Historique du nom: Cella Draconis (1290, Pouillé de Tours), La Selle Draon (1475, Archives nationales, JJ195-1468-339), La Selledron (1639, Rôle des fiefs de Touraine, rôle de Preuilly), Selle Draon (XVIIIe siècle). Ce lieu ne figure plus sur la cadastre et la carte IGN.
La Celle-Draon était une paroisse limitrophe de celle de La Celle-Guenand.
L'église, placée sous le vocable de Notre-Dame, et qui est aujourd'hui l'église paroissiale de La Celle-Guenand, appartient, pour la plus grande partie, au XIIe siècle. Elle a trois nefs et son portail est orné de fines sculptures. Dans le principe, cette église était desservie par un seul curé. Mais, sans savoir pourquoi ni à quelle époque, un second prêtre, avec le titre de curé de La Celle-Guenand, y fut établi. Bien que la paroisse de La Celle-Draon fut bien plus ancienne que l'autre, ce fut le nom de La Celle-Guenand qui a été conservé. L'église formait deux parts de propriété: l'une, le côté de l’Évangile, appartenait au curé de La Celle-Draon, l'autre, le côté de l’Épitre, appartenait au second ecclésiastique. Les deux curés célébraient alternativement les offices. Le territoire paroissial avait été aussi divisé en deux parties.
Au milieu du XVIIIe siècle, le revenu de la cure de La Celle-Draon était de 321 livres; celui de la cure de La Celle-Guenand était de 250 livres. Le titulaire de la première était présenté alternativement par l'archevêque de Tours et par le seigneur du lieu. Le second desservant était à la présentation de l'abbé de Noyers.
La copropriété de l'église et la communauté du service religieux présentaient de graves inconvénients et donnaient lieu à de fréquentes discussions, souvent publiques, entre les deux curés qui, officiant quelquefois en même temps, prétendaient, l'un et l'autre, posséder la suprématie dans le service. Il y eut, à cette occasion, des scandales dont le chef du diocèse fut informé. Par décret du 2 mai 1779, confirmé par lettres patentes datées du mois de juillet, et par un arrêt du Parlement du 21 août de la même année, l'archevêque de Tours prononça la suppression de la cure de La Celle-Guenand et son union à celle de La Celle-Draon.
Dans l'église était la chapelle de Saint-Mathurin qui avait été construite et dotée, en 1379, par Geoffroy de la Celle, seigneur de La Celle-Draon. Le fondateur donna, pour l'entretien d'un chapelain, le domaine du Puy, situé dans la paroisse de Barrou, et se réserva, ainsi qu'à ses successeurs, le droit de nomination du titulaire. La chapellenie constitua un fief relevant de la baronnie de La Haye (Descartes). Vers le milieu du XVIIe siècle, la chapelle était détruite, mais le titre avait été conservé et on continuait de célébrer dans l'église les messes attachées à la fondation. Prosper Sionneau, chanoine du Grand-Pressigny, fut nommé chapelain de Saint-Mathurin le 15 mai 1778, en remplacement de Maurice Oudin. Il fut aussi chapelain de la chapelle Saint-Gatien située dans le cimetière. Cette chapelle, mise en vente le 22 messidor an IV (10 juillet 1796), fut adjugée à Auguste-René Flambart, notaire à La Celle. L'acte de vente constatait qu'elle avait 37 pieds de longueur sur 25 de largeur. La date de sa fondation et le nom du fondateur sont inconnus.
La paroisse de La Celle-Draon faisait partie du doyenné du Grand-Pressigny et de l’archidiaconé d'outre-Vienne.
La Celle-Draon était une châtellenie relevant, pour une partie, du château des Bordes, à foi et hommage lige, et 60 sols de loyaux aides, et, pour l'autre partie, du baron de Preuilly, auquel il était dû un chapeau de roses.
Seigneurs de La Celle-Draon
- Guillaume de la Celle, qui passa une convention avec Juhel de Mathefelon, archevêque de Tours, vers 1230, est le premier seigneur connu.
- Guillaume de la Celle, probablement fils du précédent, figure dans un acte d'échange daté de 1282.
- Guillaume de la Celle et Geoffroy, son frère, firent une fondation dans l'abbaye d'Aubepierre en 1327.
- Regnault de la Celle, écuyer, seigneur de La Celle-Draon, de La Chatière et de Giveigne, comparut avec son frère, Geoffroy, à la revue de la compagnie de Guillaume des Bordes, passée à Mirebeau le 16 juillet 1371.
- Geoffroy de la Celle, chevalier, frère du précédent, seigneur de La Celle et de La Chatière, fonda la chapelle Saint-Mathurin en 1379. Il eut une fille unique, Jeanne, mariée à N. d'Azay.
- N. d'Azay, chevalier, seigneur, du chef de sa femme, de La Celle-Draon, de Foncluse et de L’Étang, mourut avant 1411.
- Imbault d'Azay, écuyer, fils du précédent, est cité dans des actes du 12 mars 1425, 20 février et 22 mars 1427, 12 février 1429 et 19 mai 1438.
- Adam d'Azay, écuyer, seigneur de La Celle-Draon et de L’Étang, est mentionné dans des titres du 10 octobre 1456 et 29 juin 1462.
