Historique du nom: ce lieu a été primitivement connu sous les noms de: Calphorniacus, Calfurnius, Calidus furnesius, Chaufornays, Chaufournais, que l'on donnait aussi à tout le pays compris entre Beaumont-la-Ronce et Neuillé-Pont-Pierre et à un domaine situé dans cette dernière paroisse. A la suite de la fondation du prieuré, il fut appelé indifféremment: Ecclesiolae, locus Cafurnei, prioratus de Calido Furnesio, domus de Chaufornais; ecclesia B. Dei genitricis Mariae de Ecclesiolis (XIe et XIIe siècles). Au milieu du XIIIe siècle, on trouve ces désignations: Conventus de Chaufornays, S. Maria de Calfurnio, auxquelles succédèrent celles de Claustrum (Charte du 30 octobre 1272), La Cloistre, les nonains de la Cloistre (1285). Cependant, dans quelques actes postérieurs, on trouve encore la première appellation: Chaufournais. Par la suite, le nom de La Cloistre fut transformé en celui de Lencloître, Lencloître-en-Chaufournais, Lancloistre (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), L'Encloitre (1820, Carte de l'état-major), L'Encloître (1827, Cadastre), L'Encloître (1933, Cadastre), L'Encloître (2014, Carte IGN).
Le prieuré fut fondé, vers 1103, par Léon de Langeais qui donna, à cet effet, à Robert d'Arbrissel, le lieu de Chaufournais.
Après la mort de Léon, Barthélemy, un de ses fils, et sa mère Barbote, prétendirent qu'une certaine quantité de terrain, voisine du couvent, n'avait pas été comprise dans la donation; mais ils finirent par reconnaitre l'injustice de leurs contestations et consentirent même à la cession d'une autre propriété en faveur du nouveau monastère.
L'église et le cloître, construits du temps de Robert d'Arbrissel qui avait mis dans ce couvent des religieuses de l'ordre de Fontevraud, furent dévastés et en partie détruits pendant les guerres des Anglais, au XIVe siècle. En 1520, Jean d'Arquené, prieur de L'Encloître, fit rebâtir une partie de l'église et la salle de l'Habit, et répara les charpentes en 1559. En 1579, la maréchale de Souvré donna la somme de 1.176 livres pour reconstruire les murs de clôture du couvent. L'année suivante, Astremoine du Bois, seigneur de Fontaine, fit bâtir une infirmerie, à ses frais, pour 1.287 livres, et légua au couvent, pour être employée en réparations, la somme de 400 livres qui lui était due par Racan. 10 ans après, le cardinal de Bourbon, abbé de Marmoutier, fit don d'une somme assez importante pour réédifier une partie du cloître.
Au début du XVIIe siècle, l'église était en très mauvais état. Le couvent étant parvenu à réunir les fonds nécessaires, on commença la reconstruction qui fut achevée en 1631. Le 28 avril de cette année, Gilles Boutault, ancien archidiacre de l'église de Tours et évêque d'Aire, consacra le nouvel édifice et le grand autel.
Un état de situation du prieuré, dressé en 1289, signale qu'il y avait alors 80 religieuses, un prieur, 3 frères lais et 16 serviteurs. En 1460, le personnel de l'établissement se trouvait réduit à une religieuse et un prieur. Au milieu du XVIIe siècle, on y comptait 30 religieuses.
Le couvent, à la fin du XIIIe siècle, ne possédait, d'après une enquête faite par Jean, prieur de Sainte-Croix à Nantes, que 475 livres de revenus. Cette somme étant insuffisante pour subvenir aux besoins de la communauté, les religieuses se trouvaient dans la nécessité d'aller mendier dans les environs. Aucun changement ne fut apporté par la suite à cette situation. Le 22 octobre 1759, l'archevêque de Tours prononça la suppression du prieuré et déclara ses biens réunis à la mense abbatial de Fontevraud.
L'église devint une grange et elle fut vendue comme bien national, en 1791. Elle existe encore, en partie, de nos jours.
Jadis, on y voyait plusieurs tombeaux, entre autres, celui de Mathurin de Castelnau, seigneur du Rouvre, décédé le 27 septembre 1622 lors du siège de Montpellier. 7 mois après, Marie Genton, sa femme, fut inhumée dans le même lieu.
Jeanne de Fortia, fille de Bernard de Fortia, seigneur de La Branchoire et du Paradis, et femme d'Astremoine du Bois, seigneur de Fontaines-Maran et de Sonzay, décédée vers 1560, avait été inhumée dans l'une des chapelles des Cordeliers de Tours. Plus tard, son mari fit transporter le corps à l'église de L'Encloître où il fut inhumé lui-même vers 1570. Astremoine du Bois avait rempli les fonctions de maire de Tours du 2 novembre 1564 au 21 novembre 1565.
