L'Île-Bouchard - Les Cordeliers

Historique du nom: Les Cordeliers (1765, Carte de Cassini), Les Cordeliers (1820, Carte de l'état-major), Les Cordeliers (1833, Cadastre B1), Les Cordeliers (1966, Cadastre AE). Ce lieu ne figure pas sur la carte IGN de 2013.

En 1634, les religieux Cordeliers fondèrent un couvent de leur ordre en la paroisse Saint-Maurice de L'Île-Bouchard. En 1783, le couvent recevait des rétributions de pensionnaires volontaires et d'autres qui l'étaient moins, placés ici sur l'ordre du roi ou par décision judiciaire. Mais les religieux étaient loin d'avoir une bonne réputation et la suppression du couvent fut souvent demandée par le curé de la paroisse ou l'assemblée des habitants. Ce ne fut cependant qu'en septembre 1790, et à la suite de la Révolution, que les Cordeliers furent supprimés et vendus comme bien national.

Le 19 décembre 1790, Jean David, expert nommé par le directoire du district, et Louis Pallu désigné par Florent Lemoine qui désirait soumissionner, procédèrent à l'estimation. La maison, église, cloître, cour, écurie, jardin, vigne et pré furent évalués à 5.987 livres 6 sols. Le 14 février 1791, Florent Lemoine fut déclaré adjudicataire pour 10.300 livres, mais il était probable qu'il avait agi pour le compte d’Étienne Deschamps car ce dernier versa pour cette acquisition, le 25 février suivant, 1.300 livres.

Alors que les lieux avaient été vendus, il y avait toujours un détenu du nom de Pierre du Taillis, arrêté et placé ici par ordre du roi le 2 octobre 1785. La raison de cette réclusion étant la folie, le directoire du département le fit conduire par la maréchaussée à l'hôpital général de Tours, le 7 mars 1791. Il y mourut le 22 octobre suivant.

A son décès, M. Deschamps, notaire à Saint-Maurice, laissa trois fils: Auguste, Hippolyte, qui était lieutenant en 1807 à l'armée d'Italie, et Étienne. Ils partagèrent entre eux, le 23 juin 1826, et le premier acquit les parts de ses frères. Le 1er septembre 1829, Auguste Deschamps, professeur au collège royal de Marseille, vendit les bâtiments des Cordeliers à Adolphe Dabat-Dufaure, médecin, et Marie Antoinette Zoé Gibier de Serbois. Une nouvelle mutation, le 23 juin 1838, en donna la propriété à Paul Lenoir, médecin aussi, et à son épouse. Ces derniers cédèrent le 24 juillet 1845 à Pierre Payen la maison dite des Cordeliers.

Paul Sans Culotide Payen était né à Tavant le 12 avril 1794. Il fut maire de L'Île-Bouchard de 1849 au 25 novembre 1866, date de sa mort. Par testament, il avait institué comme légataire universelle Mathilde Alexandrine Douet. Le 28 août 1867, cette dernière épousa à L'Île-Bouchard Louis Pachet, marinier. Celui-ci, changeant de métier, fonda aux Cordeliers une scierie qui devait sa force motrice à un moulin à vent, installé sur le chœur de l'ancienne église devenue atelier. Son fils, Georges Théophile, développa l'entreprise sous la raison sociale Scierie et menuiserie industrielle. Celle-ci fonctionna jusqu'en 1957 mais, en 1984, les lieux étaient toujours la propriété de cette famille.

L'Île-Bouchard par Tourainissime

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