Le fief et seigneurie de Genillé, dont le revenu annuel était de 220 livres, relevaient de Montrichard et de Chaumont. Le premier seigneur connu, Adam Fumée, rendit hommage pour sa terre de Genillé le 3 octobre 1483. Fils d'un marchand drapier, receveur des deniers de la ville de Tours, il avait fait ses études de médecin à Montpellier. Charles VII, en 1457, le choisit pour être son médecin personnel et dès l'année suivante en fit un maître des requêtes. Il remplit aussi ces diverses fonctions sous Louis XI et Commynes le cita parmi les personnes entourant le roi aux Forges lors de sa première attaque de paralysie. Sous le règne de Charles VIII, Adam Fumée devint garde des sceaux. Il avait acquis, le 1er février 1488, la terre des Roches Saint-Quentin et mourut à Lyon en novembre 1494 ayant eu plusieurs enfants de ses deux mariages. Son fils, Adam, second du nom, obtint en 1515 l'érection en châtellenie des fiefs de Genillé et de Saint-Quentin et ses descendants s'y succédèrent jusqu'à Martin Fumée qui rendit hommage pour Genillé le 30 mai 1573. Gentilhomme de la chambre du duc d'Anjou, chevalier de l'ordre du roi, il avait épousé, en 1573, Marie Louet qui lui donna trois filles. La dernière, Madeleine, se maria, le 21 juin 1591, avec Jean de Menou, seigneur de Boussay. La mère, devenue veuve après 1602 épousa Jean de Ronsard, petit-neveu du poète.
Alors et jusqu'en 1840, les de Menou possédèrent Genillé sans interruption. Lors de l'enquête sur la recherche de la noblesse en 1666, Louis de Menou, demeurant à Genillé, fut cité comme l'aîné de sa maison dont il a devers lui tous les titres de sa noblesse. René Louis Charles de Menou, qui comparut par fondé de pouvoir à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine en 1789, avait épousé, le 31 janvier 1769, Anne Michelle Isabelle Chaspoux de Verneuil et mourut le 29 janvier 1822. Genillé passa à son fils, René Louis François, alors que les Roches Saint-Quentin étaient attribuées à sa sœur Anne Denis Félicité, marquise de Lancosme. Quelque temps avant son décès, survenu le 9 octobre 1841, il avait vendu Genillé le 21 juin 1840 à Alphonse Bodin, officier de santé de la localité qui en garda la propriété jusqu'à sa mort, le 26 mars 1878. Après celle de son épouse, le tribunal de Loches, par jugement du 14 juin 1895, attribua le château à l'une de ses filles, Mme Chandonné. Le 13 février 1901, celle-ci vendit l'immeuble à Anthyme Vénier dont le fils, Gabriel, racheta en 1929 l'aile qui avait été vendue par M. Bodin le 19 décembre 1849. Par héritage, Pierre Chaumier en devint propriétaire en 1961 et en a transmis la possession à l'un de ses fils.

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