Neuillé-le-Lierre - La Roche

Historique du nom: La Roche Bouteiller, La Roche Lopin, La Roche Rapin (XVIe siècle, Archives 37, E119), Le fief de la Roche (1639, Rôle des fiefs de Touraine, rôle de Château-Renault), La Roche (1765, Carte de Cassini), Métairie de la Roche (1807, acte Guiot/Noizay), La Roche (1819, Cadastre C1), La Roche (1820, Carte de l'état-major), La Roche (1838, acte Charcellay Laplace/Vernou-sur-Brenne), La Roche (1936, Cadastre C1), La Roche (2013, Carte IGN).
Ce fief releva de la châtellenie, puis du marquisat de Château-Renault à foi et hommage lige, et une paire d'éperons dorés du prix de 5 sols, à muance de seigneur. Il avait droit de basse et moyenne justice.
Au milieu du XVe siècle, La Roche appartenait à Marie Dattée qui l'apporta en dot à son mari, Jean Mounette. Leur fille, Guillemette, l'apporta à son tour en dot à son époux, Nicolas Boutillier. Veuve en 1463, elle rendit aveu pour La Roche le 30 novembre 1488. Elle donna ensuite cette terre à son petit-fils, René Boutillier, à l'occasion de son mariage avec Françoise Lopin. Leur fille, Françoise Boutillier, épousa son cousin germain, Jean Lopin. Par acte du 6 décembre 1568, Mery Lopin, marchand à Tours, vendit La Roche à Laurent I le Blanc, écuyer, seigneur de La Vallière depuis 1542.
La famille le Blanc posséda la seigneurie de La Roche de 1568 à 1872, c'est-à-dire durant trois siècles et dix générations. Laurent I le Blanc, maître d'hôtel de la reine Éléonore d'Autriche, avait épousé Marie Testu en 1536. Laurent le Blanc, qui fut maire de Tours en 1558-1559, mourut en juin 1582. Le 2 janvier 1582, il avait partagé ses biens entre ses deux fils et La Roche échut au cadet, Laurent II.
Conseiller du roi et magistrat au siège présidial de Tours, Laurent II le Blanc épousa, en premières noces, Marie Adam dont il eut trois fils, et en secondes noces, Louise de Fautray doit il eut un fils et trois filles (dont Charlotte et Geneviève). Laurent II étant mort vers 1615, sa veuve rendit aveu pour La Roche le 20 février 1629. Après le décès de cette dernière, ses biens furent partagés, le 5 avril 1653, entre ses quatre enfants et La Roche échut à Pierre le Blanc.
Pierre le Blanc, né à Tours le 5 juillet 1596, qui était conseiller du roi et président au siège présidial de cette ville, fut maire de Tours en 1637. Le 7 août 1644, il fut parrain de sa petite-nièce Louise Françoise, future duchesse de la Vallière, lors de son baptême. Pierre le Blanc rendit aveu pour La Roche le 28 août 1644. Il mourut le 18 juin 1665. Pierre le Blanc étant mort sans enfant, mais endetté, La Roche fut saisie sur sa succession par François Desroches, son neveu et héritier sous bénéfice d'inventaire.
François Desroches, né en 1631, était le fils de François Desroches et de Louise le Blanc, et le petit fils de Laurent II le Blanc. Il fut nommé lieutenant pour le roi au gouvernement de la ville et château d'Amboise, par lettres patentes du 10 octobre 1665. La terre de La Roche lui fut adjugée, le 15 décembre 1677, pour 12.000 livres. Chevalier de l'ordre de Saint-Lazare, François Desroches mourut, sans postérité, le 8 décembre 1681. La Roche échut alors pour les deux tiers à Charles François de la Baume le Blanc, petit-fils de Laurent III le Blanc, qui racheta l'autre tiers aux héritiers paternels des Desroches.
Charles François de la Baume le Blanc, né le 23 janvier 1670, avait 6 ans quand il perdit son père, et 11 ans quand il hérita de La Roche. Sa mère, Gabrielle Glé de la Cortadaye, qui était sa tutrice depuis 1677, fut déclarée usufruitière de La Roche.
Le 30 août 1736, Marie-Thérèse de Noailles acheta La Roche à son mari qui mourut le 22 août 1739. Au décès de la duchesse de la Vallière, vers 1757, La Roche échut à son fils, Louis César.
Louis César de la Baume le Blanc, né le 9 octobre 1708, avait épousé Anne Julie de Crussol le 19 février 1732. Il était gouverneur du Bourbonnais, grand fauconnier de France et chevalier des ordres du roi. A sa mort, le 16 novembre 1780, La Roche passa à sa fille unique, Adrienne Émilie.
Adrienne Émilie de la Baume le Blanc, née le 29 août 1740, avait épousé Louis Gaucher, duc de Châtillon, le 4 octobre 1756. Grand fauconnier de France, il mourut le 15 novembre 1762. La duchesse de Châtillon comparut par fondé de pouvoir à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine en 1789. A sa mort, le 16 mai 1812, La Roche échut à sa fille aînée, Amable Émilie.
Amable Émilie de Châtillon, née le 3 juillet 1761, épousa François Emmanuel de Crussol, duc d'Uzès, le 8 avril 1777. Après le décès de la duchesse d'Uzès, le 6 mai 1840, La Roche passa à sa fille, Alexandrine Célestine, lors du partage du 4 avril 1841.
Alexandrine Célestine de Crussol, née le 4 janvier 1785, épousa Bonabes Louis, marquis de Rougé, le 18 avril 1804. A la mort de la marquise de Rougé, le 6 avril 1866, La Roche échut à son petit-fils, Jean, par une disposition testamentaire de sa grand-mère.
Jean de Rougé, né en 1846, revendit La Roche, le 3 juin 1869, à son père, Louis de Rougé, qui la revendit à son tour, le 20 décembre 1872, à Marie-Thérèse Charlier de Gerson, veuve de M. de la Motte. Par ce dernier acte, la terre de La Roche sortit de la famille le Blanc qui la possédait depuis 307 ans et dix générations.
Le 18 mai 1878, Mme de la Motte revendit La Roche à un industriel d'Amboise, Rémy Pathault, qui la possédait encore en 1903. Au cours du XXe siècle, La Roche passa entre les mains de différents propriétaires jusqu'en 1989 où elle fut acquise par Claude Odier.

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