Marçay - Le Bois-du-Chillou

Historique du nom: Chillum (1140, Cartulaire de l’abbaye de Turpenay), Le Bois Chillou (1637, Archives 37, G290), Le Bois du Chillou (1666, Archives 37, H589), Bois du Chillou (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Le Bois du Chillou (1810, acte Blouin/Cinais), Bois-du-Chillou (1820, Carte de l'état-major), Le Bois du Chillou (1834, 1957, Cadastre E2), Le Bois du Chillou (2013, Carte IGN).
Ce fief relevait, à foi et hommage simple, du prieuré de Notre-Dame du château de Loudun qui devait recevoir, chaque année à la Saint-Michel: 3 setiers de forment, 3 de seigle et 3 d'avoine. En 1140, Adeline du Chillou légua à l'abbaye de Turpenay une rente assise sur ce domaine. En 1415, Pierre de Saint Père était le seigneur du Bois-de-Chillou.
Au XVIe siècle, le domaine était passé à la famille de Mausson. Emery de Mausson, mort avant 1589, seigneur du Bois-du-Chillou, eut une fille, Jeanne, qui épousa Anne de Rougement, et une fils, Méry, seigneur aussi de La Fourchadière, s'unit en 1586 à Marguerite de Chauveron, dame de Brizay. Ils eurent au moins un garçon, Gaspard de Mausson.
Ce dernier épousa Renée de Mondion qui figurait sur la liste des fondateurs des diverses rentes dues, en août 1637, à la chapelle du Rosaire établie en l'église Saint-Georges de Faye-la-Vineuse. Elle était dite, à cette occasion, dame de Bois-Chillou. Le ménage, habitant au domaine, eut au moins un fils, Emery, qui mourut en 1675, âgé de 64 ans.
Le 12 septembre 1652, Emery de Mausson vendit Le Bois-du-Chillou, moyennant 19.500 livres tournois, à deux frères: Armand Jean Baptiste Grenouillon, seigneur de Rouvreux, et Marguerite du Carroy, sa femme, et Godefroy Grenouillon, seigneur de La Rouvraye.
Cependant, lors de la grande enquête sur la recherche de la noblesse, Alexandre le Bossu, comparaissant le 5 octobre 1667, se disait seigneur de Marcé et de Bois du Chillou, et maintint sa qualité d'écuyer. En 1673, Guillaume Drouin acheta le domaine. Il était le fils de Jean Drouin, conseiller du roi, exerçant en 1650 la charge de lieutenant particulier à Richelieu. Celui-ci, en 1654, remplaça Pierre de la Barre comme sénéchal du duché pairie, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort en août 1668. De sa femme, Guillemine le Bourguignon, il eut plusieurs enfants dont Guillaume qui fut avocat et rendit aveu pour La Bois-du-Chillou, le 8 janvier 1685, au prieuré Notre-Dame du château de Loudun. A cette occasion, le domaine, entouré de murailles, était exempté de payer la dîme de fruits et le seigneur avait droit de haute, moyenne et basse justice. A cette époque, La Tortillière, Les Grands-Taureaux et Crousle en dépendaient.
Le 22 mars 1662, Guillaume Drouin avait épousé Marguerite Hamelin qui lui donna une nombreuse descendance. Devenu veuf en 1682, il se fit prêtre et fut curé de Saint-Pierre de Loudun de 1701 à 1717 où, le 25 mai, il fut inhumé dans son église. Son cinquième enfant, un fils né le 16 mars 1669, prénommé Guillaume comme lui, fut seigneur du Bois-du-Chillou dont il fit hommage le 1er septembre 1729. Curé de Champigny-sur-Veude, il fut le doyen du chapitre de la Sainte Chapelle de 1731 à 1741. Il y fut enterré le 26 juin 1741.
