Ce village s'est appelé: Stabulium (1250, charte de Saint-Martin de Tours), Stabolium (1267, charte de l’abbaye de la Merci-Dieu), S. Martinus de Pressegneio
(XIIIe siècle, cartulaire de l'archevêché de Tours), Saint-Martin
d’Étableau (XVIIIe siècle, carte de Cassini), Saint-Martin d’Étableau
(1812, cadastre d’Étableau), Étableaux (1821), Étableau (1968,
cadastre), Étableau (2013, carte IGN).
Étableau est une ancienne paroisse qui
était dans le ressort de l'élection de Chinon et qui dépendait du
doyenné du Grand-Pressigny et de l'archidiaconé d'Outre-Vienne. En 1793,
elle faisait partie du district de Preuilly. Par ordonnance royale du
31 janvier 1821, elle fut réunie à la commune du Grand-Pressigny.
En 1764, on comptait dans Étableau 116 feux; en 1801, 566 habitants; en 1804, 577 habitants; en 1810, 523 habitants.
Jadis, une foire se tenait dans
cette paroisse, le 25 novembre, fête de sainte Catherine. Elle avait été
établie en 1366, par lettres patentes du roi Charles et sur la demande
de Jean le Meingre, dit Boucicaut, maréchal de France. Elle a été
supprimée à la Révolution.
L'église, dédiée à saint Martin, existe
encore. Depuis la Révolution, elle est à usage de servitudes. Construite
en 1555, sur les fondations d'un édifice plus ancien qui tombait en
ruines, elle fut consacrée le 10 avril 1556, ainsi que le constatait une
inscription placée au grand autel. Des réparations assez importantes
furent faites au chœur et au clocher en 1778.
Dans cette église, on observait les reliques de saint Martin, de saint Étienne, des Dix mille martyrs et des Onze mille vierges.
La cure possédait un petit domaine, appelé La Folie, situé près du Riveau.
Il existait à Étableau un prieuré appelé le prieuré de Saint-Martin ou du Bougneuf, et qui appartenait à l'abbaye de Pontlevoy. Celle-ci avait le droit de présentation au titre curial.
Curés d’Étableau:
Jacques Roy, 1579; Noël Moreau, 1604; François Auvray, 1638; Brice
Marchand, 1664; Charles Chauvin, 1692; Jacques Chévrier, 1705; Antoine
Monsnier, 1733; Henri de la Motte, 1737; Charles Barat, 1748; Pierre
Chevalier, 1773; Louis-Jacques Drouard, 1781.
Étableau était une châtellenie relevant
du château de Sainte-Julitte à foi et hommage lige. Le château était un
des mieux fortifiés de la contrée. Il était encore en assez bon état
en 1791. Depuis, il a été en grande partie démoli. Ses ruines, qui
dominent la vallée de la Claise, présentent un aspect imposant. On
présume qu'il fut construit au XIIe siècle.
Dans l'enceinte des fortifications, se
trouvait une chapelle dédiée à sainte Catherine et dont il n'existe
aujourd'hui aucune trace. Cette chapelle était le but de nombreux
pèlerinages, particulièrement le 25 novembre. Elle est mentionnée dans
le Registre de visite des chapelles du diocèse de Tours, en 1787. Étienne Valladon en était chapelain en 1638; N. Agier, en 1789.
Maurice de Craon, sénéchal héréditaire
de Touraine, vivant en 1226-1250, est le premier seigneur connu
d’Étableau. Son successeur fut Renaud de Pressigny, qui est cité dans
une charte de l'abbaye de la Merci-Dieu, de mai 1267. Jeanne, femme de
Renaud, donna à cette abbaye 60 arpents de landes situés entre la
Claise et la commanderie de L’épinat.
Elle eut une fille, Marguerite, qui
épousa Godemar de Linières, veuf d'Agnès de Sancerre, et eut en dot la
terre d’Étableau. De ce mariage naquirent: Godemar II, seigneur de
Mereville; Jean, évêque de Viviers; Isabeau, femme du sieur de
Châteauneuf; Florie, mariée à Jean le Meingre, dit Boucicaut, maréchal
de France et lieutenant-général au gouvernement de Touraine.
Jean le Meingre devint, par ce mariage,
seigneur de la châtellenie d’Étableau, échue à sa femme dans le partage
de la succession de sa mère. Il mourut à Dijon en mars 1368, laissant 3 enfants: Jean, comte de Beaufort; Geoffroy et Oudart, maître
d'hôtel de la reine.
Geoffroy le Meingre, second fils de
Jean, seigneur d’Étableau, du Bridoré, du Luc, de Roquebrune et de
Bulbone, chambellan du roi et gouverneur du Dauphiné, épousa en
premières noces Constance de Saluces, et en secondes noces (le 21
février 1421), Isabeau de Poitiers, fille de Louis de Poitiers, seigneur
de Saint-Vallier, et de Catherine de Giac. Il eut 2 enfants de ce
mariage: Louis et Jean, seigneurs du Bridoré (1463).