- Antoine d'Azay, écuyer, seigneur de La Celle-Draon et de Villaines, fils du précédent, comparut dans des actes de 1482, 1488, 1495 et 1502.
- Bonaventure d'Azay, écuyer, seigneur de La Celle-Draon, 1515.
- Pierre d'Azay, écuyer, figure dans un acte du 10 mai 1518.
- N. de Marescot, écuyer, écuyer, seigneur de La Celle-Draon, du chef de sa femme, Renée d'Azay, héritière du précédent, mourut avant 1537.
- Guillaume de Coutance, écuyer, seigneur de La Celle-Draon, La Celle-Guenand, Baillon, La Richardière, La Renaudière, comparut, en 1559, à la rédaction du procès-verbal de la coutume de Touraine. Par contrat du 8 septembre 1537, il épousa Renée d'Azay, veuve de N. de Marescot, et en eut cinq enfants: René, qui suit; Louis, écuyer, seigneur de Négron; René, seigneur de La Richardière; Charlotte, mariée, le 17 septembre 1582, à Pierre de Courtavel, écuyer, seigneur de Saint-Germain; Françoise, femme de N. de Châteauroux, écuyer.
- René de Coutance, écuyer, seigneur des mêmes lieux, chevalier de l'ordre du roi, épousa, le 29 mai 1570, Benigne des Croix, dame de Saint-Antoine-du-Rocher, fille de Nicolas des Croix, et veuve de François de Bueil, chevalier, seigneur de Bauge. De ce mariage sont issus: Hardouin, qui suit; Jean, écuyer, seigneur de Saint-Antoin-du-Rocher, homme d'armes de la compagnie du roi; Valentin, écuyer, enseigne au régiment des Gardes-Françaises; Louis, chevalier de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, décédé en 1622.
- Hardouin de Coutance, chevalier, seigneur de La Celle-Draon, de La Celle-Guenand, Baillon, etc..., chevalier de l'ordre du roi, gentilhomme de sa chambre (1604), lieutenant du roi au château de Nantes, épousa, le 6 juin 1620, Marie du Bois, fille d'Antoine du Bois, écuyer, seigneur de Fontaine, et de Marie Prudhomme, et eut trois enfants: Joseph-Élysée, qui suit; N., auteur d'une branche établie en Bretagne; Anne, femme de Louis Savary, chevalier, seigneur de Lancosme.
- Joseph-Élysée de Coutance, chevalier, seigneur de La Celle-Draon, de La Celle-Guenaud, Valenne, Baillon, Berfay, etc..., épousa, à Tours, le 29 juillet 1652, Hélène Foulon, fille de Louis Foulon, seigneur de Clesmes, conseiller au bailliage et siège présidial de Tours, et de Charlotte de Lure. Par ordonnance de Voysin de Noiraie, intendant de Touraine, rendue le 15 mai 1667, il fut maintenu dans sa noblesse. Il eut quatre enfants: Hardouin, dont on parlera plus loin; François-Hardouin et Joseph, morts sans alliance; Marie-Anne, mariée, le 29 juin 1688, à César de Courtavel de Saint-Remy, chevalier, seigneur de Lierville, aide-major aux Gardes-Françaises.
- Christophe de Coutance, écuyer, 1703.
- Hardouin de Coutance, chevalier, seigneur de La Celle-Draon, de La Celle-Guenand, La Cantinière, Baillon, Valenne, capitaine d'infanterie, vivait encore en 1752.
- Louis de Coutance, chevalier, seigneur de La Celle-Draon, de La Celle-Guenand, La Bouvardière, le Vigneau, La Haute-Indre, en Bretagne, capitaine de cavalerie et chevalier de Saint-Louis, mourut avant 1780. Il avait épousé Anne-Blanche-Victoire de Maurepas, dame de La Haye et de Mahéac.
- Louise-Victoire-Adélaïde et Marie-Flore-Athenaïs de Coutance, Joséphine-Marie de Coutance, femme de Louis-Marie-Eugène, comte de Ghaisnes de Bourmont, lieutenant des maréchaux de France au duché d'Anjou, et Anne-Marie-Thérèse-Félicité de Coutance, possédaient les terres de La Celle-Draon et de La Celle-Guenand, par indivis, en 1780.
- Jean-Charles-Gabriel Cantineau de Commacre, chevalier, seigneur de La Celle-Draon, de La Celle-Guenand, de La Jugeraie, de Fayette, du Verger, du Rétail, de La Persillère, etc... mourut le 22 janvier 1785.
- Pierre Gaullier, écuyer, seigneur de La Celle-Draon, de La Celle-Guenand, des Bordes, Thais, Saint-Cyr, etc..., procureur du roi au siège présidial de Tours, obtint de Louis XVI des lettres de noblesse datées du 19 octobre 1785. En 1789, il comparut à l'assemblée de la noblesse de Touraine et mourut à Tours le 27 juin de la même année. Son fils, Pierre-Adrien Gaullier de la Celle, écuyer, remplit les fonctions de procureur du roi au siège présidial de Tours de 1775 à 1791, et mourut dans cette ville le 14 janvier 1810.
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