Après sa mort, Le Bois-du-Chillou passa à la famille Jahan du Fourneau. Le 1er mai 1766, les fils de Jahan du Fourneau, Pierre Christophe et Christophe Guillaume, procédèrent au partage des biens de leurs parents. Le 28 juillet 1766, Jahan du Fourneau, seigneur de Dauconnay, avocat au Parlement, juge ordinaire et criminel à Richelieu, loua à un marchand de cette ville, Augustin Le Clerc; les deux tiers de la dîme du Bois-du-Chillou, l'autre tiers, propriété de Monseigneur le duc d'Orléans, devait néanmoins être ramassé dans la grange dîmeresse du Bois-du-Chillou. Donc, à cette époque, les deux tiers de la dîme du Bois-du-Chillou était revenue à des laïcs. Un committimus de Louis XIV, du 22 août 1687; indiquait que le bénéficiaire du dernier tiers était alors Michel le Tellier, marquis de Louvois.
Le 1er août 1768, Jahan du Fourneau vendait à Alexandre Joseph Poirier de la Ripaudière, avocat au Parlement, conseiller du roi, président du grenier à sel de Richelieu, époux de Geneviève Marie Jeanne Torterue, héritière de Bel-Ébat à Assay, les deux tiers de la dîme et la dîmerie du Bois-du-Chillou. Joseph Poirier mourut le 26 mars 1776. La dîmerie du Bois-du-Chillou devint, pour moitié, la propriété de sa veuve et, pour l'autre, celle des héritiers de son mari. Le 5 août suivant, Mme Poirier donna à l'un de ses neveux, Jacques, qu'elle avait élevé dès son plus jeune âge, l'usufruit de la moitié de la dîme. Mais celui-ci, officier d'infanterie, célibataire, disparut le 8 janvier 1794, peu de temps avant sa tante, morte à 80 ans, le 29 juillet 1795, et n'en profita pas.
Vers cette époque, Le Bois-du-Chillou était devenu l'entière propriété des héritiers de Bertrand Poirier des Bournais, mais il fallut attendre 1803 pour qu'aux termes de deux actes de partage reçus par Me Cartier, notaire à Richelieu, les 9 avril et 26 avril, et passé entre: Marie Charlotte Drouin de Parçay, veuve en premières noces, de François Lambert, seigneur de La Voulte, et en secondes noces d'Alexandre Préjean Poirier des Bournais, agissant comme tutrice de ses enfants mineurs, Éléonore Charlotte et Anne Alexis; Marie Anne Poirier des Bournais, épouse de François Guillaume de la Mothe, avocat à Richelieu; Louis Préjean Poirier des Bournais, époux de Catherine Gatian de Clérambault; et Jean Bertrand Poirier de Beauvais; pour qu'il fut procédé au partage des biens de Joseph Poirier, leur oncle et grand-oncle, Louise et Marguerite Geneviève Poirier des Bournais, leurs sœurs et tantes.
Aux termes de ces actes, Le Bois-du-Chillou échut à Bertrand Poirier de Beauvais, ancien général de l'armée vendéenne. Celui-ci s'était ruiné au service du roi et ses biens étant fortement hypothéqués, il vendit Le Bois-du-Chillou, par acte passé devant Me Blouin, notaire à Cinais, le 13 août 1810, à François René Allain-Targé, procureur impérial près le tribunal civil de Saumur, puis président à la cour royale d'Angers. De son mariage, le 11 juillet 1796, avec Marguerite Jeanne Henriette Gigault de Targé, il eut d'abord un fils, François René, né le 10 août 1797, puis deux filles.
Après la mort de Mme Allain-Targé, le 5 février 1858, un partage eut lieu entre ses trois enfants.Le Bois-du-Chillou fut attribué à François, alors ancien procureur général, qui en 1862 le vendit en deux parties: le 19 janvier, la ferme avec deux chambres à feu, boulangerie, fuie au levant, puits dans la cour, fut achetée par Charles Laurin et Pauline Charton et, le 26 mars, les bâtiments au midi de la cour furent acquit par Germain Georges et sa femme, Marie Guérin. Ceux-ci rachetèrent le premier lot le 14 décembre 1871. La propriété fut l'objet d'un nouveau partage à la suite de la donation faite à leurs deux fils en 1901. Il fut alors prévu que la cour sera coupée par un mur de deux mètres de haut, avec une ouverture permettant à chacun d'utiliser le puits commun. La famille Georges a gardé Le Bois-du-Chillou jusqu'au 8 novembre 1972.

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