Historique du nom: Pré du Pressoir (1556, Archives 37, E295), Le fief du Pressouer (1639, Rôle des fiefs de Touraine, rôle de Chinon), Le Pressoir Cendrier (1707, Archives 37, C600, E4, E5, E146, E158, E295), Le Pressoir (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Le Pressoir (1795, Archives 37, 1Q125-652-653, Biens nationaux), Le Pressoir (1820, Carte de l'état-major), Le Pressoir (1831, 1967, Cadastre C2), Château du Pressoir (2013, Carte IGN).
Ce fief relevait de Roncée. En 1556, il appartenait à Jacques de la Roche; en 1606, à Florent de Guyot, conseiller du roi et maître d'hôtel ordinaire de sa maison; en 1669, à Pierre Barjot, comte de Roncée, capitaine de cavalerie, tué lors de la bataille de Seneffe le 11 août 1674; en 1700, à l'abbé Alexis Barjot de Moussy, grand-archidiacre de Rodez. Quand il décéda, le 23 février 1705, ses neveux renoncèrent tous à l'héritage: René, second du nom, marquis de Moussy, Alexis, comte de Roncée, et François Robert de Comprond, époux de Marie Charlotte leur sœur. Ce fut Charles Barjot, son petit-neveu, alors mineur, fils de René, qu'un conseil de famille désigna comme seul héritier sous bénéfice d'inventaire. Un tuteur honoraire, Me Honoré Chesnel, bourgeois de Paris, fut désigné pour veiller à ses intérêts. Le Pressoir fut acheté, le 23 mars 1707, par N. Le Febvre de Caumartin, pour 25.100 livres; mais René, marquis Barjot de Moussy, exerça contre lui le droit de retrait féodal et repris ce domaine en remboursant le prix ci-dessus indiqué. Mais Charles mourut à 20 ans, le 22 novembre 1712.
Son père, René Barjot, second du nom, chevalier, seigneur de Roncée, Crouzilles, Panzoult, marquis de Moussy, né le16 janvier 1658, mort le 17 mai 1729, était guidon des gendarmes de Bourgogne en 1680. Il se maria, le 27 mai 1691, avec Louise Johanne de la Carre de Saumery, fille du gouverneur et grand bailli de Blois et gouverneur de Chambord, qui lui donna au moins deux fils, Charles et Alexis, né à Paris le 16 décembre 1695. En 1726, il s'unit à Geneviève Alphonsine Borderie de Vernejoux. Ils eurent au moins un fils, Paul Jean Baptiste, et trois filles.
Paul Jean Baptiste Barjot, chevalier, d'abord appelé le comte de Roncée puis marquis de Moussy, serait né le 11 juin 1731. A 18 ans, en mars 1749, il était sous-lieutenant dans la gendarmerie et se maria, le 14 juin 1751, en l'église Saint-Roch de Paris, avec Julie Marie Sophie Hurault de Vibraye, dame de compagnie de la princesse de Condé, puis de la comtesse d'Artois. Il participa à la guerre de sept ans et fut grièvement blessé, le 1er août 1759, à la bataille de Minden. Il mourut à Loches le 14 juin 1796.
De son mariage était née une fille, Marie Joséphine Caroline Barjot de Roncée, qui fut baptisée en l'église Saint-Sulpice de Paris, le 22 décembre 1759. Vingt ans plus tard, le 11 novembre 1779, elle épousa Jean Louis Marie Le Bascle d'Argenteuil qui était gendarme de la maison du roi en 1773, puis maître de camp de cavalerie et lieutenant général en survivance des provinces de Champagne et de Brie. Ils eurent au moins deux enfants, Blanche Joséphine et Hippolyte Louis René Charles qui, le 28 mai 1825, demandèrent à bénéficier des indemnités pour les biens vendus sur les émigrés.
En 1789, Jean Louis Marie le Bascle d'Argenteuil avait comparu par fondé de pouvoir à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine à cause de Marie Joséphine Caroline Barjot de Roncée, son épouse. Pendant la Révolution, il se cacha, sans quitter la France, mais il fut inscrit sur la liste des émigrés et ses biens furent saisis. A cette époque, et depuis longtemps, Le Pressoir n'était plus qu'une simple métairie qui était affermée à Louis Boué, marchand à Chinon, et à sa femme Anne Desrivière. Mais ils l'avaient eux-mêmes soufermée par bail passé devant Me Torterue le Jeune, le 30 octobre 1789, pour une durée de neuf ans, à compter du 25 mars 1790, à Pierre Beaupuy qui leur versa 1.300 livres.
Le Pressoir fut donc saisi sur Jean Marie le Bascle d'Argenteuil et vendu comme bien national. Pour cela le domaine fut divisé en 12 lots. Le premier, que l'on appela métairie de la Haut-Cour, était la partie habitée par Pierre Beaupuy. Celui-ci s'en rendit adjudicataire, le 11 mai 1795, pour 60.800 livres. Le second lot était composé de bâtiments consistant en 6 chambres dont 4 à cheminée et dans l'une desquelles est le pressoir, l'écurie, grenier et fenil dessus, une grande fuye. Ils furent adjugés, pour 61.200 livres, ce même jour, à Pierre Beaupuy. Tous les autres lots comprenaient des parcelles de terre.
Lorsque Pierre Beaupuy décéda le 30 août 1812, il laissa la propriété à son fils René et au neveu de celui-ci, son petit-fils Pierre Beaupuy. Le logis seigneurial fut attribué à René Beaupuy qui mourut au Pressoir le 22 janvier 1842. Aux termes d'un acte de donation-partage par sa veuve entre ses trois enfants, Le Pressoir échut à l'un de ses fils, Jean Beaupuy, époux de Jeanne Moron, le 30 mars 1842. Celui-ci, à son tour, en fit don, le 1er novembre 1866, à sa nièce Joséphine Beaupuy, mariée à Barthélémy Auger, et fille de son frère René qui maire de Panzoult de 1856 à 1874, habitait aussi au Pressoir.
La fille de Mme Auger se maria à un propriétaire d'Amboise, Julien Vernon, dont le petit-fils Luc vendit la nue-propriété du Pressoir, le 3 novembre 1953.
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