Ce domaine s'est appelé: La Bourgiesière (entre 1367 et 1386, cartulaire de l’archevêché de Tours), La Bourdaisière (1498, Archives 37), La Bourdaizière (1558, Archives 37), La Bourdaizière (1565 et 1579, Archives 37), La Bourdaisière (1584, Archives 37), La Bourdaisière (1634, Archives 37), La Bourdaisière (1674-1719, Archives 37), La Bourdaisière (1684, 1704 et 1746, Archives 37), La Bourdaisière (vers 1750, Archives 37), La Bourdaisière (1756, Archives 37), La Bourdaisière (vers 1775, Archives 37), La Bourdesière (XVIIIe siècle, carte de Cassini), La Bourdaisière (1813,
cadastre), La Bourdaisière (1923 et 1959, actes notariés), Château de
la Bourdaisière (1991, acte notarié).
Ce fief relevait de l'archevêché de
Tours à foi et hommage simple. En juin 1719, on le réunit aux
seigneuries de Thuisseau, de Montlouis, de Greux, de Nouis, du Coudray,
etc..., et toutes ces terres formèrent un marquisat créé en faveur de
Philippe de Courcillon, marquis de Dangeau.
Au XIVe siècle, le manoir seigneurial
était protégé par d'importantes fortifications entourées de douves et
que dominait un donjon dont on voyait encore des restes au début du XIXe
siècle. Détruit au début du XVIe siècle, ce manoir fut remplacé
par un édifice d'apparence moins guerrière et qui lui même fut démoli en
grande partie par le duc de Choiseul. On employa les matériaux à la
construction de la pagode de Chanteloup.
Les seigneurs de La Bourdaisière furent:
- Jean Le Meingre, dit Boucicaut, maréchal de France, lieutenant-général au gouvernement de Touraine, né à Tours vers 1310, est le premier seigneur connu. Il épousé Florie de Linières, dame d’Étableaux, fille de Godemar de Linières et de Marguerite de Pressigny, et en eut 3 enfants: Jean, qui suit, Geoffroy, doyen de l'église de Tours puis évêque de Laon, décédé en juillet 1370, et un autre Geoffroy, dont nous parlerons plus loin. Jean Le Meingre mourut à Dijon en mars 1368 et fut enterré dans l'église collégiale de Saint-Martin de Tours. Sa femme décéda à Tours vers 1406 et eut sa sépulture dans la même église. Vers 1374, elle avait rendu hommage à l'archevêque de Tours pour son fief de La Bourdaisière.
- Jean Le Meingre, dit Boucicaut, second du nom, maréchale de France, comte de Beaufort, vicomte de Turenne, né à Tours en 1366, se trouva à la bataille d'Azincourt où il commandait l'avant-garde de l'armée. Fait prisonnier et emmené en Angleterre, il mourut en 1421 au château d'Esbeck. Son corps, rapporté à Tours, fut inhumé dans l'église collégiale de Saint-Martin. De son mariage avec Antoinette de Beaufort, fille de Raimond de Beaufort, vicomte de Turenne, il n'eut qu'un fils, Jean, qui périt à la bataille d'Azincourt âgé de 21 ans.
- Geoffrey Le Meingre, dit Boucicaut, frère du précédent, hérita de tous ses biens. Outre la terre de La Bourdaisière, il posséda les seigneuries de Saint-Luc, de Bulbone et de Roquebrune, et fut gouverneur du Dauphiné. Il épousa, en premières noces, Constance de Saluces, dont il n'eut pas d'enfants, et, en secondes noces (contrat du 21 février 1421), Isabeau de Poitiers. De ce dernier mariage naquirent 2 enfants: Jean et Louis. Geoffrey Le Meingre mourut avant 1441.
- Pierre de Champagne, seigneur de Champagne, en Anjou, et de La Bourdaisière, appartenait à la famille des Champagne de Parçay et de Tucé, qui a fourni un lieutenant-général et un grand-bailli-gouverneur de Touraine. Il épousa Marie de Laval. Par acte du 4 mai 1482, il vendit La Bourdaisière au suivant, pour 1.200 écus d'or à la Couronne.
- Louis de la Mézière, maire de Tours (1477), conseiller et maître d'hôtel du roi, eut une fille, Charlotte, dame de La Bourdaisière, qui épousa Nicolas Gaudin.