Près de la grille du chœur se trouvaient les tombeaux d'Antoine du Bois (fils aîné d'Astremoine) et de Marie Lhuillier de Saint-Mexmin, mère de sa femme, Marie Prudhomme de Fontenay. Marie Lhuillier avait donné aux religieuses, pour être inhumée dans leur église, la somme de 600 livres.
Antoine du Bois était seigneur de Fontaines-Maran. Après la mort de sa femme, il entra dans les ordres et se fit admettre dans la congrégation des prêtres de l'Oratoire. Vers 1625, il fonda une école gratuite dans le bourg de Rouziers. Il mourut à Paris le 29 avril 1627, âgé de 85 ans. Suivant ses dernières volontés, son corps, rapporté à L'Encloître, fut inhumé dans l'église prieurale. Pour cette inhumation, il avait légué au couvent une somme de 60 livres. Son cœur fut déposé dans la chapelle seigneuriale de Fontaines-Maran.
Les religieuses de L'Encloître comptaient, parmi leurs propriétés, les métairies de Sécheresse, de La Grange, de La Guérinière, de La Belottière, du Petit-Boulay, du Fou, des Jards, de Juchepie, de L’Épinière et la maison de Boisdenier, située dans le bourg de Rouziers. Des rentes leur étaient dues par les seigneur du Plessis-Aleaume, d'Armilly, du Coudray, de Saint-Antoine-du-Rocher, de La Roche-Bourdeil, du Bois, de Fontaines-Maran et de La Motte-Sonzay. Elles tenaient de la libéralité du roi Henri III une rente de 60 livres à prendre sur la Recette général de Tours. Cette rente, accordée par lettres du 10 décembre 1580, fut maintenue par lettres du roi Louis XIII en date du 11 octobre 1629.
Voici les noms de quelques prieurs ou chapelains de L'Encloître: Pierre Ferrand, 1285; Anselme, 1289; Étienne, 1302; Robert de Cœur, 1391; Michel Lucas, 1446, il fut inhumé dans l'église; Pierre Boitard, 1453; Jacques Morand, 1486; Pierre Thibault, 1499, Jean d'Arquené, 1523. Il eut sa sépulture dans l'église. Sa tombe était près de la grande porte. Il avait fait graver ses armoiries sur les 2 piliers supportant le pignon Ouest et au-dessus d'une cheminée dans la salle dite de l'Habit; Marquis Dasnez, 1548.
Prieures de L'Encloître: Emma, 1117; G..., 1220; Marie de Chatigny, 1289; Jeanne de Montbazon, 1381-1392; Marie Vallière, 1423; Thomine de Vausenne, 1430; Jehanne Bodin, 1441; Thomine de Vausenne, nommé de nouveau en 1450; N..., 1460; Jeanne Tassard, 1466-1486; Marguerite de Mareuil, 1506; Jeanne de Brecé, 1507; Catherine Galle, 1525; Marie d'Avesnes, 1536; Louise-Nicole Josselin, 1549-1558; Jeanne Gayette, 1561; Baptiste Le Picard, 1562; Marguerite Ancelon, 1571; Madeleine Trotereau, 1577-1578; Anne de Fay, 1582; Madeleine d'Averton, 1585; Marguerite Ancelon, de nouveau nommée en 1599; Marie Lhuillier, 1603; Renée de Ronsard, sœur du poète Ronsard, 1607-1615; Françoise de Préaux, 1616; Madeleine Barolin, 1617-1618; Madeleine Bochard de Champigny, 1619-1620; Agnès de Drulion, 1621-1625; Anne Milet, 1628; Anne Le Maître, 1631; Bénigne de Coutances, 1634-1635; Catherine d'Aloigny, 1636; Anne Milet, nommée de nouveau en 1636; Françoise Pequineau, 1641-1647; Anne Milet, 1648-1650; Marie de Castelnau, 1651-1654; Françoise Desprez, 1655-1657; Françoise Pequineau, 1658; Anne de Montifray, 1719; Anne Billard, 1722-1723; Anne de la Grue, 1737-1738; N. de Montigné, 1740-1744; N. Le Sourd, 1752; Angélique de Salmon de la Brosse, 1754-1759.
Le prieuré de L'Encloîte formait une châtellenie, avec prévôté, relevant du roi à cause du château d'Amboise.
Encore récemment, une foire se tenait dans un champ, près du prieuré, le 21 septembre.
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