Le fief et seigneurie de Saint-Ouen relevait essentiellement de Château-Renault et, pour partie, d'Amboise. En 1639, ce fief avait un revenu annuel de 40 livres. Son premier propriétaire connu serait Maurice de Saint-Ouen cité en 1231, suivi de Geoffroy de la Barre qui le fut en 1251. D'après des aveux rendus à Château-Renault le 2 août 1407, le fief appartenait alors à Pierre Turpin et, le 12 janvier 1488, à Michel de Cherbaye, notaire et secrétaire du roi, marié à Jeanne Hardouin. Ses descendants en avaient encore la possession au milieu du XVIe siècle en la personne de Jean de Cherbaye.
En 1602, le seigneur de Saint-Ouen était Pierre Gabriel de Mollan, seigneur également de Fontenailles, contrôleur et intendant général des finances, qui mourut, à 62 ans, le 16 novembre 1607. Son fils, Nicolas, la même année, échangea Fontenailles contre Saint-Ouen avec son frère Pierre, prêtre, docteur en Sorbonne.
En 1668, la seigneurie était aux mains de Jean de Feydie, comte de Charmand, sur lequel elle fut saisie et adjugée, par décret au Parlement de Paris, le 29 août 1677, à Charles de Vigarany (Carlo Vigarani), qui était dit écuyer, intendant des menus plaisirs du roi. Ses deux filles partagèrent entre elles le 11 septembre 1730. Élisabeth, épouse d'Alexandre de Saint-André, grand maître des eaux et forêts d'Orléans, recueillit Saint-Ouen dont elle rendit encore aveu le 11 septembre 1759. N'ayant pas eu d'enfant, ce fut son neveu, Étienne Christophe Gueffier, qui, après sa mort en 1761, hérita de Saint-Ouen qu'il vendit, le 5 mars 1762, à Jean Joseph Bertrand, chevalier d'honneur au bureau des finances de Tours, charge dont il se défit en 1776. Il mourut le 8 février 1787 à Saint-Domingue. Par acte du 28 juillet 1787, ses deux frères, Nicolas Bertrand, sieur de la Plaine, et Cyprien Joseph Bertrand du Platon, abandonnèrent à la veuve la terre de Saint-Ouen. Elle y demeurait quand elle comparut par fondé de pouvoir à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine en 1789. Le 31 juillet 1793, elle en vendit la nue propriété à M. et Mme Genty, s'en réservant la jouissance sa vie durant. Elle y finit ses jours le 2 septembre 1803. Dès le 22 mars 1807, Saint-Ouen était revendu à Alexandre Louis Lachevardière, consul de sa Majesté en Basse-Saxe et Hambourg, puis le 29 août 1809, à Jacques Pierre Orillard, comte de Villemanzy, intendant général du Rhin, descendant d'une vieille famille d'Amboise. Comte d'empire, pair de France, ancien sénateur, il décéda à Versailles le 3 septembre 1830 et, le 19 novembre suivant, son épouse, née Baudon, mourait à Saint-Ouen. Un partage du 7 juin 1831 attribua cette terre à l'aînée des trois filles, Élisabeth, vicomtesse de Saintenac. Avec son mari, le 24 septembre 1833, elle vendit à Charles Louis Ernest, vicomte de Gourjault. Lui était né le 10 novembre 1800 à Daltona (Danemark), son père ayant émigré.
Auditeur au Conseil d’État en 1825, il donna sa démission en 1830. L'année précédente, il avait épousé par contrat signé à Paris par le roi et la famille royale le 19 mai 1829, Anne Rose Charlotte Butel de Sainteville. Devenu marquis de Gourjault à la mort de son père, il fut en 1833 parrain d'une cloche nommée Marie. Son fils, Charles Emmanuel Maurice, né à Saint-Ouen le 24 octobre 1845, qui hérita du domaine, fut maire de la commune à partir du 11 février 1874. Il se maria à Paris, le 6 février 1875, avec Marie Valentine Ancel, dont il eut trois filles qui, à son décès le 16 mars 1888, étaient encore mineures. Devenues respectivement Mme Monti de Rezé, Mme la comtesse d’Étampes et Mme Charrette de la Contrie, elles cédèrent le château natal, le 17 novembre 1904, au comte de Lautreppe dont le frère, Félicien, ingénieur chimiste, en hérita en 1919.
Celui-ci habitant Arcachon, où il mourut le 27 mars 1928, laissa pour légataire universelle sa veuve Olga de Kraft épousé à New-York le 3 juillet 1903. Celle-ci vendit la propriété, le 7 janvier 1939, à la Société civile immobilière des immeubles de Saint-Ouen-les-Vignes qui devint ensuite la Société civile immobilière du littoral français. Le 20 novembre 1950, le château était acheté par la Caisse d'allocations familiales des marins du Commerce, qui y installa une colonie de vacances.
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