- Nicolas (ou Nicole) Gaudin, marchand puis notaire, secrétaire du roi et maire de Tours, et Charlotte, sa femme, vendirent la terre de La Bourdaisière, par acte du 14 avril 1494, pour 4.000 écus d'or soleil, coin du roi.
- Victor Gaudin, argentier de la reine, seigneur de Thuisseau, eut, de son mariage avec Agnès Morin, une fille, Marie, qui porta la seigneurie de La Bourdaisière dans la famille Babou. Il était mort avant mai 1504. C'est ce qui résulte d'un acte par lequel Méry Marchandeau vendit le fief de La Ralluère à Agnès Morin, qui est qualifiée de veuve.
- Philibert Babou d'abord conseiller du roi, grenetier à Bourges, puis argentier du roi et surintendant des finances, était fils de Laurent Babou, seigneur de Givray et du Solier, en Berry. Par contrat du 28 avril 1510, il épousa Marie Gaudin, et son mariage fut célébré au château de La Bourdaisière. Sa fortune, déjà considérable, s'augmenta encore par suite des faveurs du roi et de Louise de Savoie, régente du royaume, qui le promurent à diverses fonctions très lucratives et créées pour lui. Il fit son testament le 9 septembre 1557 et mourut peu de temps après. D'accord avec sa femme, il avait fondé, en 1544, la chapelle de Bondésir, dans la paroisse de Montlouis. Marie Gaudin fit reconstruire, en 1520, le château de La Bourdaisière, réservant seulement l'ancien donjon. Elle vivait encore en 1558. De son mariage naquirent 8 enfants: Jean, dont on parlera plus loin; Jacques, doyen de Saint-Martin de Tours, évêque d'Angoulême, mort le 26 novembre 1532; Philibert, doyen de Saint-Martin de Tours, évêque d'Angoulême, cardinal, décédé le 15 janvier 1570; Léonor, panetier du roi; Claude, femme de Nicolas Papillon, baron du Riau; Antoinette, mariée à René des Ligneris, seigneur d'Azay; Marie, femme de Bonaventure Gillier, chevalier, seigneur de Puygarreau; Anne, abbesse de Beaumont-lès-Tours.
- Jean Babou, baron de Sagonne, seigneur de La Bourdaisière et de Thuisseau, échanson du roi et de la reine de Navarre, ambassadeur à Rome, capitaine des ville et château d'Amboise, gouverneur et bailli de Touraine, maître général de l'artillerie de France et conseiller d’État, mourut le 11 octobre 1569. Par contrat passé à Blois le 6 décembre 1539, il avait épousé Françoise Robertet, fille de Florimond Robertet, baron d'Alluye et de Brou, et de Michelle Gaillard. De ce mariage naquirent 11 enfants, entre autres, Georges, dont nous parlerons plus loin; Jean, comte de Sagonne, tué à la journée d'Arques en 1589; Françoise, femme d'Antoine d'Estrées, marquis de Cœuvres; Madeleine et Anne, abbesses de Beaumont-lès-Tours.
- Georges Babou, comte de Sagonne, seigneur de La Bourdaisière et de Thuisseau, conseiller d’État, chevalier des ordres du roi, mourut en 1607, laissant 3 enfants de son mariage avec Madeleine du Bellay, fille de René du Bellay, baron de Thouarcé, et de Marie du Bellay, princesse d'Yvetot: Georges, qui suit; Marie, qui épousa, le 23 février 1602, Charles Saladin de Savigny, dit d'Anglure; et Anne, abbesse de Beumont-lès-Tours, décédée le 13 janvier 1647.
- Georges Babou, second du nom, comte de Sagonne, seigneur de Thuisseau et de La Bourdaisière, capitaine des 100 gentilshommes de la maison du roi, fut tué en duel, en 1615. Il n'eut, de son mariage avec Jeanne Hennequin, fille de Nicolas Hennequin, seigneur du Perray, président au Grand-Conseil, qu'une fille, morte en bas âge.
- Charles Saladin de Savigny, dit d'Anglure, vicomte d'Estoges, baron de Rosne, fils de Chrétien de Savigny, seigneur de Rosne, fut seigneur de La Bourdaisière, du chef de sa femme, Marie Babou, sœur et héritière de Georges Babou. Celle-ci est qualifiée de dame de cette seigneurie dans un acte de 1617. Elle eut 3 enfants: Marie-Anne, Antoine et Gabrielle.
- Marie-Anne Saladin d'Anglure de Savigny, mariée à Charles de Livron, marquis de Bourbonne; Antoine et Gabrielle Saladin de Savigny possédaient, indivis, la terre de La Bourdaisière, en 1628-1629. Antoine et Gabrielle étaient encore mineurs.