Vers 1450, André de Villequier, vicomte
de la Guerche, seigneur de Montrésor, de Menetou-Salon et de
l'Île-d'Oléron, acheta, à la famille le Meingre, la terre d’Étableau. Il
mourut à Preuilly, le 1er juillet 1454. Antoinette de Maignelais, sa
veuve, est qualifiée de dame d’Étableau dans un acte du 23 janvier 1465.
Il eut 2 enfants: Artus et Antoine. Ceux-ci, en 1489, étaient en
procès au sujet du partage des biens de la succession paternelle. Un
arrêt du parlement, du 24 juillet 1489, décida qu'Artus, l'ainé,
prendrait la moitié des domaines d’Étableau, de la Guerche et de
Montrésor, et qu'Antoine aurait l'autre moitié, mais sans avoir aucun
droit sur les manoirs et sur les justices.
Antoine de Villequier, conseiller et
chambellan du roi, mourut en 1490, laissant, de son mariage avec
Charlotte de Bretagne, un fils unique, François, qui fut comme lui,
seigneur d'une partie d’Étableau et décéda sans postérité.
Artus de Villequier, frère d'Antoine,
vivait encore en 1505. De son mariage avec Marie de Monberon, il eut un
fils, Jean-Baptiste, qui fut vicomte de La Guerche et seigneur
d’Étableau. Celui-ci épousa en premières noces Jacqueline de Miolans,
décédée en 1518 et dont il eut René de Villequier, mort avant 1520. D'un
second mariage contracté le 28 mai 1519, avec Anne de Rochechouart, il
eut: Claude, René et Jacqueline, femme de Claude Savary, marquis de
Lancosme. L'aîné, Claude, baron de Villequier, vicomte de la Guerche et
seigneur d’Étableau, gouverneur de Paris, épousa Renée d'Appelvoisin,
fille de Guillaume d'Appelvoisin, seigneur de La Rochedumaine, et
d'Anastasie de la Béraudière, et en eut Georges qui mourut avant lui, en
1591.
Par testament du 8 avril 1571, Anne de
Rochechouart, veuve de Jean-Baptiste de Villequier, fonda 4
services par an dans l'église d’Étableau et légua à la cure, pour cette
fondation, une rente de 33 livres.
Claude de Villequier fit son testament
le 14 avril 1595 et mourut peu de temps après. La châtellenie d’Étableau
et la vicomté de La Guerche passèrent, par héritage, aux mains de son
frère René de Villequier, dit le Jeune, qui épousa, en premières noces,
Françoise de la Marck, et en secondes, Louise de Savonnières. Du premier
mariage naquit Charlotte-Catherine, femme de François d'O, seigneur de
Fresnes; du second, Claude de Villequier, qui mourut à Fontainebleau, en
1604, âgé de 19 ans.
René de Villequier mourut vers 1599. Sa
veuve se remaria à Martin du Bellay, prince d'Yvetot, qui est qualifié
de seigneur d’Étableau dans un titre de 1601. Après sa mort, cette terre
et celle de la Guerche échurent, par héritage, à Charlotte-Catherine de
Villequier, veuve de François d'O, et qui avait épousé, en secondes
noces, Jacques d'Aumont, baron de Chappes. Ce dernier mourut à Paris, le
14 juillet 1614, laissant: César, marquis de Clervaux et vicomte de la
Guerche; Antoine, duc d'Aumont, marquis d'Isles, pair et maréchal de
France, décédé le 11 janvier 1669; Roger, évêque d'Avranches; Charles,
marquis d'Aumont; Jacques-Emmanuel, seigneur d'Aubigny; Anne, mariée, en
premières noces, à Antoine Potier, seigneur de Sceaux, et en secondes,
Charles, comte de Lannoy.
Charles, marquis d'Aumont, quatrième
fils de René, lieutenant-général des armées du roi, eut Étableau en
partage. Il mourut à Spire, en 1644, d'une blessure qu'il avait reçue au
siège de Landau.
La châtellenie d’Étableau avait été
acquise de Charles d'Aumont, vers 1637, par Pierre Brulart, marquis de
Sillery et de Puisieux, baron du Grand-Pressigny, secrétaire du roi et
ambassadeur en Espagne. Depuis cette époque jusqu'à la Révolution,
Étableau eut pour seigneurs les barons du Grand-Pressigny.
On voit, par un aveu rendu le 7 mars
1410 à Florie de Linières, par Gauvain d'Aloigny, que le fief des Rivaux
relevait d’Étableau à foi et hommage plain.
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