Historique du nom: Conventus Luciacensis; Sanctus Michael Lucizensis, de Lucezio, Luxexium (1138, 1139, Cartulaire de Thiron, charte 221), Monasterium Lucediense (1190, Cartulaire de Noyers, chartes 643, 657), Sancta Maria de Lucezio (1195), Monachi de Nemore Auberici, vicinos de Nemore Auberici (1247, Querimoniae Turonum), De Bosco Alberici, Turonensis Diocesis (1320, Cartulaire de l’archevêché de Tours), Abbacia de Bosco Alberici (vers 1330, Pouillé de Tours), Abbati de Bosco Alberici (fin XIVe siècle, Pouillé de Tours), Abbatia de Bosco Alberici (fin XIVe siècle, Pouillé de Tours), Bois Aubry (1415, Archives nationales, JJ168-238-153), Abbas de Bosco Alberici, Turonensis (1516, Cartulaire de Thiron, charte 419), Monasterium Sancti Michaelis de Bosco Alberici (1566), Bois Aubry (1750, Archives 37, 2C, Tours), Bois Aubry (1765, Carte de Cassini), Bois Aubry (1792, Archives 37, 1Q99-656, Biens nationaux), Bois Aubry (1820, Carte de l'état-major), Bois Aubry (1836, Cadastre C2+D1), Bois Aubry (1858, acte Dufour/Paris), Bois Aubry (1939, Cadastre C2+D1), Bois Aubry (2013, Carte IGN).
Ce lieu abritait une abbaye de l'ordre de Saint-Benoît. Au début du XIIe siècle, Luzé, appelé depuis Bois-Aubry, n'était qu'un simple prieuré appartenant à l'abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron. Vers 1138, les religieux de ce monastère conçurent le dessein d'ériger leur prieuré en abbaye et en firent part à l'archevêque de Tours, Hugues, qui les félicita, tout en promettant de protéger l'entreprise et en leur accordant, pour l'établissement projeté, tous les droits qu'ils exerçaient déjà dans les autres abbayes de leur ordre. L'année suivante, l'érection fut décrétée, et un seigneur, nommé Brice de Cheillé, donna aux moines le lieu appelé Saint-Michel de Luzé, autant de terrain que 24 bœufs pourraient labourer, et d'autres terres pour créer des jardins ou planter de la vigne. L'archevêque de Tours consacra l'église abbatiale vers 1140.
Dès 1131, le prieuré possédait des biens assez importants notamment le moulin de Lacu, qui lui avait été donné par Gilbert de Chougnes, du consentement de sa femme Milcende, de ses fils, Hernous et Thibault, et de sa fille, Odeline. D'autres dons, provenant de divers seigneurs de la contrée, augmentèrent sensiblement par la suite les propriétés de l'abbaye, et c'est ainsi qu'un demi-siècle après sa fondation, elle put consacrer des sommes assez importantes à l'établissement d'un prieuré, à La Bruère, paroisse de Neuilly-le-Brignon. Le terrain sur lequel la construction eut lieu avait été donné aux moines par Girard de Couhé, baron de La Haye, à condition qu'ils y fonderaient une chapelle sous le vocable de saint Jacques (1165). Cette donation est relatée dans un aveu rendu au baron de La Haye, le 28 octobre 1529, par le prieur Odet Guérin. Dans le siècle suivant, le prieuré perdit son nom primitif de La Bruère et fut appelé Saint-Jacques de la Lande.
L'abbaye possédait aussi les fief et prieuré de Saint-Blaise, situés dans la paroisse de Luzé. Le fief relevait de Boizé.
En 1229, elle vendit, moyennant une rente, à Auché de la Lande, un hébergement nommé la Herbelotière, dans la paroisse de Neuilly-le-Brignon.
L'ancienne église abbatiale est du XIIe siècle, la tour et la flèche du XVe.
Abbés de Bois-Aubry: Clément, 1140-1149; Boson; Jean, 1189; Guillaume, 1195; M..., 1216; Renaud, 1229; B..., 1269; (Lacune de plus d'un siècle et demi); André, 1437; Philibert, 1460; Annet de Lestrac, 1464-1480; Louis de la Pause, mort en 1502; Antoine Ier de Crevant, 1502, donna sa démission en 1514; Antoine II de Crevant, 1514, donna sa démission en 1531, il mourut en 1539; Renaud de Saint-Julien, 1531, 1544; Jacques de Brenan, 1560; Jacques Bienassis, 1566, fit son testament le 20 septembre 1570; Pierre de la Baume le Blanc, évêque de Saint-Flour (1576), mort en 1592; Urbain Chevreau, cité dans un acte du 17 février 1651; Blaise Berthault, maître de musique de la chapelle du roi, décédé en 1677; Michel de Bancalis de Pruines, 1677, mort le 26 novembre 1722, il avait donné sa démission avant 1699; Thomas de Bragelogne, docteur de Sorbonne, chanoine de Paris, 1699; Louis de Bragelogne, 1700; Martin Laillier, 1722; Jean-François Nau, doyen du Chapitre de Loches, 1761; N. d'Albignac de Castelnau, 1769; Charles Batteux, chanoine de l'église de Reims, professeur en rhétorique, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, mort le 14 juillet 1780; Nicolas-Alexandre de Bonissent, conseiller en la grand'chambre de Normandie et chanoine de l'église de Rouen, 1786-1790.
En 1762, le revenu de l'abbaye de Bois-Aubry était de 2200 livres. En 1791, on l'évaluait à 3800 livres.
Le 9 mars 1792, Nois-Aubry fut vendu comme bien national, pour 35.800 livres, à Philippe Bernier, marchand orfèvre demeurant à Richelieu. Avec sa femme, Catherine Bachellier, il céda la moitié de Bois-Aubry à son petit-fils, Émile Boulard, à l'occasion de la signature de son contrat de mariage avec Élisa Mestier, le 6 octobre 1828, en l'étude de Me Marchant à Orléans. L'autre moitié leur fut vendue le 15 janvier 1829 pour la somme de16.000 francs.
Émile Boulard était dit ancien juge de paix quand il vendit, le 4 janvier 1858, à la société Bonnard et compagnie, banquiers à Paris. Une nouvelle mutation intervint le 4 janvier 1863 qui donna Bois-Aubry à Théodore de Vallois dont la famille, demeurant à Franc-Palais, allait en garder la propriété par héritages successifs jusqu'au 7 juin 1941. Acheté alors par M. et Mme Le Pape, le domaine fut revendu, les 15 et 25 septembre 1947, à Jean Creen et son épouse, Jeanne Le Moigne.
Le 23 février 1978, la société civile immobilière de l’Église catholique orthodoxe de France et l'Association cultuelle de l'abbaye Saint-Michel se rendirent acquéreurs en indivis, des héritiers Creen, de l'ancienne abbaye de Bois-Aubry avec environ un hectare de terre.
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