Betz-le-Château - Le Château

Historique du nom: Betz (1448, Archives nationales, JJ179-180-100), Bez (1449, Archives nationales, JJ180-44-19), La chastellenie, terre et seigneurie de Betz (1639, Rôle des fiefs de Touraine, rôle de Ligueil), Château de Betz en Touraine (1662, Archives, Y202/645-77), Château (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Château de Betz (1813, Cadastre A2), Château (1820, Carte de l'état-major), Le Château de Betz (1834, acte Breton/Loches), Château de Betz (1955, Cadastre), Château (2013, Carte IGN).

Betz était une châtellenie qui relevait, pour une partie, du château de Loches et, pour l'autre, de celui de Reignac auquel il devait foi et hommage simple, un roussin de service à 60 sous, et 25 sous de loyaux aides. En 1639, le fief avait un revenu annuel de 450 livres.

Gilles de Betz, mort en 1037, fut le premier seigneur connu de Betz. Parmi ses successeurs, il y eut, entre autres, Raoul de Betz (cité en 1250-1272), qui fut le premier à être aussi seigneur du Relai, à Sepmes. Guy de Betz, dont les biens furent partagés en 1410, avait un bâtard, Jean, auquel il donna, vers 1370, la terre du Rouvre à Ciran. Celle-ci fut rachetée à ses héritiers, entre 1489 et 1495, par Pierre de Betz qui, par acte du 19 juin 1495, l'abandonna à la cure de Betz pour l'entretien de la chapelle Saint-Jean-Baptiste, fondée par son père, prénommé comme lui, en 1430, pour y recevoir sa sépulture. Pierre de Betz avait épousé, le 27 novembre 1444, à Sainte-Maure, Catherine de la Jaille qui eut 100 livres de rente plus 200 écus. Le 11 mars 1465, il transigea et céda à son frère Jean l'hôtel du Relai à Sepmes, bien que cette terre lui eut été donnée par son père, Pierre de Betz, et sa mère Mathurine de Decé (épousée par lui en secondes noces en 1419) à l'occasion de son mariage avec Catherine de la Jaille. Le 25 juillet 1485, Pierre de Betz obtint des lettres de retenue dans la charge de conseiller de Jean, duc du Bourbonnais et d'Auvergne, comte de Clermont, puis il fut conseiller et chambellan du roi Charles VIII. Il était ainsi qualifié dans des lettres patentes de juin 1490 qui l'autorisaient à établir à Betz deux foires par an pour les bons et agréables services rendus à lui et au roi Louis XI, son père, par le dit Pierre et par Jacques de Betz, valet tranchant du dit seigneur roi. Jacques de Betz eut, de son union avec Madeleine de Brillac, une fille, Renée, aui apporta la châtellenie de Betz à son mari, François de Couhé, seigneur de La Roche Aguet, épousé par contrat du 17 janvier 1503. Cinq générations de leurs descendants s'y succéderont pendant deux siècles.

François de Couhé fut poursuivi aux grands jours de Poitiers en 1531 à propos de divers excès et violences commises probablement contre un prieuré de l'ordre de Fontevrault. Par arrêt du 26 octobre, il fut décrété d'arrestation, comme son fils déjà détenu à Loches, pour être conduit devant le Parlement de Paris. Il mourut avant 1544, laissant plusieurs enfants dont Joachim, seigneur de Betz, qui épousa Antoinette de la Bussière. Le fils aîné de ces derniers, Paul, fut aussi seigneur de L'Isle Savary du chef de sa femme, Denise de Varie. Gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, il aurait été le premier de sa famille à essayer de rattacher celle-ci à la maison de Lusignan. Cependant, quand son petit-fils, Louis de Couhé de Lusignan, second du nom, enseigne aux gardes, comparut, le 4 juin 1668, lors de l'enquête sur la recherche de la noblesse, il mentionna: les dits seigneurs de Couhé ont ajouté le nom de Lusignan à celui de Coué, leur père et ayeul ne les ayant point pris. Il déclara maintenir sa qualité d'écuyer et fit la preuve de sa noblesse depuis 1426 par son quartayeul. Madeleine de Chergé, sa femme, lui donna au moins six enfants, dont Louis, lieutenant des gardes du roi en 1668, cité comme seigneur de Betz en 1702, où il fut le dernier de sa lignée. Il semble qu'il n'eut pas eu de postérité de son épouse Catherine Havard.

Le fief, en effet, dès le début du XVIIIe siècle, était passé à Jacques Chaspoux, lieutenant, pendant 40 ans, des gardes de Monsieur, trésorier de France au bureau des finances de Tours, qui mourut en 1707. Son fils, Eusèbe Jacques, fut conseiller ordinaire, secrétaire de la chambre et du cabinet (1717-1747), introducteur des ambassadeurs et des princes étrangers. Louis XV reconnut ses services en érigeant en marquisat sa terre de Verneuil. Ses titres étaient les suivants: marquis de Verneuil, comte de Loches, vicomte de Betz (qui n'était pourtant qu'une simple châtellenie), baron du Roulet, seigneur de Sainte-Julitte, Chaumussay, La Roche Bertaud, Saint-Flovier, L’Étang et autres lieux... Mais, il ne vécut certainement jamais au château de Betz.

Eusèbe Félix, qui succéda à son père comme introducteur des ambassadeurs, fut pourvu, le 23 juillet 1756, de la charge de Grand Échanson de France qu'il garda jusqu'en 1790. Il comparut en personne avec ce titre à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine en 1789. Il mourut, paroisse Saint-Eustache à Paris, le 27 janvier 1791. D'Anne Adélaïde de Harville, épousée en 1749, il n'eut que des filles. L'une d'elles, Anne Élisabeth Michelle, se maria, le 30 janvier 1769, avec René Louis Charles, marquis de Menou, seigneur de Boussay. Cela explique que ce fut le marquis de Menou qui vendit le château de Betz, le 19 février 1833, en l'étude de Ferrière-Larçon, à François Jacques Arnault. Celui-ci, qui avait eu neuf enfants dont quatre décédèrent en bas âge, fit le partage de ses biens aux survivants, le 27 décembre 1834, devant Me Breton, notaire à Loches. En dehors de sa maison du bourg de Betz, il en possédait aussi le château, les domaines de La Petite-Bournaichère, de La Grande-Bournaichère, du Vivier, de L'Aubier, de La Ricardière, de La Courtinaie avec la borderie du même nom et celle de L’Étang, la métairie de La Maison-Neuve. Le second lot fut constitué par le château de Betz et attribué à François Arnauld. Celui-ci le transmit à sa fille Perpétue Esther, le 21 juin 1869. Cette dernière avait épousé Joseph Berthelot et le ménage vendit la propriété, le 5 janvier 1874, à Jules Louis Gaultier dont les descendants la cédèrent, le 1er août 1939, à Jean-Pierre Vignal, retraité des chemins de fer à Courbevoie.

Le 24 décembre1946, M. Vezin acheta le château pour 100.000 francs. Il décéda, le 29 août 1961, au château de La Vienne au Grand-Pressigny. Ses héritiers vendirent le château, en 1974, à Daniel Vaucamp.

Betz-le-Château par Tourainissime

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