu'une nouvelle vente intervint le 24 mars 1768, l'acquéreur Pierre-Armand Prévost, receveur des tailles à Chinon, demanda à ce que ces documents lui soient remis. Cela entraîna, en 1771, un procès entre lui et Fortuné Guillon, marquis de Rochecotte. Un mémoire où il appelle de la sentence du duché pairie de Luynes, du 6 septembre 1771, fut imprimé chez J.-P. Masson, imprimeur à Blois, en 1772. Pierre-Armand Prévost et Thérèse-Catherine Allaire, son épouse, demeurant à Saumur, vendirent, le 8 juillet 1786, aux consorts de Cougny: Jean, Perrine, épouse de Claude-Alexandre Legrand de Meslay, et Françoise-Julie. Cette dernière s'était mariée, le 4 octobre  1775, dans l'église de Bourgueil, à Adam-Urbain Tallonneau, seigneur de La Rivière, fils d'un officier du roi. Ils eurent plusieurs enfants baptisés dans la même paroisse en 1778, 1779, 1781, 1782, et à chaque fois le registre paroissial le dit contrôleur des actes. Quand la famille de Cougny vendit, le 14 septembre 1792, à Mme Aubin, il est qualifié de receveur de l'enregistrement à Bourgueil, mais il fut destitué de ses fonctions le 11 octobre 1797. L'acte de vente précise que le fief de La Flanière, paroisse de Saint-Michel et de Saint-Patrice, relevait du ci-devant fief de Rochecotte, Saint-Michel, le Petit-Planchoury et du prieuré de Saint-Patrice chargé du censif. Le prix était de 30.000 livres, plus une rente de 37 livres due à la Nation au titre de la chapelle des Trois-Volets, et une rente de 14 livres 2 sols due à la Nation pour la cure et fabrique de Saint-Patrice. Mme Aubin, qui était alors veuve, avait eu une fille, Pétronille, qui avait épousé Jean-Pierre-Joseph Nau, conseiller du roi, nommé en 1777 président de l'élection de Loches. Ce fut à son fils, Jean-Louis Nau, propriétaire, rue Française à Loches, que La Flanière échut en 1809. Par acte passé en l'étude de Me Biermant, le 14 octobre 1817, il vendit La Flanière au ménage Pierre Lemesle de Saint-Patrice. Mme Nau, née Zoé Haincque, donna son consentement à cette transaction le 2 février 1818 devant Me Hamel, notaire à Loches. Le manoir était vendu 35.000 francs, plus la charge d'une rente de 37,50 F qui sera rachetée en 1838. Pendant presque un siècle, le domaine va alors appartenir à la même famille. Il fut compris dans le troisième lot du partage du 29 août 1850 qui échut à Louis-Honoré Lemesle qui était maire de Saint-Patrice en 1881 lorsqu'il acheta La Cave-Banchereau à Saint-Michel. Veuf, il mourrut à La Flanière le 17 octobre 1895 et le manoir passa  par héritage à son neveu, Albert Lemesle, demeurant lui-même au château de Planchoury. En 1907, ce dernier décida de vendre La Flanière à M. Dallemagne, consul général de France à Smyrne. Mais celui-ci mourut dans cette ville le 5 octobre 1909, alors que la vente bien que conclue n'avait pas encore été réalisée. Sur ces entrefaites, le vendeur décéda aussi au début de l'année 1912 et ce fut sa veuve, Mme Lemesle, née Lucie Polak, qui vendit définitivement à Mme Dallemagne, le 14 avril 1913. Celle-ci mourut à La Flanière en 1918 laissant tous ses biens à un expert en antiquités, Pierre Banachevitch, monténégrin de naissance. Elle en avait fait son légataire universel par testament en date du 6 septembre 1909. De nouveau les mutations se succéderont: en 1925, La Flanière fut acquise par un citoyen italien, M. Della Vallée qui, en 1926, la céda à Mlle Heck, de nationalité belge, qui y mourut en 1944. Sa sœur, légataire universelle, vendit le 18 juillet 1952 la partie qui était devenue une exploitation horticole. Mais le manoir lui-même changea à nouveau de mains en 1953, en 1956, en 1959...
En 1875, on découvrit, à La Flanière, un lot de monnaies gallo-romaines du IIIe siècle. A la fin des années 1970, en bêchant, fut trouvé un denier de Charlemagne, frappé à l'abbaye Saint-Martin de Tours.

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