Historique du nom: La Championnière (1583), La Championnière (1584, 1596, Archives de Veigné), La Championnière (1639, Rôle des fiefs de Touraine, rôle de Montbazon), La Championnière (1677, Archives nationales, Y234-4), La Championnière (1739, Archives de Veigné), La Champronniere (1765, Carte de Cassini), La Championière (1796, Archives 37, 1Q444-387, Biens nationaux), La Championnière (1820, Carte de l'état-major), La Championière (1824, Cadastre B2), La Championnière (1844, acte Jacquet Tuffière/Montbazon), La Championnière (1864, acte Scoumanne/Tours), La Championnière (1958, Cadastre AI), Château de la Championnière (2014, Carte IGN).
Ce fief, ayant un revenu annuel de 50 livres en 1639, relevait de La Carte-Ballan, à foi et hommage simple, et, pour une partie, du château de Montbazon. Guillaume Odart, chevalier, fils de Guyon Odart, chevalier, seigneur du Champ-d'Oiseau, a possédé ce domaine. Il mourut en 1450. Vers 1460, Jean Odart, chevalier, seigneur du Champ-d'Oiseau et de La Varenne, conseiller et chambellan du roi, héritier de Guillaume Odart, vendit La Championnière, pour 1.000 livres, à Gervais Goyet, écuyer, seigneur de La Raturière. Jean Goyet, écuyer, était propriétaire du même fief en 1576. Après lui, on trouve: un autre Jean Goyet, écuyer, 1612; François Goyet, écuyer, 1692; Jean Guimier, seigneur de La Joumeraie, fourrier des logis du roi, mort avant 1699; Madeleine Françoise et Madeleine Bretel, dames de La Championnière, en partie, en 1705; Jean Guimier, officier du roi, cité dans un acte du 21 avril 1720; Jean Martin Guimier, officier de la Monnaie de Tours, 1751-1756; Nicolas Bunault de Rigny, chevalier, seigneur de La Grand-Maison, chevalier de Saint-Louis. Il comparut, en 1789, à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine. La Championnière passa ensuite dans la maison de Rohan Guémené, sur laquelle elle fut vendue comme bien national, le 9 juillet 1796, et adjugée à Jacques Mathurin Rouillé. Le lendemain, ce dernier, en l'étude de Me Juge, revendit le domaine à Jean Guillaume.
Celui-ci, né le 24 août 1734 dans l'Aisne, était fils d'un marchand drapier. Le 22 septembre 1796, âgé de 62 ans, il comparaît devant Me Pescherard-Fontaine, pour la rédaction de son contrat de mariage. Il était dit demeurant ordinairement à Loches, quartier des Ponts, et actuellement en sa maison de la Championnière, commune de Veigné. La fiancée, Marthe Sophie, fille de Robert Pierre Leroyer Chantepie, vérificateur général des domaines de Touraine, née le 13 janvier 1777, n'a que 19 ans. Le marié apportait la propriété de Thorigny, la métairie de Bourg-Cocu et borderie du même nom, le domaine de La Tremblais, Saint-Laurent, le lieu de La Championnière. De sa mère, Marie Françoise Lemaître de la Brosse, Marthe Sophie tenait la moitié de la métairie de L'Angellerie à Château-Neuf (Mayenne), la moitié d'une pièce de pré aux Rosiers (Maine-et-Loire) et la moitié d'une rente de 28 livres au principal de 560 livres. Le contrat signé dans l'après-midi au domicile du citoyen Besnard, beau-frère de la future chez lequel elle habitait depuis environ un an, faubourg de la Voie-Neuve, fut suivi du mariage célébré à l'hôtel de ville de Loches, à dix heures du soir, par Jean Picard Ouvrard, agent municipal.
Devenue veuve, Marthe Sophie Leroyer de Chantepie, se remaria à Jérôme Roche Bailly de Saint-Roch, avec lequel elle demeurait à La Championnière, quand elle céda la propriété, le 16 juin 1825, à M. Chabert de Praille, pour 22.000 francs. La totalité de cette somme était encore due lors du décès de M. de Saint-Roch, arrivé à Veigné le 24 novembre 1838. Or, quand le 12 août 1844, Jean Baptiste Emmanuel Boistel de Fresnes, de Couzières, agissant comme mandataire d'André Mathieu Chabert de Praille, chef de bataillon en retraite, chevalier de Saint-Louis et de la Légion d'honneur, vendit La Championnière, pour 32.000 francs, à Léon Durand, qui fut président du tribunal de commerce de Tours en 1852. Le 2 août 1864, le domaine fut revendu par sa veuve, Louise Thérèse Mitouflet, à Hilarion Bresson et son fils Lazare. Quatre ans plus tard, Lazare Bresson cédait à Louis Girault, marchand de chaussures, La Championnière qui passera, le 24 mars 1882, à Jules Joseph Marie Roche, confiseur, rue Royale à Tours. Par héritages successifs en ligne directe, le domaine appartenait en 1979 à son arrière-petite-fille, Suzanne Delaunay, qui le reçut en second lot d'un partage effectué le 13 mai 1939.
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