- Le 24 mars 1629, La Bourdaisière, saisie sur les précédents, fut mise au enchères et adjugée, par décret, à Jeanne Hennequin, veuve de Georges Babou, second du nom, et qui avait épousé, en secondes noces, Gilbert Filhet, écuyer, seigneur de la Curée, gentilhomme ordinaire du roi et lieutenant-général en Vendômois.
- Nicolas-Alexandre Gouffier, comte de Gouffier, marquis de Crèvecœur, seigneur de La Bourdaisière, épousa, en premières noces, Élisabeth de la Curée, et, en secondes noces, Élisabeth du Faur, fille de François du Faur, seigneur de la Roderie, capitaine aux gardes, et d'Anne de Gyvez. Il était fils de Henri-Marc-Alphonse-Vincent Gouffier, seigneur de Crèvecœur, de Bonnivet et de Casable, et de Anne de Mouchy. Élisabeth du Faur mourut au château de La Bourdaisière le 2 décembre 1660 et fut inhumée dans la chapelle de Notre-Dame de Bondésir.
- Charles-Louis Gouffier, marquis de Bonnivet, Marguerite-Antoinette, Marie-Anne et Catherine-Angélique Gouffier, enfants du premier mariage de Nicolas-Alexandre Gouffier, possédèrent la terre de La Bourdaisière par indivis. Par acte du 16 juin 1674, cette terre fut vendue par décret et adjugée à Georges de Pelissary.
- Georges de Pelissary, écuyer, seigneur de La Bourdaisière, de Thuisseau, Saint-Martin-le-Beau, Montlouis, Greux, Pelent, Coustard, Bureau, la Mairie, Mosny, la Coste, Ervau, etc..., trésorier général de la marine, épousa Madeleine Bibaud. Il mourut avant 1677. En 1678, Madeleine Bibaud rendit hommage, au nom de ses enfants mineurs, pour la terre de La Bourdaisière.
- Barthélemy de Pelissary, écuyer, Madeleine-Angélique, Julie et Anne de Pelissary, enfants de Georges de Pelissary et de Madeleine Bibaud, étaient encore mineurs en 1683. Par acte du 24 mai 1683, leur mère et tutrice vendit la terre de La Bourdaisière et les fiefs qui en dépendaient au suivant.
- Philippe de Courcillon, marquis de Dangeau, comte de Nesle et de Civray, baron de Sainte-Hermine, de Saint-Amand, de Château-du-Loir, de Lucé et de Bressuire, seigneur de La Bourdaisière et de Chausseroie, gouverneur de Touraine, grand-maître des ordres de Notre-Dame-du-Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, conseiller d’État, était fils de Louis de Courcillon, seigneur de Dangeau, et de Charlotte des Noues de la Tabarière. En premières noces, il épousa Françoise Morin, décédée le 22 mars 1682, et en secondes noces (1686), Marie-Sophie de Bavière de Lewestein. De ce mariage, naquit Philippe-Égon de Courcillon, colonel du régiment de Furstemberg, gouverneur de Touraine (1712), décédé le 20 septembre 1719. Philippe de Courcillon mourut le 9 septembre 1720, âgé de 84 ans. Il avait cédé l'usufruit de la terre de La Bourdaisière à sa belle-sœur, qui suit.
- Catherine-Charlotte de Wollenvod, veuve du comte de Marne et du prince Emmanuel de Furstemberg, et sœur du cardinal de Furstemberg, évêque de Strasbourg, mourut au château de La Bourdaisière le 4 avril 1726 et fut inhumée dans la chapelle de Notre-Dame de Bondésir.
- Sophie-Marie de Courcillon, fille unique de Philippe-Égon de Courcillon, marquis de Dangeau, et de Françoise de Pompadour de Laurière, prit possession de la seigneurie de La Bourdaisière et des fiefs de Montlouis, du Coudray, de la Coste et de Thuisseau, etc..., après la mort de sa tante, Catherine-Charlotte de Wollenvod. Elle épousa, en premières noces, le 17 janvier 1729, Charles-François d'Albert d'Ailly, duc de Pecquigny, colonel d'infanterie, fils de Louis-Auguste d'Albert d'Ailly, duc de Chaulnes, et de Marie-Anne-Romaine de Beaumanoir. Charles-François d'Albert d'Ailly, seigneur de La Bourdaisière et de Nouis, du chef de sa femme, rendit hommage, le 26 août 1730, pour la terre de Nouis relevant du château de La Haye. Il mourut le 14 juillet 1731, n'ayant eu qu'une fille morte en bas âge. Sa veuve contracta un second mariage avec Hercule Mériadec, prince de Rohan et de Soubise, lieutenant-général des armées du roi et pair de France. Après sa mort, qui eut lieu en avril 1756, tous ses biens passèrent au suivant.
