Chanceaux-près-Loches - Le Château

Historique du nom: Le fief et seigneurie de Chanceaux (1639, Rôle des fiefs de Touraine, rôle de Loches), Château de Chanceaux (1765, Carte de Cassini), Château de Chanceaux (1826, Cadastre C1), Le Château de Chanceaux (1843, acte Robin/Tours), Château de Chanceaux (1934, Cadastre C1), Château (2013, Carte IGN).

Le fief et seigneurie de Chanceaux relevait du Fau (Reignac) et avait rang de châtellenie. En 1639, le fief avait un revenu annuel de 160 livres. Au XIIIe siècle, il appartenait à dame Marie, femme de Geoffroy de Palluau, seigneur de Montrésor, dont le fils Geoffroy posséda par la suite Chanceaux et Montrésor. Au XVe siècle, Chanceaux appartenait à la famille Le Breton qui en garda la possession jusqu'au début du XVIIIe siècle.

Pierre Le Breton, maître d'hôtel de la reine, cité dans le contrat de mariage de sa fille Charlotte avec Jérôme de Marle, le 29 juin 1484, fut le premier de cette lignée qui s'achèvera avec Enoch Le Breton. Seigneur de Chanceaux vers 1600, il eut une fille, Marie, qui, par alliance, porta le fief à Aymar de Chouppes. Celui-ci, baron du Fau (Reignac), lieutenant général des armées du roi, mourut vers 1670 ayant sans doute adhéré au protestantisme puisque Chanceaux figura parmi les châteaux où s'exerçait en Touraine le culte réformé entre 1660 et 1685. Après son décès, sa veuve vit son droit à un prêche privé contesté par les commissaires dans le partage du 9 août 1670. Alors que Voisin de la Noiraye voulait lui interdire l'exercice de sa religion au dit lieu de Chanceaux, M. de Doire était d'avis de la maintenir en vertu de l'article VII de l’Édit de Nantes autorisant les seigneurs hauts justiciers à exercer leur religion dans leurs terres et fiefs. Elle en fut pourtant déboutée et finit par se convertir en avril 1678.

Chanceaux faisait donc alors partie intégrante de la seigneurie du Fau qui passa, vers 1700, à Louis Barberin, comte de Reignac, qui obtint, en mars 1710, l'érection en marquisat de ses domaines sous le nom de Reignac et mourut le 26 juin 1719. Après la mort de son épouse, Marie Marguerite de la Vallée de Pimodam, le 16 décembre 1745, leur succession fut réglée le 14 octobre 1748 et partagée entre les deux filles: Julie Céleste, femme de Charles Yves Thibault de la Rivière, et Marie Louise Angélique, comtesse de Montmorency, en secondes noces. Cette dernière vendit à sa sœur la part lui revenant. La comtesse de la Rivière décéda le 20 avril 1754, laissant pour héritiers: une fille devenue comtesse de Lusignan-Lézé, et trois petits-enfants représentant leur mère disparue, Julie Louise Céleste de la Rivière, qui s'était unie à son cousin, le marquis de la Rivière. Le 7 février 1760, leurs trois enfants, Louis Henri, François Yves et Louise Julie, veuve de Michel Christophe du Motier, marquis de la Fayette, recueillirent les terres de Reignac, Chanceaux, L’Épinay et co-propriétaires du surplus avec leur cousin Henri Hugues, marquis de Lusignan-Lézé. Les deux frères étant morts en 1760 et 1761, Mme de la Fayette resta seule en possession de Reignac et Chanceaux qu'elle transmit à son fils, Marie Joseph Paul Yves du Motier, marquis de la Fayette.

En 1789, le marquis de la Fayette, maréchal des camps et armées du roi, major général au services des États-Unis d'Amérique, qui comparut par fondé de pouvoir à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine, était bien le seul propriétaire de Reignac, Chanceaux et L’Épinay. Le 14 février 1792, ses fondés de pouvoir vendirent ce qu'il possédait en propre et avait constitué la baronnie du Fau, à Charles Avril Pottier, pour 360.000 livres. Dans ce total, Chanceaux était estimé 60.000 livres et fut acheté pour le compte du citoyen Dupin et son épouse, comme Pottier en fit déclaration de commande le 19 mars suivant.

Devenu veuf, Jean-Joseph Dupin, avec ses filles, Mmes de Sorbiers et Quarré, remit en vente la terre de Chanceaux qui fut acquise, le 25 février 1804, par Charles Marie Bonouvrier, propriétaire à Tours, et revendue, le 9 août 1824, à Anne Marsh, épouse de Louis Henri Gabiou. Ce dernier fut maire de Chanceaux du 27 avril 1830 à juillet 1846 et Mme Gabiou resta propriétaire durant un quart de siècle de Chanceaux qu'elle céda, le 29 septembre 1849, à Claudine Valérie Stéphanie Aignan, veuve d'Antoine François Schneider.

Mme Schneider avait perdu son mari six ans plus tôt d'un accident de cheval. Il avait été, avec son frère cadet Eugène, le fondateur des usines métallurgiques du Creusot en 1837. Mme Schneider fit construire un nouveau château (📷) qui fut terminé vers 1858.

Paul Schneider, qui fut maire de la commune de mai 1871 à sa mort en 1916, eut un fils, Jacques, et une fille, Élisabeth, qui épousa, en 1904, Armand Mame à qui elle donna neuf enfants. A Pierre Mame, l'un de ses fils, maire aussi de 1960 à 1966, a succédé son frère, Roger Mame, mais le vieux château devint la propriété de leur neveu.

Chanceaux-près-Loches par Tourainissime

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