- Charles-Philippe d'Albert, duc de Luynes et de Chevreuse, comte de Montfort et de Tours, pair de France, seigneur de La Bourdaisière, fils de Honoré-Charles d'Albert, comte de Tours, duc de Montfort, maréchal des camps et armées du roi, et de Marie-Anne-Jeanne de Courcillon (celle-ci, fille unique de Philippe de Courcillon, marquis de Dangeau, et de Françoise Morin, sa première femme). Il mourut au château de Dampierre, le 2 novembre 1758, laissant, de son mariage avec Louise-Léontine-Jacqueline de Bourbon-Soissons, princesse de Neufchâtel, Marie-Charles-Louis, qui suit, et 2 filles.
- Marie-Charles-Louis d'Albert, duc de Luynes et de Chevreuse, prince de Neufchâtel et de Wallengin, colonel général des dragons, gouverneur de Paris, né le 24 août 1717, épousa, en premières noces, Thérèse-Pélagie d'Albert de Grimberghen (22 janvier 1735), et, en secondes noces (10 juin 1738), Henriette-Nicole d'Egmont-Pignatelli. De la première alliance naquit un fils, mort en bas âge; de la seconde, sont issus plusieurs enfants, entre autres, Louis-Joseph-Charles-Amable d'Albert, duc de Luynes. Par acte du 16 novembre 1768, Marie-Charles-Louis d'Albert céda, par suite d'un échange, la terre de La Bourdaisière au suivant.
- Étienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul-Amboise, pair de France, ministre et secrétaire d’État, gouverneur du pays des Vosges, seigneur de La Bourdaisière, mourut à Paris le 8 mai 1785, et fut inhumé le 13 mai, dans le cimetière de Saint-Denis d'Amboise. Il était né le 28 juin 1719, et avait épousé, le 12 décembre 1750, Louise-Honorine Crozat du Châtel, dont il n'eut pas d'enfants.
- Jacques de Choiseul-Stainville, comte de Stainville, baron de Dommanges-aux-Eaux, lieutenant-général des armées du roi, et Charlotte-Eugénie, comtesse de Choiseul, abbesse de Saint-Louis, à Metz, frère et sœur du défunt et ses seuls héritiers, par suite de la renonciation de Béatrix, comtesse de Choiseul, épouse séparée de biens d'Antoine, duc de Grammont, vendirent, en 1786, le duché de Choiseul-Amboise, la terre de La Bourdaisière et autres domaines voisins, au suivant.
- Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, d'Amboise, de Château-Landon, prince d'Anet, comte d'Eu, amiral de France, né le 15 novembre 1725. Il comparut par fondé de pouvoir à l'assemblée de la noblesse de Touraine pour l'élection des députés aux États généraux, en 1789.
Le château de La Bourdaisière fut vendu comme bien
national, le 11 décembre 1794, sur Louise-Marie-Adelaïde de
Bourbon-Penthièvre, veuve de Philippe d'Orléans, fille du duc de
Penthièvre, qualifiée de déportée dans le procès-verbal d'adjudication.
Il fut acheté pour 183.000 livres, par Armand-Joseph Dubernad,
négociant à Morlaix (Finistère), qui acquit aussi le parc de La
Bourdaisière, clos de murs, et d'une étendue de 69 arpents, pour
110.000 livres.
Il a été possédé ensuite par le baron
Angellier (Joseph-Jérôme-Hilaire), ancien préfet, chevalier de la Légion
d'honneur, décédé en 1857. Puis, il a appartenu au baron Angellier
(Gustave-Louis-Charles), fils du précédent.
Il y avait dans l'enceinte du château,
une chapelle placée sous le vocable de saint Jérôme qui est mentionnée
dans divers actes des XVIIe et XVIIIe siècles.
D'autres actes parlent d'une maison
appelée Le Sauvage qui se trouvait dans les jardins dépendant du manoir.
Cette maison n'existait plus en 1684, comme l'indique un procès-verbal
du 3 mars 1684.
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